quadra, maman , divorcée et homosexuelle ou bisexuelle?
Publié : 11 janv. 2020 09:30
Bonjour,
Je ne sais pas si j'ai le bon "profil" pour être sur ce site : je suis quadra, maman d'un garcon de 10 ans, divorcée et je fais partie des gens qui mettent 20 ans à accepter l'idée qu'ils ne sont pas hétérosexuels.
Je me sens très isolée dans ce questionnement car dans mon milieu familial (empreint de catholicisme ) on n'en parle jamais . C'est un sujet tabou que ce soit avec mes parents , mes frères et sœurs ni leurs maris et femmes . Pourtant j'ai l'impression que ma sœur (célibataire depuis très longtemps ) est aussi concernée.
Moi-même je me suis rendu compte que j'avais une attirance pour les filles assez tard . A l'adolescence j'étais très mal dans ma peau , j'ai fait une fugue à 15 ans , j'avais des envies suicidaires (sans jamais passer à l'acte , heureusement ), j'étais très introvertie.
Alors quand j'ai commencé à travailler je suis allée voir une psy . Elle m'a demandé si je pensais être homosexuelle ?
La première fois, j'ai dit "non je suis hetero" .
La deuxième fois , j'ai dit : "Non , bien sûr, parce que je n'ai pas envie de l'être! "
Et la troisième fois, je me suis dit : Pourquoi elle me pose encore cette question? Là, je me suis vraiment interrogée et je me suis rendu compte que mon regard était bien plus attiré par les filles que par les garçons .
J'ai essayé à ce moment-là de faire des rencontres lesbiennes mais je me sentais trop bloquée (je ressentais beaucoup de culpabilité de ne pas être "comme tout le monde " ) et puis j'avais envie de fonder une famille . Alors je me suis mariée avec un garçon qui faisait partie de mon cercle d'amis, nous avons eu un enfant . Mais malgré nos efforts pour que ça marche, ni mon mari ni moi n'étions heureux dans ce couple. Mon mari a, de plus, fait une grosse dépression, je l'ai soutenu comme j'ai pu et nous avons fini par nous séparer.
Maintenant je ne sais plus , je me sens en échec dans ma vie sentimentale ; je suis souvent attirée par des femmes, je sens que mes sentiments peuvent être très forts cependant je trouve cela très compliqué de se dévoiler. Ainsi je me sens attirée par une de mes collègues de travail et j'ai l'impression que c'est réciproque mais je me sens incapable d'aller plus loin .
En plus, mon milieu professionnel est très féminin mais c'est aussi un endroit où j'entends très souvent des remarques ou des moqueries homophobes . C'est de" l'homophobie ordinaire" si je peux dire , c'est-à -dire que ce ne sont pas des insultes ( je travaille quand même, plutôt, avec des gens assez ouverts et tolérants) .Mais on sent qu'il y a une mise à distance : le but c'est de dire : Nous, nous ne sommes pas homo ! Et j'ai souvent entendu des collègues se moquer de telle ou telle personne qui était ouvertement lesbienne .Il y a surtout un effet de groupe : chaque personne prise individuellement pourrait se montrer tolérante mais quand on est en groupe, par exemple, au moment des repas, il y a comme une volonté de gommer les différences et de souder le groupe en se moquant de ceux qui sont vécus comme subversifs . J'en étais même venue à me dire que je devrais changer de profession si je choisissais de faire mon coming-out !
Voilà ce qui est le plus dur pour moi est de ne pas réussir à parler de tout cela avec quelqu'un de mon entourage : dans ma famille c'est tabou, dans mon milieu professionnel je me sens exclue , "pas comme tout le monde " , il reste bien sûr les amis mais je ne sais pas si j 'ai quelqu'un d'assez ouvert pour m'accepter comme je suis. Je ne sais pas si quelqu'un a des conseils à m'apporter?
Seventie
Je ne sais pas si j'ai le bon "profil" pour être sur ce site : je suis quadra, maman d'un garcon de 10 ans, divorcée et je fais partie des gens qui mettent 20 ans à accepter l'idée qu'ils ne sont pas hétérosexuels.
Je me sens très isolée dans ce questionnement car dans mon milieu familial (empreint de catholicisme ) on n'en parle jamais . C'est un sujet tabou que ce soit avec mes parents , mes frères et sœurs ni leurs maris et femmes . Pourtant j'ai l'impression que ma sœur (célibataire depuis très longtemps ) est aussi concernée.
Moi-même je me suis rendu compte que j'avais une attirance pour les filles assez tard . A l'adolescence j'étais très mal dans ma peau , j'ai fait une fugue à 15 ans , j'avais des envies suicidaires (sans jamais passer à l'acte , heureusement ), j'étais très introvertie.
Alors quand j'ai commencé à travailler je suis allée voir une psy . Elle m'a demandé si je pensais être homosexuelle ?
La première fois, j'ai dit "non je suis hetero" .
La deuxième fois , j'ai dit : "Non , bien sûr, parce que je n'ai pas envie de l'être! "
Et la troisième fois, je me suis dit : Pourquoi elle me pose encore cette question? Là, je me suis vraiment interrogée et je me suis rendu compte que mon regard était bien plus attiré par les filles que par les garçons .
J'ai essayé à ce moment-là de faire des rencontres lesbiennes mais je me sentais trop bloquée (je ressentais beaucoup de culpabilité de ne pas être "comme tout le monde " ) et puis j'avais envie de fonder une famille . Alors je me suis mariée avec un garçon qui faisait partie de mon cercle d'amis, nous avons eu un enfant . Mais malgré nos efforts pour que ça marche, ni mon mari ni moi n'étions heureux dans ce couple. Mon mari a, de plus, fait une grosse dépression, je l'ai soutenu comme j'ai pu et nous avons fini par nous séparer.
Maintenant je ne sais plus , je me sens en échec dans ma vie sentimentale ; je suis souvent attirée par des femmes, je sens que mes sentiments peuvent être très forts cependant je trouve cela très compliqué de se dévoiler. Ainsi je me sens attirée par une de mes collègues de travail et j'ai l'impression que c'est réciproque mais je me sens incapable d'aller plus loin .
En plus, mon milieu professionnel est très féminin mais c'est aussi un endroit où j'entends très souvent des remarques ou des moqueries homophobes . C'est de" l'homophobie ordinaire" si je peux dire , c'est-à -dire que ce ne sont pas des insultes ( je travaille quand même, plutôt, avec des gens assez ouverts et tolérants) .Mais on sent qu'il y a une mise à distance : le but c'est de dire : Nous, nous ne sommes pas homo ! Et j'ai souvent entendu des collègues se moquer de telle ou telle personne qui était ouvertement lesbienne .Il y a surtout un effet de groupe : chaque personne prise individuellement pourrait se montrer tolérante mais quand on est en groupe, par exemple, au moment des repas, il y a comme une volonté de gommer les différences et de souder le groupe en se moquant de ceux qui sont vécus comme subversifs . J'en étais même venue à me dire que je devrais changer de profession si je choisissais de faire mon coming-out !
Voilà ce qui est le plus dur pour moi est de ne pas réussir à parler de tout cela avec quelqu'un de mon entourage : dans ma famille c'est tabou, dans mon milieu professionnel je me sens exclue , "pas comme tout le monde " , il reste bien sûr les amis mais je ne sais pas si j 'ai quelqu'un d'assez ouvert pour m'accepter comme je suis. Je ne sais pas si quelqu'un a des conseils à m'apporter?
Seventie