En questionnement de genre depuis des années (transfem), j'ai vraiment besoin d'aide
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not_not_camille
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- Inscription : 21 oct. 2025 13:31
En questionnement de genre depuis des années (transfem), j'ai vraiment besoin d'aide
Bonjour,
important : svp je sais que je fais de la merde mais je viens par chercher ici du jugement ou de la culpabilisation, je le fais déjà bien assez dans ma vie je recherche surtout de l'aide
Je vais essayer de pas faire trop long et de rester claire mais ça va pas être simple, beaucoup de choses sont mélangées, sont compliquées, me génèrent de la honte/culpabilité ou sont tout simplement difficiles à résumer dans un post de forum.
J'ai actuellement 29 ans, je vis dans les environs du bassin Lémanique et je suis en souffrance quotidienne par rapport à mes questionnements et tout ce que ça engendre. Je n'ai pas de dysphorie "classique" (corporelle évidente etc...) ou très forte, ma souffrance vient particulièrement de me sentir terriblement seule, mal, de me détester, de changer d'avis en permanence et de pas savoir quoi faire/ou j'en suis.
Je vais pas faire mon parcours de vie entier ou une liste de signes, simplement pour moi les "fantasmes", "rêves" et autres "fantaisies" de pouvoir être/devenir une fille/femme ont commencé à apparaître vers mes 13 ans, je me suis beaucoup posé de questions à cet âge là et suis malheureusement tombée sur un internet beaucoup, beaucoup moins acceptant que maintenant. En plus des mauvaises informations, j'y ai surtout appris la difficulté d'une transition, et des prérequis demandés à l'époque comme vivre en femme pendant un an pour accéder aux hormones et autres joyeusetés ce qui m'a fait me dire définitement que je n'étais pas trans et j'ai simplement "oublié" tout ça (c'est plus compliqué mais je n'y pensais plus).
C'est vers mes 19 ans que ça m'est retombé dessus, en cherchant sur internet quelque chose comme "pourquoi je fantasme de devenir une fille", je suis tombée sur un post reddit que j'aurais pu écrire mot pour mot, et l'autrice avait transitionné....
Depuis c'est la catastrophe dans ma vie. Pendant quelques jours ça a surtout été la sensation d'avoir enfin trouvé ce qui allait pas chez moi, accompagné de terribles angoisses. Puis ont commencé les cycles de "t'es clairement pas trans, t'es pas une femme c'est ridicule, t'es juste un perv/un travesti etc..." et les cycles de "merde j'ai envie de transitionner", plusieurs fois par jour depuis maintenant DIX ANS et je suis au bout du rouleau.
Je suis très probablement sur le spectre autistique, j'ai beaucoup d'anxiété sociale, une estime de moi catastrophiquement basse, suis probablement en dépression etc... ce qui fait que mes questionnements se font en écrasante majorité sur internet, à éplucher toutes les ressources, le forums, à poster des témoignages, chercher de l'aide, lire des livres etc... et ce quotidiennement depuis 10 ans
Je suis allé plusieurs fois à des groupes pour personnes trans/en questionnement et ça se passe systématiquement mal pour moi. De base mon anxiété sociale est vraiment très haute quand je fois aller dans un endroit que je connais pas, avec des personnes que je ne connais pas mais là en plus c'est pour parler de ce qui me fait le plus HONTE dans ma vie, la partie de moi dont je n'arrive pas à me débarasser et que je n'arrive pas à ne pas détester. Je vous laisse imaginer le résultat, à chaque fois je reste dans mon coin, en crise de panique, impossible de parler et dans certains cas je me suis même enfuie du groupe en plein milieu.
L'autre facette de mon questionnement, c'est mes expérimentations. Principalement vêtements, maquillage etc... Le tout caché dans mon ancienne chambre, chez mes parents, où je vais "télétravailler". Sachant que j'habite avec ma copine (j'y viens).
Faire tourner ça en boucle dans ma tête, ça me rends totallement folle, incroyablement seule et déprimée sauf que je suis incapable de changer mon expression de genre dans la vie quotidienne même de façon minime, alors sortir en femme...
La seule chose que j'ai réussi à faire c'est garder les cheveux longs et me faire percer les oreilles, deux choses qui sont actuellement socialement acceptées pour les hommes, au délà c'est trop dur.
A force de tourner en boucle dans ma tête j'ai évidemment fini par essayer les hormones. Evidemment en DIY vu que je suis incapable de parler à un médecin. Evidemment vu que j'ai mes cycles infinis je pense que j'ai du commencer et arrêter les estrogènes facilement une trentaine de fois les 5 dernières années... A des doses et durées variées jusqu'à récemment faire des périodes de doses complètes pendant plusieurs mois.
Impossible de vous dire ce que je ressens réellement par rapport aux effets de la THS c'est trop le foutoir dans ma tête. J'aime la peau plus douce, le visage plus féminin (je D E T E S T E mon, visage), la répartition des graisses etc... et c'est facile à cacher. Par contre la pousse des seins c'est ce qui me fait arrêter à chaque fois. Et je suis incapable de définir si le problème c'est que ça me dérange MOI ou si c'est simplement à cause du fait que ça se voit et que je suis out auprès de personne (ni même auprès de moi). Et arrêter les hormones à chaque fois c'est terrible mentalement parce que je dois me résoudre au fait de revenir à une gueule de mec, même si de l'autre côté je gagne en tranquillité d'esprit.
Maintenant, l'éléphant dans la pièce : je suis en couple avec ma copine depuis maintenant 12 ans, on s'est connus au Lycée et devoir performer la masculinité dans notre couple ça a été un des déclencheurs des questions. Je lui ai parlé de mes questionnements une première fois y'a au moins 6 ou 7 ans, c'était une angoisse terrible mais aussi un énorme soulagement, j'allais enfin pouvoir en parler, avancer avec elle etc... Sauf que sa réaction a été de me dire qu'elle n'aime pas les femmes et qu'on ne pourrait par rester ensemble. Et c'est à peu près tout, aucun soutien, aucune aide et surtout elle n'a plus jamais lancé le sujet de sont côté ni fait la moindre recherche (pourtant j'ai insisté sur le fait qu'elle pouvait me poser n'importe quelle question).
J'ai mis des mois avant de trouver le courage d'aborder une nouvelle fois le sujet, lui disant que je pensais aux hormones et que j'aimerais qu'on puisse au moins aborder le sujet de façon non tabou et je lui ai demandé si une identité "non binaire" pouvais fonctionner pour elle, réponse négative.
Depuis je n'ai plus la force je n'y arrive plus c'est tout simplement impossible de porter la charge de ce sujet seule dans le couple je n'y arrive plus. Elle fait comme si de rien n'était (ne comprends pas pourquoi je m'épile parfois, pourquoi je rase ma barbe etc...) et je m'enfonce dans ma culpabilité de vivre ça dans mon coin, d'essayer de me comprendre sans lui en parler et la terrible culpabilité de porter en moi cette bombe qui ferait exploser notre couple.
Parce que voilà moi je l'aime, et c'est la seule personne dans ce monde qui m'aime en retour. Je suis terriblement seule avec tout ce fardeau et je sais plus quoi faire.
Je sais pas qui je suis, je sais plus définir ce que JE veux (opposé à ce que la société veut que j'ai totalement intégré), je me bats au quotidien avec ma transphobie internalisée, ma honte et mon dégoût et je sais plus quoi faire.
En 10 ans j'ai vu 4 ou 5 psychologues, dont une à Lausanne spécialisée en transidentité. Et je rame quand même. Et je vois que les psys savent pas quoi me dire, quand elles me le disent pas franchement. J'essaye de pas voir ma vie comme foutue ou de pas me penser comme une cause perdue mais honnêtement c'est de plus en plus difficile. La seule chose qui m'aide dans la vie c'est le sport, que je pratique avec un volume bien trop important et envisager la transition c'est envisager perdre ça aussi, qui est actuellement quasiment ma seule raison de vivre.
Je sais même plus ce que je cherche en écrivant tout ça.
important : svp je sais que je fais de la merde mais je viens par chercher ici du jugement ou de la culpabilisation, je le fais déjà bien assez dans ma vie je recherche surtout de l'aide
Je vais essayer de pas faire trop long et de rester claire mais ça va pas être simple, beaucoup de choses sont mélangées, sont compliquées, me génèrent de la honte/culpabilité ou sont tout simplement difficiles à résumer dans un post de forum.
J'ai actuellement 29 ans, je vis dans les environs du bassin Lémanique et je suis en souffrance quotidienne par rapport à mes questionnements et tout ce que ça engendre. Je n'ai pas de dysphorie "classique" (corporelle évidente etc...) ou très forte, ma souffrance vient particulièrement de me sentir terriblement seule, mal, de me détester, de changer d'avis en permanence et de pas savoir quoi faire/ou j'en suis.
Je vais pas faire mon parcours de vie entier ou une liste de signes, simplement pour moi les "fantasmes", "rêves" et autres "fantaisies" de pouvoir être/devenir une fille/femme ont commencé à apparaître vers mes 13 ans, je me suis beaucoup posé de questions à cet âge là et suis malheureusement tombée sur un internet beaucoup, beaucoup moins acceptant que maintenant. En plus des mauvaises informations, j'y ai surtout appris la difficulté d'une transition, et des prérequis demandés à l'époque comme vivre en femme pendant un an pour accéder aux hormones et autres joyeusetés ce qui m'a fait me dire définitement que je n'étais pas trans et j'ai simplement "oublié" tout ça (c'est plus compliqué mais je n'y pensais plus).
C'est vers mes 19 ans que ça m'est retombé dessus, en cherchant sur internet quelque chose comme "pourquoi je fantasme de devenir une fille", je suis tombée sur un post reddit que j'aurais pu écrire mot pour mot, et l'autrice avait transitionné....
Depuis c'est la catastrophe dans ma vie. Pendant quelques jours ça a surtout été la sensation d'avoir enfin trouvé ce qui allait pas chez moi, accompagné de terribles angoisses. Puis ont commencé les cycles de "t'es clairement pas trans, t'es pas une femme c'est ridicule, t'es juste un perv/un travesti etc..." et les cycles de "merde j'ai envie de transitionner", plusieurs fois par jour depuis maintenant DIX ANS et je suis au bout du rouleau.
Je suis très probablement sur le spectre autistique, j'ai beaucoup d'anxiété sociale, une estime de moi catastrophiquement basse, suis probablement en dépression etc... ce qui fait que mes questionnements se font en écrasante majorité sur internet, à éplucher toutes les ressources, le forums, à poster des témoignages, chercher de l'aide, lire des livres etc... et ce quotidiennement depuis 10 ans
Je suis allé plusieurs fois à des groupes pour personnes trans/en questionnement et ça se passe systématiquement mal pour moi. De base mon anxiété sociale est vraiment très haute quand je fois aller dans un endroit que je connais pas, avec des personnes que je ne connais pas mais là en plus c'est pour parler de ce qui me fait le plus HONTE dans ma vie, la partie de moi dont je n'arrive pas à me débarasser et que je n'arrive pas à ne pas détester. Je vous laisse imaginer le résultat, à chaque fois je reste dans mon coin, en crise de panique, impossible de parler et dans certains cas je me suis même enfuie du groupe en plein milieu.
L'autre facette de mon questionnement, c'est mes expérimentations. Principalement vêtements, maquillage etc... Le tout caché dans mon ancienne chambre, chez mes parents, où je vais "télétravailler". Sachant que j'habite avec ma copine (j'y viens).
Faire tourner ça en boucle dans ma tête, ça me rends totallement folle, incroyablement seule et déprimée sauf que je suis incapable de changer mon expression de genre dans la vie quotidienne même de façon minime, alors sortir en femme...
La seule chose que j'ai réussi à faire c'est garder les cheveux longs et me faire percer les oreilles, deux choses qui sont actuellement socialement acceptées pour les hommes, au délà c'est trop dur.
A force de tourner en boucle dans ma tête j'ai évidemment fini par essayer les hormones. Evidemment en DIY vu que je suis incapable de parler à un médecin. Evidemment vu que j'ai mes cycles infinis je pense que j'ai du commencer et arrêter les estrogènes facilement une trentaine de fois les 5 dernières années... A des doses et durées variées jusqu'à récemment faire des périodes de doses complètes pendant plusieurs mois.
Impossible de vous dire ce que je ressens réellement par rapport aux effets de la THS c'est trop le foutoir dans ma tête. J'aime la peau plus douce, le visage plus féminin (je D E T E S T E mon, visage), la répartition des graisses etc... et c'est facile à cacher. Par contre la pousse des seins c'est ce qui me fait arrêter à chaque fois. Et je suis incapable de définir si le problème c'est que ça me dérange MOI ou si c'est simplement à cause du fait que ça se voit et que je suis out auprès de personne (ni même auprès de moi). Et arrêter les hormones à chaque fois c'est terrible mentalement parce que je dois me résoudre au fait de revenir à une gueule de mec, même si de l'autre côté je gagne en tranquillité d'esprit.
Maintenant, l'éléphant dans la pièce : je suis en couple avec ma copine depuis maintenant 12 ans, on s'est connus au Lycée et devoir performer la masculinité dans notre couple ça a été un des déclencheurs des questions. Je lui ai parlé de mes questionnements une première fois y'a au moins 6 ou 7 ans, c'était une angoisse terrible mais aussi un énorme soulagement, j'allais enfin pouvoir en parler, avancer avec elle etc... Sauf que sa réaction a été de me dire qu'elle n'aime pas les femmes et qu'on ne pourrait par rester ensemble. Et c'est à peu près tout, aucun soutien, aucune aide et surtout elle n'a plus jamais lancé le sujet de sont côté ni fait la moindre recherche (pourtant j'ai insisté sur le fait qu'elle pouvait me poser n'importe quelle question).
J'ai mis des mois avant de trouver le courage d'aborder une nouvelle fois le sujet, lui disant que je pensais aux hormones et que j'aimerais qu'on puisse au moins aborder le sujet de façon non tabou et je lui ai demandé si une identité "non binaire" pouvais fonctionner pour elle, réponse négative.
Depuis je n'ai plus la force je n'y arrive plus c'est tout simplement impossible de porter la charge de ce sujet seule dans le couple je n'y arrive plus. Elle fait comme si de rien n'était (ne comprends pas pourquoi je m'épile parfois, pourquoi je rase ma barbe etc...) et je m'enfonce dans ma culpabilité de vivre ça dans mon coin, d'essayer de me comprendre sans lui en parler et la terrible culpabilité de porter en moi cette bombe qui ferait exploser notre couple.
Parce que voilà moi je l'aime, et c'est la seule personne dans ce monde qui m'aime en retour. Je suis terriblement seule avec tout ce fardeau et je sais plus quoi faire.
Je sais pas qui je suis, je sais plus définir ce que JE veux (opposé à ce que la société veut que j'ai totalement intégré), je me bats au quotidien avec ma transphobie internalisée, ma honte et mon dégoût et je sais plus quoi faire.
En 10 ans j'ai vu 4 ou 5 psychologues, dont une à Lausanne spécialisée en transidentité. Et je rame quand même. Et je vois que les psys savent pas quoi me dire, quand elles me le disent pas franchement. J'essaye de pas voir ma vie comme foutue ou de pas me penser comme une cause perdue mais honnêtement c'est de plus en plus difficile. La seule chose qui m'aide dans la vie c'est le sport, que je pratique avec un volume bien trop important et envisager la transition c'est envisager perdre ça aussi, qui est actuellement quasiment ma seule raison de vivre.
Je sais même plus ce que je cherche en écrivant tout ça.
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ClairObscur
- Messages : 10
- Inscription : 26 oct. 2025 14:24
Re: En questionnement de genre depuis des années (transfem), j'ai vraiment besoin d'aide
Bonjour,
Je viens de vous lire, je conçois que ce soit très dur à vivre, et si vous lisez mon témoignage par ailleurs, vous comprendrez que vous n'êtes pas seul.e, même simon vécu est sans commune mesure comparable au vôtre.
Je préfère m'accorder un temps de réflexion avant de vous répondre plus longuement, cela en prenant la précaution suivante : vous répondre ne veut pas dire que j'ai des réponses à vous apporter, seulement, peut-être quelques remarques.
A un peu plus tard.
Je viens de vous lire, je conçois que ce soit très dur à vivre, et si vous lisez mon témoignage par ailleurs, vous comprendrez que vous n'êtes pas seul.e, même simon vécu est sans commune mesure comparable au vôtre.
Je préfère m'accorder un temps de réflexion avant de vous répondre plus longuement, cela en prenant la précaution suivante : vous répondre ne veut pas dire que j'ai des réponses à vous apporter, seulement, peut-être quelques remarques.
A un peu plus tard.
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ClairObscur
- Messages : 10
- Inscription : 26 oct. 2025 14:24
Re: En questionnement de genre depuis des années (transfem), j'ai vraiment besoin d'aide
Pour résumer ce que je perçois de votre témoignage, Camille, votre profond mal-être résulte d'un tiraillement entre ce qui est (votre couple, votre entourage, le "refuge" où vous vivez en femme, de façon cosmétique, en somme ce qui vous structurait jusque-là), et le saut dans l'inconnu où vous accéderiez à votre nature de femme, où vous perdriez ce qui vous strucure, à commencer par l'amour de votre compagne "qui n'aime pas les filles".
Ce que j'en pense, puisque ce témoignage invite à y réagir, ce que j'entends faire avec le recul qui est le mien (on ne se connaît pas, j'ai plus du double de votre âge), c'est qu'il va vous falloir prendre une décision, sortir de cet entre-deux où rien ne va, cette clandestinité où à force de prendre, puis d'arrêter de prendre des hormones sans suivi médical (c'est du moins ce que je comprends à vous lire), vous risquez de vous rendre sérieusement malade.
En outre, tôt ou tard se posera pour votre couple la question de faire un enfant. C'est l'attente légitime de la plupart des femmes cis. A ce moment-là, si vous me permettez cette expression un peu cavalière, les dés seront jetés.
Je sais que ce n'est pas facile ce que je vais vous dire, mais prenez-le comme mon ressenti. Peut-être, plus tard, bien plus tard, y verrez-vous une balise, un élément de compréhension. Je ne présume pas que l'amour d'une femme se doit d'être inconditionnel hors de la fiction, hors de rares cas. Le nombre de couples "amoureux" à la base qui se font et qui se défont est statistiquement là pour en témoigner. Mais le fait que votre compagne refuse le dialogue, c'est qu'elle se sent confrontée à une évidence qui lui fait peur, qu'elle ne se sent pas en mesure d'affronter, dont elle ne perçoit pas les lendemains, pour elle, qui voit votre couple sous un jour normatif. Cette relation, votre attachement à cette compagne, me paraît être l'axe de votre problématique. C'est ce qui vous retient d'avancer, la peur de la perdre.
Lui proposer, en partage, plutôt que vivre votre féminité, ce qu'elle rejette, une féminité a minima en tant que non-binaire, ce qui n'est pas une féminité a minima mais un vécu cyclique entre les deux genres (ce que je vis personnellement, d'autres le vivent différemment, les frontières sont floues, d'où l'idée de fluidité souvent exprimée), serait un déni et comme elle le refuse aussi, n'apporterait pas de solution.
Les groupes de parole : là c'est votre peur à vous qu'ils exaltent, d'où votre fuite. Car la réalité de votre ressenti de femme vous angoisse, en ce que vous savez que sauter le pas remettrait tout en cause de ce qui composait votre existence jusque-là. Allez au-delà de cette peur et concevez que votre féminité, vous ne pourrez la vivre positivement que dans le partage.
Etre ou n'être pas trans, laissez les étiquettes de côté, et les clichés qui vont avec, abondamment rabâchés sur les sites, les vidéos que l'on trouve sur le web. C'est de vous qu'il s'agit. Et la réalité est bien plus complexe que tout ce qu'on peut lire et voir en ligne, particulièrement sur les réseaux sociaux. Il y a des personnes travesties qui ne sont pas des pervers, dont certains sont hétérosexuels, mariés, et pour qui ça se passe bien, qui se retrouvent pour des repas, des soirées en complices. Il en est d'autres qui vivent une bisexualité. Et tous les trans ne sont pas des ladyboys, des newhalfs, des figures du monde de la nuit ou encore des désespérées qui hantent les réseaux de prostitution. Le web nous offre aussi à voir maints exemples de transitions positives.
La perversion, au sens étymologique et clinique, consiste à se servir d'autrui à ses propres fins. Quand vous vous maquillez, que vous enfilez une robe, une paire de bas, c'est de vous et de vous seule qu'il s'agit, et quand vous essayez d'entamer le dialogue avec votre compagne,vous ne cherchez pas à la manipuler. Vous n'êtes pas pervers, vous "ne faites pas de la merde", Camille, votre vie n'est pas foutue. Votre devenir tient à une décision.
Les psys. L'accompagnement est nécessaire, inévitable dans un processus de transition vécu sur le mode du suivi. Les psys du quotidien sont peu formés à ce qui nous intéresse. Avez-vous persisté à rencontrer cette psy de Lausanne spécialisée en transidentité ?
Je vous souhaite bon courage pour la suite.
Ce que j'en pense, puisque ce témoignage invite à y réagir, ce que j'entends faire avec le recul qui est le mien (on ne se connaît pas, j'ai plus du double de votre âge), c'est qu'il va vous falloir prendre une décision, sortir de cet entre-deux où rien ne va, cette clandestinité où à force de prendre, puis d'arrêter de prendre des hormones sans suivi médical (c'est du moins ce que je comprends à vous lire), vous risquez de vous rendre sérieusement malade.
En outre, tôt ou tard se posera pour votre couple la question de faire un enfant. C'est l'attente légitime de la plupart des femmes cis. A ce moment-là, si vous me permettez cette expression un peu cavalière, les dés seront jetés.
Je sais que ce n'est pas facile ce que je vais vous dire, mais prenez-le comme mon ressenti. Peut-être, plus tard, bien plus tard, y verrez-vous une balise, un élément de compréhension. Je ne présume pas que l'amour d'une femme se doit d'être inconditionnel hors de la fiction, hors de rares cas. Le nombre de couples "amoureux" à la base qui se font et qui se défont est statistiquement là pour en témoigner. Mais le fait que votre compagne refuse le dialogue, c'est qu'elle se sent confrontée à une évidence qui lui fait peur, qu'elle ne se sent pas en mesure d'affronter, dont elle ne perçoit pas les lendemains, pour elle, qui voit votre couple sous un jour normatif. Cette relation, votre attachement à cette compagne, me paraît être l'axe de votre problématique. C'est ce qui vous retient d'avancer, la peur de la perdre.
Lui proposer, en partage, plutôt que vivre votre féminité, ce qu'elle rejette, une féminité a minima en tant que non-binaire, ce qui n'est pas une féminité a minima mais un vécu cyclique entre les deux genres (ce que je vis personnellement, d'autres le vivent différemment, les frontières sont floues, d'où l'idée de fluidité souvent exprimée), serait un déni et comme elle le refuse aussi, n'apporterait pas de solution.
Les groupes de parole : là c'est votre peur à vous qu'ils exaltent, d'où votre fuite. Car la réalité de votre ressenti de femme vous angoisse, en ce que vous savez que sauter le pas remettrait tout en cause de ce qui composait votre existence jusque-là. Allez au-delà de cette peur et concevez que votre féminité, vous ne pourrez la vivre positivement que dans le partage.
Etre ou n'être pas trans, laissez les étiquettes de côté, et les clichés qui vont avec, abondamment rabâchés sur les sites, les vidéos que l'on trouve sur le web. C'est de vous qu'il s'agit. Et la réalité est bien plus complexe que tout ce qu'on peut lire et voir en ligne, particulièrement sur les réseaux sociaux. Il y a des personnes travesties qui ne sont pas des pervers, dont certains sont hétérosexuels, mariés, et pour qui ça se passe bien, qui se retrouvent pour des repas, des soirées en complices. Il en est d'autres qui vivent une bisexualité. Et tous les trans ne sont pas des ladyboys, des newhalfs, des figures du monde de la nuit ou encore des désespérées qui hantent les réseaux de prostitution. Le web nous offre aussi à voir maints exemples de transitions positives.
La perversion, au sens étymologique et clinique, consiste à se servir d'autrui à ses propres fins. Quand vous vous maquillez, que vous enfilez une robe, une paire de bas, c'est de vous et de vous seule qu'il s'agit, et quand vous essayez d'entamer le dialogue avec votre compagne,vous ne cherchez pas à la manipuler. Vous n'êtes pas pervers, vous "ne faites pas de la merde", Camille, votre vie n'est pas foutue. Votre devenir tient à une décision.
Les psys. L'accompagnement est nécessaire, inévitable dans un processus de transition vécu sur le mode du suivi. Les psys du quotidien sont peu formés à ce qui nous intéresse. Avez-vous persisté à rencontrer cette psy de Lausanne spécialisée en transidentité ?
Je vous souhaite bon courage pour la suite.
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not_not_camille
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- Inscription : 21 oct. 2025 13:31
Re: En questionnement de genre depuis des années (transfem), j'ai vraiment besoin d'aide
Bonjour ClairObscur merci pour votre message
Pour le reste oui je dois prendre une décision, mais non seulement j'en suis terrifiée mais je ne sais pas laquelle prendre car je change tout le temps d'avis sur qui je pense être. Je pense réellement être un homme une partie du temps et une femme à d'autres moments. Ce n'est pas un vécu fluide puisque je ne me perçois pas comme fluide, quand je me perçois homme je ne pense pas que mes moments femmes étaient légitimes et inversement.
Ni elle ni moi ne souhaitons avoir d'enfantEn outre, tôt ou tard se posera pour votre couple la question de faire un enfant. C'est l'attente légitime de la plupart des femmes cis. A ce moment-là, si vous me permettez cette expression un peu cavalière, les dés seront jetés.
J'ai consulté cette psy pendant plus de 6 ans de mémoire, rien n'y fait. Elle a même fini par me dire que ce serait mieux qu'on arrête la thérapie ca ça me servait trop de soupape pour rester dans mon entre deux...Les psys. L'accompagnement est nécessaire, inévitable dans un processus de transition vécu sur le mode du suivi. Les psys du quotidien sont peu formés à ce qui nous intéresse. Avez-vous persisté à rencontrer cette psy de Lausanne spécialisée en transidentité ?
Pour le reste oui je dois prendre une décision, mais non seulement j'en suis terrifiée mais je ne sais pas laquelle prendre car je change tout le temps d'avis sur qui je pense être. Je pense réellement être un homme une partie du temps et une femme à d'autres moments. Ce n'est pas un vécu fluide puisque je ne me perçois pas comme fluide, quand je me perçois homme je ne pense pas que mes moments femmes étaient légitimes et inversement.
