Hétérosexuel ami d'une lesbienne: récit d'une galère
Modérateur : Contact - Equipe de modération
Hétérosexuel ami d'une lesbienne: récit d'une galère
Salut à tou-te-s!
Petit témoignage d'une galère qui vient de s'achever tristement.
Cela fait une année et demi que je côtoie une femme que j'aime beaucoup. Je suis tombé amoureux rapidement, sans trop y croire, le lui ai avoué, me suis pris un râteau... Cela arrive même aux meilleurs, non?
"Sans trop y croire", aussi parce que j'ai eu le sentiment, assez vite, fondé sur un tas de petits indices qui ont continué de s'accumuler, que cette personne est lesbienne. Une lesbienne qui ne s'assume pas du tout, donc, en tout cas pas en face de moi et sans doute pas en face de beaucoup.
Je me suis mis en tête que ce râteau serait le début d'une belle amitié, d'une belle confiance mutuelle. Or, c'est une galère qui a commencé! Quelques rencontres, mais surtout une trentaine d'échanges par mail qui témoignent d'un paradoxe. D'un côté, un attachement réciproque, je le crois fort, sinon pourquoi garder contact? De l'autre, une incapacité à construire une véritable relation... J'ai essayé de rassurer. Affirmé et réaffirmé que, pour moi, un amour déçu pouvait se transformer en une amitié d'autant plus claire que la question a été abordée franchement. Evoqué la peur qu'il pouvait y avoir dans toute relation, et que cette peur pouvait justement être le début de l'échange, avec toute la prudence requise!
Rien n'y a fait, et quelque chose a accéléré le processus: elle va quitter ma ville prochainement pour des raisons professionnelles. Je me suis dit qu'il fallait que je joue mon va-tout. Je lui ai écrit que si notre relation ne pouvait pas se renforcer, je préférais qu'on arrête les contacts. Elle m'a répondu qu'elle n'avait pas le temps de me proposer davantage et qu'elle était d'accord d'arrêter là.
Ca, ce sont les faits résumés au maximum! Ce qui est intéressant, c'est la manière, le style, beaucoup plus difficile à rendre! En bref, trois thèmes. 1. La dissimulation. Très difficile de savoir ce qu'elle pense au fond, de juger de son attachement à moi par exemple. L'impression de quelqu'un toujours en contrôle sur ce qu'elle dit, cherchant à limiter les contacts pour éviter que quelque chose lui échappe, trouvant toujours les meilleurs prétextes. 2. L'inquiétude par rapport à moi en tant qu'homme. C'est peut-être cliché, mais j'ai ressenti cette méfiance exacerbée que certains mauvais-pensants disent caractéristique des lesbiennes et qui a été bien blessante pour moi. 3. Une personne en guerre. Une manière de mener sa vie qui a quelque chose de la guerre, parce que la société n'admet pas comme il faudrait l'homosexualité. Une guerre qu'il faut mener sur tous les fronts, intime et extime. Une guerre sourde contre la société, mais aussi une guerre contre soi-même pour se plier aux contraintes sociales, le groupe étant de toute façon le plus fort. Ca, c'est un aspect de sa vie qui me touche énormément, bien sûr, et qui me révolte! Et je suis bien triste de rester du côté de l'ennemi à ses yeux, finalement, au lieu d'être du bord de l'amitié et de la confiance.
J'aimerais bien vous lire, camarades lesbiennes, sur vos amitiés avec les hommes homo et hétéro. La méfiance est-elle de mise? Ce sont juste des amitiés de circonstance ou en y a-t-il qui grandissent? Et vous aussi, amis de lesbiennes, sur vos expériences à ce sujet, galère ou pas galère. Et vous aussi, qui que vous soyez, si ce témoignage vous suscite des commentaires constructifs.
Merci!
Petit témoignage d'une galère qui vient de s'achever tristement.
Cela fait une année et demi que je côtoie une femme que j'aime beaucoup. Je suis tombé amoureux rapidement, sans trop y croire, le lui ai avoué, me suis pris un râteau... Cela arrive même aux meilleurs, non?
"Sans trop y croire", aussi parce que j'ai eu le sentiment, assez vite, fondé sur un tas de petits indices qui ont continué de s'accumuler, que cette personne est lesbienne. Une lesbienne qui ne s'assume pas du tout, donc, en tout cas pas en face de moi et sans doute pas en face de beaucoup.
Je me suis mis en tête que ce râteau serait le début d'une belle amitié, d'une belle confiance mutuelle. Or, c'est une galère qui a commencé! Quelques rencontres, mais surtout une trentaine d'échanges par mail qui témoignent d'un paradoxe. D'un côté, un attachement réciproque, je le crois fort, sinon pourquoi garder contact? De l'autre, une incapacité à construire une véritable relation... J'ai essayé de rassurer. Affirmé et réaffirmé que, pour moi, un amour déçu pouvait se transformer en une amitié d'autant plus claire que la question a été abordée franchement. Evoqué la peur qu'il pouvait y avoir dans toute relation, et que cette peur pouvait justement être le début de l'échange, avec toute la prudence requise!
Rien n'y a fait, et quelque chose a accéléré le processus: elle va quitter ma ville prochainement pour des raisons professionnelles. Je me suis dit qu'il fallait que je joue mon va-tout. Je lui ai écrit que si notre relation ne pouvait pas se renforcer, je préférais qu'on arrête les contacts. Elle m'a répondu qu'elle n'avait pas le temps de me proposer davantage et qu'elle était d'accord d'arrêter là.
Ca, ce sont les faits résumés au maximum! Ce qui est intéressant, c'est la manière, le style, beaucoup plus difficile à rendre! En bref, trois thèmes. 1. La dissimulation. Très difficile de savoir ce qu'elle pense au fond, de juger de son attachement à moi par exemple. L'impression de quelqu'un toujours en contrôle sur ce qu'elle dit, cherchant à limiter les contacts pour éviter que quelque chose lui échappe, trouvant toujours les meilleurs prétextes. 2. L'inquiétude par rapport à moi en tant qu'homme. C'est peut-être cliché, mais j'ai ressenti cette méfiance exacerbée que certains mauvais-pensants disent caractéristique des lesbiennes et qui a été bien blessante pour moi. 3. Une personne en guerre. Une manière de mener sa vie qui a quelque chose de la guerre, parce que la société n'admet pas comme il faudrait l'homosexualité. Une guerre qu'il faut mener sur tous les fronts, intime et extime. Une guerre sourde contre la société, mais aussi une guerre contre soi-même pour se plier aux contraintes sociales, le groupe étant de toute façon le plus fort. Ca, c'est un aspect de sa vie qui me touche énormément, bien sûr, et qui me révolte! Et je suis bien triste de rester du côté de l'ennemi à ses yeux, finalement, au lieu d'être du bord de l'amitié et de la confiance.
J'aimerais bien vous lire, camarades lesbiennes, sur vos amitiés avec les hommes homo et hétéro. La méfiance est-elle de mise? Ce sont juste des amitiés de circonstance ou en y a-t-il qui grandissent? Et vous aussi, amis de lesbiennes, sur vos expériences à ce sujet, galère ou pas galère. Et vous aussi, qui que vous soyez, si ce témoignage vous suscite des commentaires constructifs.
Merci!
Bonjour Cyprès,
Concernant ce que ton amie peut ressentir (si elle est lesbienne), je pense qu'elle peut ressentir ce que tu ressentirais toi face à un gay qui se déclarerait d'abord amoureux (de toi) puis souhaiterait ensuite conserver une relation amicale. Autrement dit, elle peut se demander si tu n'es pas toujours amoureux et/ou si tu n'espères pas qu'elle se trompe sur ses préférences sexuelles ? Si par ailleurs, elle doute de ses préférences sexuelles ou bien si elle a du mal à les assumer, elle peut vouloir mettre des distances pour se protéger ?
Ceci étant, elle peut aussi tout simplement avoir de toutes autres raisons qui n'ont rien à voir avec le fait qu'elle soit lesbienne ou pas ?
Concernant ce que ton amie peut ressentir (si elle est lesbienne), je pense qu'elle peut ressentir ce que tu ressentirais toi face à un gay qui se déclarerait d'abord amoureux (de toi) puis souhaiterait ensuite conserver une relation amicale. Autrement dit, elle peut se demander si tu n'es pas toujours amoureux et/ou si tu n'espères pas qu'elle se trompe sur ses préférences sexuelles ? Si par ailleurs, elle doute de ses préférences sexuelles ou bien si elle a du mal à les assumer, elle peut vouloir mettre des distances pour se protéger ?
Ceci étant, elle peut aussi tout simplement avoir de toutes autres raisons qui n'ont rien à voir avec le fait qu'elle soit lesbienne ou pas ?

Bonjour Steph,
Un tout grand merci pour ta réaction! Pas pu répondre plus tôt, j'étais en vadrouille.
Toutes les hypothèses que tu indiques sont crédibles... Et si ça se trouve, la vérité est à piocher un peu dans toutes.
Maintenant, je dois assumer le fait qu'une relation de confiance n'est pas possible entre elle et moi. Ce qui est rageant, c'est que cette conclusion arrive tardivement, après des mois de tentatives d'apprivoisement amical réciproque.
Triste, mais je fais mon chemin... aussi grâce à ta contribution!
Un tout grand merci pour ta réaction! Pas pu répondre plus tôt, j'étais en vadrouille.
Toutes les hypothèses que tu indiques sont crédibles... Et si ça se trouve, la vérité est à piocher un peu dans toutes.
Maintenant, je dois assumer le fait qu'une relation de confiance n'est pas possible entre elle et moi. Ce qui est rageant, c'est que cette conclusion arrive tardivement, après des mois de tentatives d'apprivoisement amical réciproque.
Triste, mais je fais mon chemin... aussi grâce à ta contribution!

Après des "mois de tentatives d'apprivoisement amical réciproque", peut-être as tu la possibilité de suspendre les contacts pendant quelques temps (quelques semaines, voire quelques mois ?) et profiter de ce temps là pour penser à toi, faire de nouvelles rencontres amicales ou sentimentales ?
Tu peux faire de nouvelles connaissances sans pour autant oublier cette amie là et, le jour où tu prendras de ses nouvelles, elle sera rassurée sans doute de savoir que tu "mènes ta vie" (tant sur le plan amical que sentimental) mais que tu ne l'oublies pas pour autant ?

Tu peux faire de nouvelles connaissances sans pour autant oublier cette amie là et, le jour où tu prendras de ses nouvelles, elle sera rassurée sans doute de savoir que tu "mènes ta vie" (tant sur le plan amical que sentimental) mais que tu ne l'oublies pas pour autant ?

Sympa de t'occuper de mon cas, Steph!
Tout ce que tu dis est très sage, ne reste plus qu'à appliquer...
Cependant, je crains que la situation soit plus qu'une "suspension de contacts"... Il semble que quelque chose la dérange fort dans notre relation et elle a exprimé clairement qu'elle n'en souhaitait plus. Euh... plus exactement, elle a parlé d'un manque de temps pour justifier la fin de notre relation, mais il est bien clair que c'est un prétexte.
Ton mot est plein d'espoir! C'est vrai, pas de raison, de mon côté, de fermer tout à fait la porte. Je lui ai d'ailleurs dit (écrit) qu'elle avait le droit de changer d'avis à n'importe quel moment.
Et en attendant cette éventualité improbable, à moi de "mener ma vie" comme tu dis. Tu as très bien senti ce qui se passe. La vigueur de mon attachement à cette personne n'est pas sans rapport avec une certaine difficulté à me faire des amis par ailleurs...
Faire d'autres rencontres: sans aucun doute le meilleur moyen de faire mon deuil, effectivement!
Merci!

Tout ce que tu dis est très sage, ne reste plus qu'à appliquer...
Cependant, je crains que la situation soit plus qu'une "suspension de contacts"... Il semble que quelque chose la dérange fort dans notre relation et elle a exprimé clairement qu'elle n'en souhaitait plus. Euh... plus exactement, elle a parlé d'un manque de temps pour justifier la fin de notre relation, mais il est bien clair que c'est un prétexte.
Ton mot est plein d'espoir! C'est vrai, pas de raison, de mon côté, de fermer tout à fait la porte. Je lui ai d'ailleurs dit (écrit) qu'elle avait le droit de changer d'avis à n'importe quel moment.
Et en attendant cette éventualité improbable, à moi de "mener ma vie" comme tu dis. Tu as très bien senti ce qui se passe. La vigueur de mon attachement à cette personne n'est pas sans rapport avec une certaine difficulté à me faire des amis par ailleurs...
Faire d'autres rencontres: sans aucun doute le meilleur moyen de faire mon deuil, effectivement!
Merci!

Euh, en fait, ça marche dans l'autre sens: la difficulté à se faire des amis explique (en partie) la force de l'attachement à cette personne... Dommage, avec ton interprétation, le pronostic aurait été très favorable, en effet! Pas de souci, l'avenir est devant!
... Ceci dit, comme d'habitude, les camarades lesbiennes se planquent (je vais me faire des amies). Pas une pour protester, dire que leurs relations avec les hommes sont faciles, agréables et épanouissantes... Ca veut dire que ma généralité (premier post) - les lesbiennes se méfient beaucoup des hommes, homo ou hétéro - vise juste?

... Ceci dit, comme d'habitude, les camarades lesbiennes se planquent (je vais me faire des amies). Pas une pour protester, dire que leurs relations avec les hommes sont faciles, agréables et épanouissantes... Ca veut dire que ma généralité (premier post) - les lesbiennes se méfient beaucoup des hommes, homo ou hétéro - vise juste?
J'étais resté dans "ma logique" que si tu parvenais à te faire d'autres amis(ies), tu pouvais peut-être rassurer cette amie là, dont tu parles ?Steph a écrit :Si tu sais toi-même pourquoi tu as des difficultés à te faires des amis(es), la moitié du chemin est faitCyprès a écrit : La vigueur de mon attachement à cette personne n'est pas sans rapport avec une certaine difficulté à me faire des amis par ailleurs...?
Et si tu as conscience d'avoir une certaine difficulté à te faire des amis(es), tu dois savoir pourquoi ? Et si tu sais pourquoi, "la moitié du chemin est fait", au sens où tu dois savoir quoi faire pour créér de nouvelles relations.
Je pense en effet, de façon très générale, que lorsqu'on a conscience d'un problème, c'est déjà un bon début

Sinon, il est évident que les lesbiennes ont des relatons amicales avec des hommes hétérosexuels, de la même façon que les gays ont des relations amicales avec des femmes hétérosexuelles.
Je pense que pour avoir une relation amicale avec quelqu'un, de façon générale, il faut se sentir accepté tel qu'on est et qu'il n'y ait pas de malendendus ou d'ambiguités ?
