- Un coming out parmis d'autres
Publié : 30 sept. 2007 16:44
Par où commencer? j'espère que je ne vais pas être trop confus.
tout d'abord j'ai envie de partager mon vécu sur ce sujet, cet étape que je considère plutôt importante dans ma vie.
Il y a donc 6 ans de cela j'ai fait mon coming out à mes parents, on était en Aout; je l'ai fait parce que ça faisait un an que j'avais un garçon dans ma vie, et que lui étant muté pour son travail, je ne me voyais pas le laisser partir. Donc cela a été un grand moment pour moi, faire mon coming out et annoncer que je partais m'installer à l'autre bout de la France avec mon chéri (enfin j'ai dis que je partais en Alsace, mais pas seul, que je partais avec un garçon); là forcément pour mes parents, gros coup de massue, je sais que je n'ai pas fait les choses à moitié.
Ma mère m'a dit qu'ils s'en doutaient mais n'arrivaient pas y croire [un matin déjà, quelques mois auparavant elle m'avait posé une question auquel je n'étais pas prêt "Christophe (mon meilleur ami avec qui je sortais souvent) ce ne serait pas ta copine plutôt que ton copain?" j'ai failli m'étouffer avec mon petit dej!]; la discussion sur moi et ce garçon avec qui je partais, c'est terminée là ce jour là, car voyant dans quel état ça la mettait, il m'était impossible d'en parler plus (souffrante de dépression nerveuse, je savais que le jour où je l'annoncerais, ça irait forcément mal). Mon père est venu me voir à ma voiture et m'a demandé si j'avais bien réfléchi "aux conséquences", et que de toutes façon ils ne pouvaient pas me mettre à la porte étant indépendant (ça je ne saurais trop le conseillé avant de se "dévoiler"). J'ai donc quitté la maison en larmes, larmes de tristesses mais aussi de soulagement, enfin j'évacuais ça.
les semaines et mois à suivre ont été difficiles, moi j'étais enfin libéré de ce fardeau (5 ans déjà que je triturais la tête, à comprendre ce qui m'arrivait, depuis mon premier baisé avec un garçon, 5 années "perdu" à me chercher, mais quelques part à me construire, à m'accepter comme homo), fardeau que je leurs transmettais le temps eux aussi de faire leurs chemins, et de comprendre que j'étais toujours le même sauf que maintenant ils savaient que je préférais les hommes aux femmes.
Alors c'est là que Contact entre dans ma vie, enfin déjà un peu avant; j'avais longuement réfléchi à cette "annonce" grâce au site monchoix.net (par lequel j'ai connu Contact), tout ces témoignages m'avaient aidé à me préparer (même si finalement je ne l'étais pas assez) et aussi le superbe livre "Julien, toi qui préfère les hommes", témoignage très touchant d'une mère a qui son fils fait son CO.
La personne de l'association que j'ai eu au téléphone a mis les mots, sur ce que ressentaient mes parents; et m'a surtout dit de ne pas couper les liens même si certains mots pouvaient blesser, il allait leurs falloir le temps de faire le deuil de leur garçon si parfait jusque là [j'avoue c'est moi le chouchou] (les discussions au téléphone étaient très difficiles avec ma mère, mon père lui rester silencieux); sur les conseils de cette personne, j'ai donc mis par écrit ce que je ressentais face à la situation, les mots étant plus facile à écrire qu'à dire. Ma mère n'a pas voulu entendre parlé de l'assoc (on allait quand même pas mêler des étrangers à ça)
Et puis est arrivé très vite le temps du départ en Alsace. Sans eux bien sur. Je n'ai jamais lâcher, j'ai continué à appeler régulièrement comme "avant". Eux de leurs cotés continuaient leurs chemins sur la voie de l'acceptation;
Une grande étape a était une réunion de famille, à l'occasion de la Toussaint (j'ai une grande famille, mon père a 10 frères et surs), où ma mère a craqué, n'a pas supporté de revoir tout le monde, et en a finalement parlé; car c'était finalement pour cela qu'elle se rendait malade, pas seulement que je sois avec un homme, mais le "qu'en dira t on". Et là ma famille les a soutenu; des cousines, oncles et tantes vivant sur Paris et connaissant d'autres homos en ont parlé avec eux. le temps a fait le reste.
Une autre grande étape a été que j'en parle à mes grand parents maternels; ma mère n'arrivant plus à parler de moi, ma grand mère se demandait ce que j'avais pu faire pour la mettre dans cet état et m'a appeler "as tu fait fait quelque chose de mal? as tu volé?..." "non Mamie rassure toi, rien de tout ça, rien de grave, ne ne te fais pas de soucis, tout va bien, mais je ne veux pas t'en parler au téléphone, je t'écrirais", c'est ce que j'ai fait; avec un peu d'humour, je leurs ai dit que mon "crime" était de vivre avec un homme. Ca a donc permis à ma mère (et à moi aussi) de se rendre compte que mes grand parents ne faisaient pas une montagne de "ça". comme quoi c'est avec eux que je craignais le plus [quand je l'ai revue l'année d'après la première réflexion de ma mamie (que je n'aurais jamais cru entendre) a été: "de toutes façon on t'aurait vu curé; et on ne pourrait pas ne plus te voir, ça nous ferait trop de mal"]
Plus tard, mon frère m'a rendu visite avec son amie (hasard ou pas, il a rencontré sa copine dans les mêmes moment où je suis parti, ce qui je pense les à aider aussi) pour le nouvel an. Ils avaient pris le camescope de mes parents, avec lequel, j'ai fait une visite guidé de notre apart, et ils ont vu le "garçon qui m'avait volé" (on a 10 ans de différence, donc c'était forcément de sa faute au début) Et le temps continuant de faire ce qu'il faut, ils sont venus nous rendre visite à Pâques. La grande évolution était faite (soit presque 9 mois...); en repartant de ce séjour qui c'était bien passé, j'ai dit à ma mère "alors rassurée?" et elle m'a répondu que "oui"; voilà ils avaient vu qu'on ne vivait pas dans la cage aux folles, et enfin ils LE connaissaient.
Aujourd'hui ils l'apprécient énormément.
Donc même si ça va mal, ne lâchez pas, dialoguez même si c'est difficile (une bonne "vieille" lettre aide énormément). faites comprendre que vous n'avez pas changé.
Et j'ajouterai que ce n'est pas forcément parce que ça se passe bien à "l'annonce" que tout va pour le mieux par la suite. La mère de mon ami semblait l'accepter quand lui aussi lui a dit. Finalement, depuis 6 ans elle n'a jamais voulu entendre parler de moi. comme quoi chaque cas est différent, et il n'existe pas de recette miracle pour ce sujet.
Mais je pense qu'il faut se sentir prêt à le faire. Prendre le temps de la réflexion.
Bon j'arrête là, merci aux courageux (et courageuses) de m'avoir lu jusqu'où bout. Et si mon "témoignage" peut aider ne serait ce qu'une personne, j'en serais très fier.
tout d'abord j'ai envie de partager mon vécu sur ce sujet, cet étape que je considère plutôt importante dans ma vie.
Il y a donc 6 ans de cela j'ai fait mon coming out à mes parents, on était en Aout; je l'ai fait parce que ça faisait un an que j'avais un garçon dans ma vie, et que lui étant muté pour son travail, je ne me voyais pas le laisser partir. Donc cela a été un grand moment pour moi, faire mon coming out et annoncer que je partais m'installer à l'autre bout de la France avec mon chéri (enfin j'ai dis que je partais en Alsace, mais pas seul, que je partais avec un garçon); là forcément pour mes parents, gros coup de massue, je sais que je n'ai pas fait les choses à moitié.
Ma mère m'a dit qu'ils s'en doutaient mais n'arrivaient pas y croire [un matin déjà, quelques mois auparavant elle m'avait posé une question auquel je n'étais pas prêt "Christophe (mon meilleur ami avec qui je sortais souvent) ce ne serait pas ta copine plutôt que ton copain?" j'ai failli m'étouffer avec mon petit dej!]; la discussion sur moi et ce garçon avec qui je partais, c'est terminée là ce jour là, car voyant dans quel état ça la mettait, il m'était impossible d'en parler plus (souffrante de dépression nerveuse, je savais que le jour où je l'annoncerais, ça irait forcément mal). Mon père est venu me voir à ma voiture et m'a demandé si j'avais bien réfléchi "aux conséquences", et que de toutes façon ils ne pouvaient pas me mettre à la porte étant indépendant (ça je ne saurais trop le conseillé avant de se "dévoiler"). J'ai donc quitté la maison en larmes, larmes de tristesses mais aussi de soulagement, enfin j'évacuais ça.
les semaines et mois à suivre ont été difficiles, moi j'étais enfin libéré de ce fardeau (5 ans déjà que je triturais la tête, à comprendre ce qui m'arrivait, depuis mon premier baisé avec un garçon, 5 années "perdu" à me chercher, mais quelques part à me construire, à m'accepter comme homo), fardeau que je leurs transmettais le temps eux aussi de faire leurs chemins, et de comprendre que j'étais toujours le même sauf que maintenant ils savaient que je préférais les hommes aux femmes.
Alors c'est là que Contact entre dans ma vie, enfin déjà un peu avant; j'avais longuement réfléchi à cette "annonce" grâce au site monchoix.net (par lequel j'ai connu Contact), tout ces témoignages m'avaient aidé à me préparer (même si finalement je ne l'étais pas assez) et aussi le superbe livre "Julien, toi qui préfère les hommes", témoignage très touchant d'une mère a qui son fils fait son CO.
La personne de l'association que j'ai eu au téléphone a mis les mots, sur ce que ressentaient mes parents; et m'a surtout dit de ne pas couper les liens même si certains mots pouvaient blesser, il allait leurs falloir le temps de faire le deuil de leur garçon si parfait jusque là [j'avoue c'est moi le chouchou] (les discussions au téléphone étaient très difficiles avec ma mère, mon père lui rester silencieux); sur les conseils de cette personne, j'ai donc mis par écrit ce que je ressentais face à la situation, les mots étant plus facile à écrire qu'à dire. Ma mère n'a pas voulu entendre parlé de l'assoc (on allait quand même pas mêler des étrangers à ça)
Et puis est arrivé très vite le temps du départ en Alsace. Sans eux bien sur. Je n'ai jamais lâcher, j'ai continué à appeler régulièrement comme "avant". Eux de leurs cotés continuaient leurs chemins sur la voie de l'acceptation;
Une grande étape a était une réunion de famille, à l'occasion de la Toussaint (j'ai une grande famille, mon père a 10 frères et surs), où ma mère a craqué, n'a pas supporté de revoir tout le monde, et en a finalement parlé; car c'était finalement pour cela qu'elle se rendait malade, pas seulement que je sois avec un homme, mais le "qu'en dira t on". Et là ma famille les a soutenu; des cousines, oncles et tantes vivant sur Paris et connaissant d'autres homos en ont parlé avec eux. le temps a fait le reste.
Une autre grande étape a été que j'en parle à mes grand parents maternels; ma mère n'arrivant plus à parler de moi, ma grand mère se demandait ce que j'avais pu faire pour la mettre dans cet état et m'a appeler "as tu fait fait quelque chose de mal? as tu volé?..." "non Mamie rassure toi, rien de tout ça, rien de grave, ne ne te fais pas de soucis, tout va bien, mais je ne veux pas t'en parler au téléphone, je t'écrirais", c'est ce que j'ai fait; avec un peu d'humour, je leurs ai dit que mon "crime" était de vivre avec un homme. Ca a donc permis à ma mère (et à moi aussi) de se rendre compte que mes grand parents ne faisaient pas une montagne de "ça". comme quoi c'est avec eux que je craignais le plus [quand je l'ai revue l'année d'après la première réflexion de ma mamie (que je n'aurais jamais cru entendre) a été: "de toutes façon on t'aurait vu curé; et on ne pourrait pas ne plus te voir, ça nous ferait trop de mal"]
Plus tard, mon frère m'a rendu visite avec son amie (hasard ou pas, il a rencontré sa copine dans les mêmes moment où je suis parti, ce qui je pense les à aider aussi) pour le nouvel an. Ils avaient pris le camescope de mes parents, avec lequel, j'ai fait une visite guidé de notre apart, et ils ont vu le "garçon qui m'avait volé" (on a 10 ans de différence, donc c'était forcément de sa faute au début) Et le temps continuant de faire ce qu'il faut, ils sont venus nous rendre visite à Pâques. La grande évolution était faite (soit presque 9 mois...); en repartant de ce séjour qui c'était bien passé, j'ai dit à ma mère "alors rassurée?" et elle m'a répondu que "oui"; voilà ils avaient vu qu'on ne vivait pas dans la cage aux folles, et enfin ils LE connaissaient.
Aujourd'hui ils l'apprécient énormément.
Donc même si ça va mal, ne lâchez pas, dialoguez même si c'est difficile (une bonne "vieille" lettre aide énormément). faites comprendre que vous n'avez pas changé.
Et j'ajouterai que ce n'est pas forcément parce que ça se passe bien à "l'annonce" que tout va pour le mieux par la suite. La mère de mon ami semblait l'accepter quand lui aussi lui a dit. Finalement, depuis 6 ans elle n'a jamais voulu entendre parler de moi. comme quoi chaque cas est différent, et il n'existe pas de recette miracle pour ce sujet.
Mais je pense qu'il faut se sentir prêt à le faire. Prendre le temps de la réflexion.
Bon j'arrête là, merci aux courageux (et courageuses) de m'avoir lu jusqu'où bout. Et si mon "témoignage" peut aider ne serait ce qu'une personne, j'en serais très fier.