Bonjour à tous (Sylvain, Andrée, Brigitte, Sylave, Bikounet38, Cyril ... )
Je viens de lire attentivement vos échanges, notamment concernant les relations parents / enfants.
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Concernant la question : "pourquoi cela m'arrive à moi ?"
Je pense que l'enfant
et la mère (ou le père) ont le droit de se la poser.
Lorsque "quelque chose survient" dans la vie de quelqu'un, cela survient aussi dans la vie des membres de sa famille (ou de ses proches), que ce soit "une bonne nouvelle", "une mauvaise" ou "ni l'un, ni l'autre".
Travaillant dans le secteur social, je dis souvent
les problèmes des uns n'effacent pas ceux des autres.
Chacun, je pense, est capable de relativiser face un problème
(plus facilement tout de même quand la vie n'est pas en jeu, soyons clairs ... ) mais au nom de quoi la personne qui est au chômage depuis 3 mois n'aurait pas le droit de s'inquiéter sous prétexte que d'autres sont demandeurs d'emploi depuis plus longtemps ?
Relativiser, c'est une étape sans doute nécessaire mais cela ne fait pas tout.
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Je dis souvent aussi que
l'important ce n'est pas tellement "le problème" mais plutôt "la façon dont on le vit".
S'exprimer sur un forum comporte des avantages et des inconvénients.
Discuter avec d'autres parents qui sont dans la "même" situation mais qui la vivent parfois différemment, c'est à la fois tout l'intérêt et tout le problème. D'un côté on se sent moins seul, d'un autre côté tout le monde ne pense pas la même chose.
Si sur un forum
(en l'occurence celui ci), à la fois des parents
et des enfants s'expriment, cela complique encore un peu les choses.
Quelqu'un qui recherche un soutien dans un groupe peut légitimement veiller à ne "froisser personne" et plus il y a de monde, plus c'est difficile ...
Et on arrive au problème de la "norme" ... ce que j'appelle depuis que je connais CONTACT "l'homosexellement correct". Je n'avais jamais utilisé ce terme avant mais je pense qu'il est assez parlant, bien qu'un peu provocateur.
Quelqu'un victime d'intolérance a-t-il le droit d'être lui-même intolérant ? S'il n'était pas victime d'intolérance, serait-il plus tolérant ou moins tolérant ?
C'est un peu l'histoire de "l'oeuf et de la poule" mais c'est aussi l'histoire du "droit à la contradiction".
Je pense qu'il est à peu près admis aujourd'hui que le psychisme est fait de choses conscientes et de choses inconscientes ... Si l'on admet cela, on comprend mieux que l'être humain est ambivalent.
Lorsqu'on veut aider quelqu'un en l'écoutant, il faut faire appel à l'empathie (essayer de se mettre à la place de l'autre).
Comprendre quelqu'un ne veut donc pas dire nécessairement être d'accord avec lui, c'est simplement essayer (autant qu'il est possible - ça ne l'est jamais complètement) de se mettre à sa place.
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Pour revenir à "l'homosexualité"
(sujet que je connais uniquement en me référant à ma propre expérience - et un peu mieux grâce à vous aujourd'hui ... ), je pense sincèrement que ce sujet pose avant tout
le problème de la norme.
Ayant conscience d'être très long et un peu solennel, je vais prendre un exemple absurde.
Si on prend un mouton, qu'on teint sa laine de toutes les couleurs et qu'on imprègne sa laine de l'odeur d'un autre animal
(je vous le déconseille ... ) et qu'on le remet dans son troupeau ? Que va-t-il se passer ?
Le présentateur de journal qui ne met pas de cravate reçoit, parait-il, des tonnes de courrier ? Certains lecteurs inondent le service courrier de leur magazine préféré de lettres de protestation à propos des fautes de français ou d'orthographe ...
Qu'est ce qu'une cravate ? Qu'est ce que l'orthographe ? Qu'est-ce que l'hétérosexualité ?
Ce sont des normes, des règles, des repères ... La norme, cela peut être rassurant mais c'est aussi contraignant ... quand on s'en écarte ...
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Pour avoir discuter avec de nombreux parents d'enfants de tous âges et majoritairement hétérosexuels, je suis bien obligé d'admettre
(n'étant pas parent moi-même) qu'être parent,
au delà des joies que cela procure , c'est très "culpabilisant".
Les devoirs des parents sont énormes et, en plus de cela, ils sont loin d'être détaillés. En dehors des textes de lois concernant la protection de l'enfance ou la succesion
(j'en oublie sans doute quelques autres), tout le reste ne figure pas dans un dictionnaire.
Il n'y pas de vraie formation prévue, ni obligatoire ni facultative. Pourtant on ne compte plus ce que les parents sont sensés inculquer à leurs enfants et ce qu'ils doivent supporter pour être des "parents acceptables".
Beaucoup d'enfants réalisent vraiment cela le jour où ils sont parents eux-mêmes. C'est peut être une réalité qui explique
en partie la difficulté du dialogue entre les homosexuels et les leurs parents ?
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Tout cela pour dire qu'il faut s'autoriser à dire ce que l'on pense
(je veux dire sur ce forum - dans le respect de la charte, évidemment, mais elle n'est pas si contraignante que cela ...), d'autant qu'une fois qu'on l'aura dit on pensera peut-être un peu différemment.
Lorsque j'ai avoué à mes parents que j'étais homosexuel et qu'ils m'ont appris qu'ils étaient définitivement hétérosexuels, je me suis dit "et pourquoi ça m'arrive à moi ?", "pourquoi n'ai-je pas des parents comme moi, qui pourrait plus facilement me comprendre, comme les autres parents ?" Pour éviter de sombrer dans la dépression, je me suis dit "peut-être qu'ils changeront un jour" ? Mais le temps passe et ils sont toujours hétéros ... Comme je vois qu'ils sont heureux en étant comme ça, je me dis que cela reste mes parents et que je les aime comme ils sont !
Les dernières lignes sont à classer définitivement dans le registre de l'humour mais, comme le dit, parait-il, WOLINSKI, "l'humour est le plus court chemin d'un être humain à un autre" ...