Crichou a écrit :je veux dire par là que je pense très souvent à l'homosexualité de mes garçons et que cela me rend triste
Crichou a écrit :je sais que je ne devrais pas dire cela car l'homosexualité n'est ni une tare , ni une maladie mais simplement une orientation sexuelle différente ( ce qui d'après les études anglosaxonnes serait déterminé dès la gestation )
Si si, tu as complètement raison de dire que cela te rend triste. Certains parents ont d'ailleurs des ressentis beaucoup plus violents... et ces ressentis ne sont pas réservés aux parents puisque nombreux sont les homos et bis qui ne peuvent pas s'accepter tels qu'ils sont, qui sont particulièrement tristes et dégoutés d'être comme ils sont. Il leur faut souvent du temps pour arriver à s'accepter, et dans la même logique, il faut souvent du temps à leurs parents.
Sur l'origine de l'hétérosexualité, de l'homosexualité, ou de la bisexualité, la communauté scientifique cherche depuis plusieurs siècles... en vain.
Si tu cherches sur internet, tu trouvera tout un tas de théories plus fumeuses les unes que les autres, sous couvert de méthodologie "scientifique". Je me souviens par exemple de cette étude affirmant que les femmes ayant l'index plus long que l'annulaire étaient quasiment toujours lesbiennes...
Plus globalement, chercher des causes à l'amour n'a a on avis pas de sens... et chercher des causes à l'attirance physique n'en a pas énormément plus.
Crichou a écrit :mais dans nos sociétés et vies de parents nous ne sommes pas préparés à cette éventualité ; nous ne nous construisons que le modèle "normal" de famille et il y a un véritable choc à la révélation de l'homosexualité ; il y a dans mon esprit un conflit permanent entre le rationnel et l'émotionnel ;
Crichou a écrit :je vais encore dire une horreur mais je crois que j'en ai honte , alors que mes garçons sont extras , intelligents , beaux garçons , qu'ils sont épanouis et heureux.
Je partage tout a fait ton analyse. La société nous explique ce qui est "normal", et quand on ne correspond pas à cette "norme", ça peut être difficile, autant pour soi même que pour nos proches.
Ce n'est pas parce qu'ils sont "extras, intelligents, beaux" que tu as parfois honte, mais bien parce que la société te demande implicitement d'avoir honte qu'ils soient amoureux (ça parait aberrant, mais c'est bien ce qui se passe dans nos têtes).
Le problème s'accentue aujourd'hui, au delà de la question de l'orientation sexuelle : on nous a fait croire que la norme c'était un papa, une maman (dans cet ordre d'ailleurs), mariés tous les deux, et ayant des enfants... mais tout le monde sait que c'est une supercherie.
La "norme" d'aujourd'hui, dans le sens "majorité", n'est plus du tout celle la : plus d'un enfant sur deux nait de géniteurs non mariés / les géniteurs d'un enfants ne sont pas toujours ces parents / les "vrais parents" sont ceux qui nous élèvent, et pas forcement nos géniteurs / les familles recomposées ou monoparentales sont monnaie courante / etc...
C'est donc à nos générations de réinventer la "norme"... en essayant de penser aux évolution futures de la société pour ne pas faire souffrir, au travers de ces nouvelles normes en construction, d'autres personnes auxquelles ont ne penserait pas aujourd'hui...
Crichou a écrit :Ils ont faits leur chemin pour accepter leur homosexualité , maintenant c'est à moi ...
On se rejoins complètement... et pour faire ce chemin, je pense qu'il ne faut pas hésiter à dire réellement les choses comme on les ressent (même les dégouts, les hontes, parfois les haines) parce que je pense personnellement qu'on ne résout un problème intérieur comme l'homophobie qu'en étant franc avec soi même.