La difficulté de vivre...
Publié : 02 nov. 2015 18:57
C'est le témoignage de Benoît qui me pousse à témoigner aussi. Je me suis tellement reconnu dans son histoire que je me jette à l'eau et je parle de la mienne (un peu longue peut-être), de mon homosexualité et mon mal-être.
Mon premier souvenir et mon premier émoi se prénommait J...M... J'avais 12 ou 13 ans. J'étais en vacances à la montagne avec mes parents. Il habitait la ferme au dessus de la maison que nous louions. Nous avons été copain de suite, construit une cabane où nous jouions. Mes sentiments allaient-ils au delà d'une simple amitié?... En tout cas ils étaient très forts, à tel point qu'il aurait voulu à la rentrée s'inscrire dans le lycée où je me trouvais. Cela ne s'est pas fait car nous étions des gamins et nos parents étaient de milieux tellement différents! Mais j'ai souffert de ne plus le revoir et lui aussi... peut-être.
Puis, beaucoup plus tard, à la suite de l'échec d'une relation amoureuse avec la première fille que j'ai connue je me suis lié d'amitié avec N..., un copain asiatique. J'avais 22 ans. Je crois que mes sentiments envers lui allaient plus loin que la simple amitié, mais je n'ai jamais osé me l'avouer et encore davantage le lui avouer. C'est l'époque où la famille, la société, les amis font pression sur vous pour que vous commenciez "une vie normale", c'est à dire que vous ayez une épouse et une vie de famille. Je me suis donc marié et mon copain a été témoin à mon mariage (quand j'y repense cela me fait mal). Mon épouse était -est toujours- une femme dont j'aime les grandes qualités humaines. L'ai je "aimée d'amour"? Difficile de répondre à cette question. En tout cas nous avons vécu ensemble pendant 40 ans, fondé une famille, eu deux enfants. Pour moi, cela prouve seulement qu'un homosexuel peut avoir une vie normale d'hétérosexuel rangé. Mais dès le début de note mariage, j'ai fantasmé sur les gars. Lorsque je rencontrais un bel homme tout de suite je pensais avoir une relation avec lui... et peut-être me construire une autre vie. Je me souvenais de mon copain asiatique et pleurais sur une autre vie possible que j'avais irrémédiablement manquée. J'ai eu cependant de très bons moments dans ma vie d'hétéro. Ai-je connu ce d'aucuns appellent le bonheur? Probablement car cela n'aurait pas duré aussi longtemps.
Mes pulsions homosexuelles sont devenues plus fortes et mes fantasmes plus fréquents au fur et à mesure que je vieillissais. A tel point que ma femme n'éveillait plus aucun désir en moi et nous avons cessé toutes relations sexuelles depuis de nombreuses années. Par contre je suis allé sur des sites de dialogue et rendez-vous pour gays sur Internet. Et là j'ai pu enfin m'exprimer; ne serait ce que parler à un autre homme qui a les mêmes préférences sexuelles que vous: c'est déjà énorme. Puis j'ai "chaté" en webcam, je suis même allé jusqu'à avoir des relations sexuelles virtuelles. On trouve un nombre incroyable d'hommes mariés sur ces sites! Merci P..., F..., J... et les autres... J'ai passé des moments inoubliables en votre compagnie.
Puis un jour j'ai sauté le pas: j'ai pris des rendez-vous. J'en ai eu plusieurs. Trois seulement ont abouti à une relation, unique chaque fois. Mais j'en garde encore un très agréable souvenir. Merci P... et merci Y.... Malheureusement après la troisième relation...catastrophe! J'ai culpabilisé au point d'entamer une grave dépression et j'ai eu envie de mourir. J'ai tout avoué à ma femme et à mes deux enfants. Ils ont été admirables! Ils m'ont soutenu, aidé et pardonné (?). "On n'efface pas 30 ans de bonheur à cause d'une bêtise", furent les paroles d'un de mes enfants. Et la vie a repris son cours normal. En apparence. En fait, était-ce une "bêtise" ou l'expression de ma vraie nature? Je garde un désir violent d'avoir des relations avec un homme. Pendant mes recherches, j'avais rencontré A..., un homme jeune, d'emblée sympathique. Nous avions parlé, bu un café, et avant de nous séparer nous nous étions serrés très fort, nos mains s'étaient jointes et nous avions échangé un baiser. Tout cela n'a duré que quelques secondes, mais cet instant a été si intense et le sentiment que j'ai éprouvé si fort que j'y pense encore souvent et regrette amèrement de n'avoir pas eu le temps et surtout le courage d'aller plus loin.
Récemment j'ai croisé un autre homme et un regard a suffit; je l'ai suivi, il s'est assuré discrètement que je le suivais... mais je me suis éloigné en pensant à ma femme, et mes enfants! Le feu brûle donc toujours. Je le combats. Mais je suis fatigué de ce combat sans issue. Soit je reste dans la situation où je suis et je continue de souffrir, soit je vais vivre ma vie et je fais souffrir mes proches. Comment sortir de cette impasse?
Lecteur, si tu as eu la patience d'aller jusqu'au bout de mon récit, tes commentaires, avis et conseils , positifs ou négatifs seront les bienvenus. Je me sentirai moins seul face à mes questions et ces avis m'éclaireront peut-être sur le chemin à suivre...
Merci d'avance.
JB
Mon premier souvenir et mon premier émoi se prénommait J...M... J'avais 12 ou 13 ans. J'étais en vacances à la montagne avec mes parents. Il habitait la ferme au dessus de la maison que nous louions. Nous avons été copain de suite, construit une cabane où nous jouions. Mes sentiments allaient-ils au delà d'une simple amitié?... En tout cas ils étaient très forts, à tel point qu'il aurait voulu à la rentrée s'inscrire dans le lycée où je me trouvais. Cela ne s'est pas fait car nous étions des gamins et nos parents étaient de milieux tellement différents! Mais j'ai souffert de ne plus le revoir et lui aussi... peut-être.
Puis, beaucoup plus tard, à la suite de l'échec d'une relation amoureuse avec la première fille que j'ai connue je me suis lié d'amitié avec N..., un copain asiatique. J'avais 22 ans. Je crois que mes sentiments envers lui allaient plus loin que la simple amitié, mais je n'ai jamais osé me l'avouer et encore davantage le lui avouer. C'est l'époque où la famille, la société, les amis font pression sur vous pour que vous commenciez "une vie normale", c'est à dire que vous ayez une épouse et une vie de famille. Je me suis donc marié et mon copain a été témoin à mon mariage (quand j'y repense cela me fait mal). Mon épouse était -est toujours- une femme dont j'aime les grandes qualités humaines. L'ai je "aimée d'amour"? Difficile de répondre à cette question. En tout cas nous avons vécu ensemble pendant 40 ans, fondé une famille, eu deux enfants. Pour moi, cela prouve seulement qu'un homosexuel peut avoir une vie normale d'hétérosexuel rangé. Mais dès le début de note mariage, j'ai fantasmé sur les gars. Lorsque je rencontrais un bel homme tout de suite je pensais avoir une relation avec lui... et peut-être me construire une autre vie. Je me souvenais de mon copain asiatique et pleurais sur une autre vie possible que j'avais irrémédiablement manquée. J'ai eu cependant de très bons moments dans ma vie d'hétéro. Ai-je connu ce d'aucuns appellent le bonheur? Probablement car cela n'aurait pas duré aussi longtemps.
Mes pulsions homosexuelles sont devenues plus fortes et mes fantasmes plus fréquents au fur et à mesure que je vieillissais. A tel point que ma femme n'éveillait plus aucun désir en moi et nous avons cessé toutes relations sexuelles depuis de nombreuses années. Par contre je suis allé sur des sites de dialogue et rendez-vous pour gays sur Internet. Et là j'ai pu enfin m'exprimer; ne serait ce que parler à un autre homme qui a les mêmes préférences sexuelles que vous: c'est déjà énorme. Puis j'ai "chaté" en webcam, je suis même allé jusqu'à avoir des relations sexuelles virtuelles. On trouve un nombre incroyable d'hommes mariés sur ces sites! Merci P..., F..., J... et les autres... J'ai passé des moments inoubliables en votre compagnie.
Puis un jour j'ai sauté le pas: j'ai pris des rendez-vous. J'en ai eu plusieurs. Trois seulement ont abouti à une relation, unique chaque fois. Mais j'en garde encore un très agréable souvenir. Merci P... et merci Y.... Malheureusement après la troisième relation...catastrophe! J'ai culpabilisé au point d'entamer une grave dépression et j'ai eu envie de mourir. J'ai tout avoué à ma femme et à mes deux enfants. Ils ont été admirables! Ils m'ont soutenu, aidé et pardonné (?). "On n'efface pas 30 ans de bonheur à cause d'une bêtise", furent les paroles d'un de mes enfants. Et la vie a repris son cours normal. En apparence. En fait, était-ce une "bêtise" ou l'expression de ma vraie nature? Je garde un désir violent d'avoir des relations avec un homme. Pendant mes recherches, j'avais rencontré A..., un homme jeune, d'emblée sympathique. Nous avions parlé, bu un café, et avant de nous séparer nous nous étions serrés très fort, nos mains s'étaient jointes et nous avions échangé un baiser. Tout cela n'a duré que quelques secondes, mais cet instant a été si intense et le sentiment que j'ai éprouvé si fort que j'y pense encore souvent et regrette amèrement de n'avoir pas eu le temps et surtout le courage d'aller plus loin.
Récemment j'ai croisé un autre homme et un regard a suffit; je l'ai suivi, il s'est assuré discrètement que je le suivais... mais je me suis éloigné en pensant à ma femme, et mes enfants! Le feu brûle donc toujours. Je le combats. Mais je suis fatigué de ce combat sans issue. Soit je reste dans la situation où je suis et je continue de souffrir, soit je vais vivre ma vie et je fais souffrir mes proches. Comment sortir de cette impasse?
Lecteur, si tu as eu la patience d'aller jusqu'au bout de mon récit, tes commentaires, avis et conseils , positifs ou négatifs seront les bienvenus. Je me sentirai moins seul face à mes questions et ces avis m'éclaireront peut-être sur le chemin à suivre...
Merci d'avance.
JB