Hétérosexuel ami d'une lesbienne: récit d'une galère
Publié : 08 août 2010 21:37
Salut à tou-te-s!
Petit témoignage d'une galère qui vient de s'achever tristement.
Cela fait une année et demi que je côtoie une femme que j'aime beaucoup. Je suis tombé amoureux rapidement, sans trop y croire, le lui ai avoué, me suis pris un râteau... Cela arrive même aux meilleurs, non?
"Sans trop y croire", aussi parce que j'ai eu le sentiment, assez vite, fondé sur un tas de petits indices qui ont continué de s'accumuler, que cette personne est lesbienne. Une lesbienne qui ne s'assume pas du tout, donc, en tout cas pas en face de moi et sans doute pas en face de beaucoup.
Je me suis mis en tête que ce râteau serait le début d'une belle amitié, d'une belle confiance mutuelle. Or, c'est une galère qui a commencé! Quelques rencontres, mais surtout une trentaine d'échanges par mail qui témoignent d'un paradoxe. D'un côté, un attachement réciproque, je le crois fort, sinon pourquoi garder contact? De l'autre, une incapacité à construire une véritable relation... J'ai essayé de rassurer. Affirmé et réaffirmé que, pour moi, un amour déçu pouvait se transformer en une amitié d'autant plus claire que la question a été abordée franchement. Evoqué la peur qu'il pouvait y avoir dans toute relation, et que cette peur pouvait justement être le début de l'échange, avec toute la prudence requise!
Rien n'y a fait, et quelque chose a accéléré le processus: elle va quitter ma ville prochainement pour des raisons professionnelles. Je me suis dit qu'il fallait que je joue mon va-tout. Je lui ai écrit que si notre relation ne pouvait pas se renforcer, je préférais qu'on arrête les contacts. Elle m'a répondu qu'elle n'avait pas le temps de me proposer davantage et qu'elle était d'accord d'arrêter là.
Ca, ce sont les faits résumés au maximum! Ce qui est intéressant, c'est la manière, le style, beaucoup plus difficile à rendre! En bref, trois thèmes. 1. La dissimulation. Très difficile de savoir ce qu'elle pense au fond, de juger de son attachement à moi par exemple. L'impression de quelqu'un toujours en contrôle sur ce qu'elle dit, cherchant à limiter les contacts pour éviter que quelque chose lui échappe, trouvant toujours les meilleurs prétextes. 2. L'inquiétude par rapport à moi en tant qu'homme. C'est peut-être cliché, mais j'ai ressenti cette méfiance exacerbée que certains mauvais-pensants disent caractéristique des lesbiennes et qui a été bien blessante pour moi. 3. Une personne en guerre. Une manière de mener sa vie qui a quelque chose de la guerre, parce que la société n'admet pas comme il faudrait l'homosexualité. Une guerre qu'il faut mener sur tous les fronts, intime et extime. Une guerre sourde contre la société, mais aussi une guerre contre soi-même pour se plier aux contraintes sociales, le groupe étant de toute façon le plus fort. Ca, c'est un aspect de sa vie qui me touche énormément, bien sûr, et qui me révolte! Et je suis bien triste de rester du côté de l'ennemi à ses yeux, finalement, au lieu d'être du bord de l'amitié et de la confiance.
J'aimerais bien vous lire, camarades lesbiennes, sur vos amitiés avec les hommes homo et hétéro. La méfiance est-elle de mise? Ce sont juste des amitiés de circonstance ou en y a-t-il qui grandissent? Et vous aussi, amis de lesbiennes, sur vos expériences à ce sujet, galère ou pas galère. Et vous aussi, qui que vous soyez, si ce témoignage vous suscite des commentaires constructifs.
Merci!
Petit témoignage d'une galère qui vient de s'achever tristement.
Cela fait une année et demi que je côtoie une femme que j'aime beaucoup. Je suis tombé amoureux rapidement, sans trop y croire, le lui ai avoué, me suis pris un râteau... Cela arrive même aux meilleurs, non?
"Sans trop y croire", aussi parce que j'ai eu le sentiment, assez vite, fondé sur un tas de petits indices qui ont continué de s'accumuler, que cette personne est lesbienne. Une lesbienne qui ne s'assume pas du tout, donc, en tout cas pas en face de moi et sans doute pas en face de beaucoup.
Je me suis mis en tête que ce râteau serait le début d'une belle amitié, d'une belle confiance mutuelle. Or, c'est une galère qui a commencé! Quelques rencontres, mais surtout une trentaine d'échanges par mail qui témoignent d'un paradoxe. D'un côté, un attachement réciproque, je le crois fort, sinon pourquoi garder contact? De l'autre, une incapacité à construire une véritable relation... J'ai essayé de rassurer. Affirmé et réaffirmé que, pour moi, un amour déçu pouvait se transformer en une amitié d'autant plus claire que la question a été abordée franchement. Evoqué la peur qu'il pouvait y avoir dans toute relation, et que cette peur pouvait justement être le début de l'échange, avec toute la prudence requise!
Rien n'y a fait, et quelque chose a accéléré le processus: elle va quitter ma ville prochainement pour des raisons professionnelles. Je me suis dit qu'il fallait que je joue mon va-tout. Je lui ai écrit que si notre relation ne pouvait pas se renforcer, je préférais qu'on arrête les contacts. Elle m'a répondu qu'elle n'avait pas le temps de me proposer davantage et qu'elle était d'accord d'arrêter là.
Ca, ce sont les faits résumés au maximum! Ce qui est intéressant, c'est la manière, le style, beaucoup plus difficile à rendre! En bref, trois thèmes. 1. La dissimulation. Très difficile de savoir ce qu'elle pense au fond, de juger de son attachement à moi par exemple. L'impression de quelqu'un toujours en contrôle sur ce qu'elle dit, cherchant à limiter les contacts pour éviter que quelque chose lui échappe, trouvant toujours les meilleurs prétextes. 2. L'inquiétude par rapport à moi en tant qu'homme. C'est peut-être cliché, mais j'ai ressenti cette méfiance exacerbée que certains mauvais-pensants disent caractéristique des lesbiennes et qui a été bien blessante pour moi. 3. Une personne en guerre. Une manière de mener sa vie qui a quelque chose de la guerre, parce que la société n'admet pas comme il faudrait l'homosexualité. Une guerre qu'il faut mener sur tous les fronts, intime et extime. Une guerre sourde contre la société, mais aussi une guerre contre soi-même pour se plier aux contraintes sociales, le groupe étant de toute façon le plus fort. Ca, c'est un aspect de sa vie qui me touche énormément, bien sûr, et qui me révolte! Et je suis bien triste de rester du côté de l'ennemi à ses yeux, finalement, au lieu d'être du bord de l'amitié et de la confiance.
J'aimerais bien vous lire, camarades lesbiennes, sur vos amitiés avec les hommes homo et hétéro. La méfiance est-elle de mise? Ce sont juste des amitiés de circonstance ou en y a-t-il qui grandissent? Et vous aussi, amis de lesbiennes, sur vos expériences à ce sujet, galère ou pas galère. Et vous aussi, qui que vous soyez, si ce témoignage vous suscite des commentaires constructifs.
Merci!