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Publié : 07 sept. 2008 19:10
par Steph
blacksinop a écrit :(...) cest le regard que porte la société sur les homos qui ma poussé à rechercher lorigine « du mal », là où il ny a, en fait, que de lamour.».
Je trouve cette phrase magnifique (je ne trouve pas d'autre mot) car pour moi, elle résume absolument tout.
blacksinop a écrit :Appartenir à une minorité, ça donne un autre point de vue sur le monde, un autre regard sur la société et les règles établies, peut être une plus grande ouverture aux autres, mais cest aussi épuisant de toujours se sentir en dehors du modèle et de devoir se construire « contre » plutôt qu' « avec ».
La première fois que j'ai témoigné sur ce forum, c'est très exactement ce que je voulais dire mais j'ai tellement eu le sentiment d'être incompris qu'il m'a fallu énormément de temps pour m'en remettre.
Il aura fallu que tu t'exprimes pour résumer ce que je ressens en quelques phrases. Donc, mille fois merci.
Publié : 07 sept. 2008 19:20
par blacksinop
Steph a écrit :
La première fois que j'ai témoigné sur ce forum, c'est très exactement ce que je voulais dire mais j'ai tellement eu le sentiment d'être incompris qu'il m'a fallu énormément de temps pour m'en remettre.
Il aura fallu que tu t'exprimes pour résumer ce que je ressens en quelques phrases. Donc, mille fois merci.
Rassures-toi Steph, ça pas été facile à sortir, je suis en train de chialer comme une madeleine devant mon ordi!
Publié : 07 sept. 2008 20:26
par blacksinop
Excusez-moi d'être sorti du sujet, mais quand tu viens de t'apercevoir que t'as passé 15 ans de ta vie à te prendre la tête pour rien.
Ca fait ch... quand même!
Faites comme si je n'avais rien dit.
Reprenez à pourquoi chercher des origines à notre sexualité et si je peux commander une nouvelle vie pour le prochain noël, qu'est-ce que je lui demande à Mr Noël?
Publié : 08 sept. 2008 15:39
par bikounet38
Aussi loin que je me rappelle, il ne me semble pas avoir recherché les causes de mon homosexualité ; je crois que j'ai intégré çà comme fesant partie de moi, depuis très jeune.
Je n'ai pas le sentiment d'avoir refoulé, ni d'avoir ressenti du dégout.
Est-ce que çà a été plus facile ? Et bien non, car faute de référents auxquels m'identifier, j'ai eu du mal à me dire que je pouvais le vivre ; j'ai du attendre la trentaine pour me sentir vraiment à l'aise.
Pour avoir ecouté plusieurs témoignages, je peux dire que bon nombre d'homosexuels (garçons ou filles) et de parents, passent par cette phase de rechercher des causes : c'est comme toute assez courant !
Publié : 08 sept. 2008 16:47
par julien1904
black tu n'est pas du tout sortis du sujet, mais nous sommes là au coeur de ma reflexion lorsque je pose la question de la recherche de l'origine de nos sentiments.
en effet, si pour certains comme bikounet la question ne c'est pas poser, l'absence de référent et de modèle finalement (un enfant idolatre souvent quelqu'un, quelque chose pour évoluer et qui lui ressemble).
mais si nous pourrions répondre que chercher l'origine de nos sentiments amoureux et sexuelles est le moyen pour nous de nous légitimer en tant que nous. non ?
et je ne que reciter cette phrase :
blacksinop a écrit:
(...) cest le regard que porte la société sur les homos qui ma poussé à rechercher lorigine « du mal », là où il ny a, en fait, que de lamour.».
pour ce qui est du choix de changement de l'orientation, je remarque que plus nous avons eu des difficultées ou avons des difficultées à la vivre, plus la question parait difficile à répondre voir reste sans réponse.
mais de vos témoignages ressort une nouvelle question, celle de la minorité.
Sommes nous (sous entendus les LGBTQ) une minorité visible, absente, majoritaire ou n'existons nous pas du fait d'une potentielle bisexualité généralisée?
et comment le vivez vous ?
Publié : 11 sept. 2008 07:46
par blacksinop
Salut Ju, ta question nest pas facile à aborder.
Si je pars de la fin de ta question : Si nous sommes tous potentiellement bisexuel ?
Je trouve un dénominateur commun entre hétéros et LGBT : nous sommes des êtres humains avec des sentiments, une envie daimer et dêtre aimer.
Partant de cette constatation, il serait possible dévacuer le problème en considérant que lexpression sentimentale de lindividu nest pas un critère de différenciation dans la société puisquelle le concerne personnellement et ne regarde pas le groupe. A cela je pourrais ajouter que la préférence sexuelle nentre pas dans les critères de la « morale » susceptibles de mettre en péril le bon fonctionnement de la société.
On arrive à une banalisation de la problématique de la sexualité. Jentends par banalisation : le fait que ce ne serait pas différent dêtre hétéro, bi, homo, lesbiennes, trans
.du point de vue de lêtre humain « doué » dune vie affective, sentimentale et sexuelle. Nous sommes tous capable daimer.
Dans la pratique ce nest pourtant pas vécu comme cela.
Il existe bien une pression sociale qui sapparente aux critères de rejets qui peuvent exister dans une société de la part dun groupe majoritaire envers une minorité.
Pour moi, nous faisons bien partie dune minorité au sein dune majorité.
Quest-ce que tu entends par « visible » ?
Une partie de la communauté LGBT est visible, mais sur le fond notre différence par rapport aux hétéros nest pas « visible », ce nest pas écrit sur la tête des gens.
Ces considérations nous ramènent à la question des origines de la sexualité ?
Peut être que cette question nous dérange parce quelle interroge toute la société ?
Les hétéros nont pas vraiment de réponse à fournir non plus sur « Pourquoi ils sont hétéros ? »
Finalement la présence dun groupe LGBT est déroutante parce quelle remet en cause la norme admise de lhétérosexualité et interroge un modèle de société fondé sur le mariage et la famille traditionnelle. Ou peut être tout simplement parce que cela défie les lois naturelles de la reproduction et de la perpétuation de lespèce ?
Publié : 11 sept. 2008 15:32
par bikounet38
Il existe bien une pression sociale qui sapparente aux critères de rejets qui peuvent exister dans une société de la part dun groupe majoritaire envers une minorité.
Pour moi, nous faisons bien partie dune minorité au sein dune majorité.
Cette pression peut être tout à fait inconsciente : çà s'appelle l'homophobie intériorsée ; et bon nombre d'homsexuels la subissent.
En pensant que :
-un homo ne parle pas de son week end avec la personne qu'il aime,
-un homo ne peut pas avoir d'enfant,
-un homo a forcément plein d'amants, car il ne peut être fidèle,
-un homo est forcément musclé, à la mode, et très night clubber
-etc...