Andrée a écrit :Pour moi, qui suis hétéro, et qui ai été "jeune" je n'ai jamais éprouvé le besoin de "m'afficher"
Moi non plus, je n'ai pas ressenti ce besoin (quoique, récemment... quand je suis énervé, ça m'arrive
mais ça mériterais presque un nouveau sujet
). Par contre, la société m'a imposé cela :
Quand je suis dans une entreprise et qu'on me demande ce que j'ai fait ce week-end (même si la question nest pas plus précise que ça), et qu'il se trouve que ce week-end là, j'étais avec mon chéri... comment réagir ?
1- première solution, j'évite la question
=> ça engendre une forte frustration chez moi, la sensation d'être un individus inférieur aux autres, qui n'a pas le droit de répondre aux questions qu'on lui pose... et donc, une perte d'estime de soi.
2- deuxième solution, je réponds tout simplement à la question.
=> soit l'autre à l'impression que je "m'affiche"
... c'est à dire que cette personne m'enferme dans une "minorité"... et ne me place pas dans la catégorie des gens simplement "en couple".
=> soit l'autre sait que tous les individus ne sont pas hétérosexuels, et ça se passe bien (et je précise que depuis que je répond tout simplement aux questions qu'on me pose, c'est cette dernière solution qui c'est toujours présentée à moi).
Andrée a écrit :Ce que j'ai voulu dire c'est que l'on soit hétéro ou homo, la pudeur reste de mise.
Je n'en suis même pas sur. Pour moi, l'important c'est surtout que chacun se respecte et respecte l'autre. Si on est une personne qui a besoin de raconter sa vie, je pense qu'il ne faut pas se l'interdire en permanence.
Personnellement, jusqu'a maintenant, j'ai la chance d'avoir un caractère qui fait que je n'ai que rarement eu envie, ni besoin, de prendre mon petit copain par la main dans la rue. Du coup, je me trouve "naturellement" dans la "discrétion" dont tu parles. Et c'est vrai que c'est sans doute plus simple à vivre.
Mais ce que je veux dire, c'est dans le cas de personnes qui ont vraiment besoin d'exprimer leur amour (en se tenant par la main par exemple), quelque soit le lieu.
Pour ces gens : est ce qu'on doit leur imposer la discrétion (parce que sans ça, ça poserai problème a certaines personnes) ? Ou est ce qu'on doit chercher a éduquer, voire aider ses gens qui expriment une gène ?
En gros, faut il "traité" ce qui est visible (l'amour), ou faut il agir à la racine du problème (l'incompréhension, voire le rejet de quelque chose d'inconnu pour certains) ?
Vivre tout simplement sa vie devient de fait parfois compliqué
on se retrouve vite dans laction politique (cest incroyable, mais cest un peu ça quand meme)
Andrée a écrit :Bref, pour faire court, j'ai comme l'impression, mais je me trompe peut-être, que de nos jours, il faille se "justifier", "expliquer" "rassurer", sur quelque chose qui ne devrait n'appartenir qu'à nous "notre vie privée".
Je comprends beaucoup plus ce que tu veux dire avec cette approche en effet.
Et la frontière entre "répondre naturellement aux questions qu'on nous pose", "vivre son amour au quotidien"... et "avoir l'impression de se justifier face aux autres" est très étroite.
A mon avis, tout dépend de nos limites personnelles (et elles sont vraiment individuelles, et ne peuvent à mon avis pas être imposer à tous). Donc en effet, si on considère que la vie privée ne regarde pas les autres (qu'on soit homo, hétéro ou bi), je pense que ca peut être une bonne chose de le dire à notre entourage. Généralement, les gens n'ose pas dire "là, tu entre dans ma vie privée et je n'ai pas envie d'en discuter ici et maintenant".
Andrée a écrit :Je m'efforce, en ce qui me concerne, de répondre dans ce sens, lorsque je suis questionnée (celà m'arrive) tu sais les "biens intentionnés" qui te demande, "alors pas encore grand-mère", ou bien "alors ton fils TOUJOURS pas marié ?" voilà des question que je trouve très indiscrètes,
Je comprends bien que ces questions puissent être "trop perso" pour que tu ai envie d'y répondre. Et je suis persuadé que tu nes pas la seule dans ce cas.
Comme le dis Sylave, tout dépend de la personne qui pose la question, et dans quel contexte.
Certains parents d'homos que je connais préfère dire les choses une fois pour toute : "je serai grand-mère si mon fils et son petit copain décident d'avoir un enfant... ce n'est pas moi qui décide"... ou alors "mon fils pourra se marier avec son copain, si ils le souhaitent, le jour ou le mariage civil ne sera plus communautariste, réservé aux couples de personnes de sexes différents". Mais évidement, cette façon de faire n'est ni une "règle", ni une "solution" (et heureusement : chacun réagit à sa façon)..
Sylave a écrit :Est ce que tu envisages de rencontrer l'ami de ton fils?
C'est le plus beau cadeau que tu pourrais lui faire je pense.
Ca dépend du fils
. Peut être qu'il aime vivre sa vie de son coté
. Mais c'est vrai que dans la plupart des cas, il me semble que c'est quelque chose dapprécié.
Andrée a écrit :Vois-tu je suis allée en Corse, cet été, dans ma famille, et je n'ai pu le cacher à certaines personnes
Félicitation pour l'avoir dit (parce qu'apparemment tu le souhaitais). Et espérons que la première réaction de ta famille perdure dans le temps.
Andrée a écrit :Je ne suis pas arrivée encore à considérer l'homosexualité comme anodine.
Ca me semble complètement "normal". Personnellement, il m'a fallu du temps pour m'accepter comme je suis... donc je trouve logique qu'il faille du temps aux parents pour comprendre la situation.
C'est assez fréquent en fait que les parents considèrent plus d'éléments comme étant "privé" chez leurs enfants homos que chez leurs enfants "hétéros". (un garçon qui se pacse avec une fille, c'est pas privée, c'est une fête.... un garçon qui se pacse avec un garçon, on lui demande plus facilement si il est sur de vouloir le dire à tout le monde... mais je suis confiant, ca changera)
Andrée a écrit :J'aime mon fils plus que tout au monde, mais tout au fonds de moi, j'ai encore du mal. Quant à ta dernière question, tu vois tout se tient ... Non je n'ai pas encore rencontré l'ami de mon fils. Peut-être est-ce une façon pour moi de nier en quelque sorte, de faire que son homosexualité reste encore quelquechose d'abstrait, plus facilement gérable, ou peut-être qu'il me faut encore du temps, pour admettre...
Si je peux me permettre un conseil : va a ton rythme
.
Andrée a écrit :Mais des rencontres, des vraies, avec des parents et des enfants me seraient très salutaire. Le forum aide énormément, mais avoir quelqu'un en face, le regarder dans les yeux, et puis à l'oral on peut moduler ses paroles, le ton que l'on emploie pour s'exprimer y fait beaucoup aussi.
Mais il n'y a pas de relais de l'assoc. contact dans ma région.
Ca tombe bien, parce que je pense que CONTACT va s'installer prochainement dans ta région... et en tout cas, on va commencé par des groupes de paroles sur Marseille très prochainement... même si c'est pas tout près de chez toi non plus...
Et ca serait loccasion de se voir enfin en "vrai" !
PS : concernant mon mémoire, je l'ai repoussé à septembre (ce qui n'était finalement pas une bonne idée : faut que je bosse pendant lété...
).