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homosexualité et homophobie à la campagne

Publié : 25 juil. 2011 23:22
par Agri-info-gay
J'ai l'idée d'ecrire un roman qui traite de l'homosexualité à la campagne, mais aussi de l'homophobie en milieu rural, du célibat chez les agriculteurs et de l'homosexualité refoulée.
" A 28 ans, Fabien se retrouve le seul de son groupe d'amis qui ne soit pas en couple. Pourquoi, les femmes ne l'aiment pas et pourquoi, ne sait-il pas aimer les femmes ? Il rencontre François qui va lui donner la réponse. Mais Fabien refoule depuis longtemps son homosexualité. Il pense qu'il ne s'agit que d'une experience provisoire et espère toujours se marier. Avec le temps François arrivera à convaincre Fabien, mais il lui fera cette réponse " je suis peut -être un PD, mais je ne veux vivre comme un PD."
Fabien vit dans un petit village avec sa mère et il est agriculteur. Il imagine vu l'homophobie latente dans le village, que sa vie sociale sera un enfer s'il ammène un homme à la maison et il ne veut pas choquer sa mère veuve depuis 2 ans et de santé fragile.
L'histoire se termine par le coming out de Fabien annoncé à l'occasion de son anniversaire (29 ou 30 ans) où il presente François.
Le roman c'est le long cheminement de Fabien. Ce n'est pas une histoire personnelle, c'est un roman où j'invente des personnages.

Pensez vous que ce scénario est cohérent et plausible, François et Fabien ont 25/30 ans dans les années 2000. Je ne connais pas de romans ou de films gay sur ce type de scenarios et vous ?

Je cherche des temoignages sur l'homosexualité gay vecue ou cachée à la campagne et sur des exemples d'homophobie en milieu rural. Si possible des témoignages droles , qui prêtent à sourire. Mon roman se construit autour de plusieurs drames , je voudrais y ajouter des moments comiques.
Et je cherche bien sûr des temoignages sur l'homosexualité refoulée.

Publié : 02 août 2011 20:17
par schandmaul
Tout à fait par hasard, je viens de tomber sur un article qui pourrait vous intéresser où il est justement question d'agriculteurs homosexuels. Je dois avouer ne pas avoir tout lu, mais il s'agit d'une interview de François Purseigle, un sociologue qui mène une étude sur l'homosexualité en agriculture : http://www.20minutes.fr/article/576501/ ... ualite.php

Sinon, votre scénario me paraît possiblement crédible, mais si je peux me permettre, attention de ne pas tomber dans le cliché. Ça va très vite dans ce domaine, même lorsque ce n'est pas le but. Je pense que vous pourriez essayer de contacter la personne interviewée dans l'article ci-dessus, cela vous permettrait d'avoir des fondements "justes" pour votre texte. Ce genre d'études doit se faire de plus en plus je pense. Je ne peux pas vous aider beaucoup plus malheureusement, je n'ai pas grandi en milieu rural moi-même. Bon courage!

Schandmaul

homosexualité et homophobie à la campagne

Publié : 03 août 2011 09:53
par Agri-info-gay
merci Schandmaul, de ce lien. J'ai déja ecouté Fr Purseigle dans une réunion débat, sur un autre thème que l'homosexualité. Il connait trés bien la sociologie du monde agricole actuel. Quand je serais plus précis, j'essayerais de le contacter.
Merci de me mettre en garde sur les clichés. Dans mon histoire je tiens à garder pour Fabien et François, des personnalités trés atypiques, je ferais donc attention. Mais je ne vois pas de quels clichés vous voulez parler. pour eux deux ?
Par contre j'ai envie d'évoquer et de ridiculiser les clichés ruraux sur l'homosexualité, du style : " si on accueille un couple gay chez nous, dans 6 mois ils ouvr une boite e nuit qui s'appelera "la cage aux folles" et dans un an, ils nous organiseront une gay pride ." En avez vous d'autres ?

Publié : 03 août 2011 16:25
par Agri-info-gay
.( excusez)........Par contre j'ai envie d'évoquer et de ridiculiser les clichés ruraux sur l'homosexualité, du style :
" si on accueille un couple gay chez nous, dans 6 mois ils ouvrirons une boite de nuit qui s'appelera "la cage aux folles" et dans un an, ils nous organiseront une gay pride dans les rues du village.
Voyez vous d'autres clichés aussi caricaturaux, sur la vie en proximité dans une rue ou un village, avec un couple gay.

Publié : 03 août 2011 18:57
par bikounet38
Moi, j'ai grandi en milieu rural.

Même si je ne suis pas agriculteur, tous mes grands parents l'étaient.

J'ai grandi, dans l'idée que j'étais le seul comme moi.

Internet ne s'est developpé qu'en 2001, et la première association Contact en Rhone Alpes n'a vu le jour que vers la fin des années 90...
J'avais donc déjà plus de 20 ans...

Je voudrais vous mettre en garde vers un autre cliché : on peut être gay et éfféminé ; tout comme être un homme hétéro avec une psychologie de type féminin.
Cette finesse d'analyse est malheureusement très rare ; et se heurt souvent à l'homophobie intériorisée des homosexuels entre eux.

J'ose espérer qu'un jour, la société française arrêtera de mettre les gens dans des cases ; yen a tellement d'autres que l'homosexualité :-)

Publié : 03 août 2011 19:12
par schandmaul
Je parlais surtout des clichés dits "du monde rural" tel que celui que vous évoquez. Je pense que vouloir en jouer est une démarche intéressante, mais il faut bien veiller à conserver une dimension humaine aux habitants. J'entends par là qu'il ne faut pas les cloisonner à ce cliché ni les y résumer. Ils doivent pouvoir évoluer, mais surtout, ils doivent être définis par autre chose au préalable, le cliché ne venant qu'après une première définition "psychologique" plus complexe.

Jouer avec les clichés est intéressant à condition de ne pas tomber dans la caricature dudit cliché, je pense. Par exemple (je prends volontairement des exemples qui peuvent sembler évidents pour mieux illustrer mon propos), le cliché de l'homosexuel efféminé qui ne doit pas devenir une réplique de la cage aux folles, le cliché du gay aux mœurs "libérées" qui ne doit pas se transformer en quelqu'un qui ramène 15 personnes différentes par jour, etc. Et ces clichés sont valables autant pour les personnages que pour la manière dont ils sont perçus par les villageois, c'est-à-dire qu'il ne me parait pas opportun, par exemple, d'avoir des villageois qui ont majoritairement la cage aux folles en tête quand on parle de gays.

Le risque à trop jouer avec les clichés, c'est que l'histoire ne soit plus perçue comme crédible. Qu'elle devienne (dans l'esprit des lecteurs) une sorte d'histoire militante qui démontre combien les agriculteurs sont fermés et bornés (car ça fait partie aussi des clichés à éviter).

Enfin, je pense qu'il pourrait être intéressant de jouer avec des villageois/un villageois qui évolue(nt), qui a peur au début mais finit par comprendre, ou ce genre de chose. Je pense qu'un des risques à trop jouer avec les clichés, c'est de donner l'impression que ton histoire se déroule dans les années 40.

Tout ce que je te dis te paraît peut-être évident, et si c'est le cas je m'en excuse. Mais écrivant moi-même parfois, je sais qu'on est très vite confronté à ce genre de problème alors que ce n'est pas du tout notre intention de départ.

J'espère que tu comprends ce que j'essaie de dire, même si ce n'est pas extrêmement clair...

Publié : 03 août 2011 23:59
par Agri-info-gay
merci beaucoup de ces conseils. Effectivement j'allais enfermer 90% des habitants du village dans le même plan ou le même cliché d'une homophobie plutot soft ( du style moquerie) , alors qu'il serait plus juste de nuancer selon les personnages habitant le village.

En terme de cliché, un film comme "Brokeback Montagne", est-il un film original ou transporte t'il des clichés ?
On y trouve un cliché habituel sur l'homosexualité refoulée avec des hommes qui préfèrent se marier et vivre en couple avec une femme.
Or, j'ai du mal à trouver des infos, histoires, témoignages, sur des homosexuels refoulés, qui font le choix du célibat ( aucune vie de couple, trés peu de vie sexuelle), comme je l'imagine pour Fabien, avant sa rencontre avec François vers 27/29 ans.

Publié : 04 août 2011 00:30
par schandmaul
De rien! Il me semble en effet essentiel de distinguer au moins quelques personnages, la masse n'est pas un "personnage" passionnant à traiter ou à lire... Il ne faut pas oublier que tous tes personnages sont des humains qui pourraient exister (et c'est bien le plus difficile), ils doivent dans le mesure du possible avoir une "vie" indépendamment de l'histoire : avoir un passé, mais aussi un futur et donc une psychologie (au sens le plus large du terme).

Concernant Brokeback Mountain, je ne peux pas trop vous dire, je ne l'ai vu qu'une fois et j'en garde un mauvais souvenir en raison des conditions dans lesquelles je l'ai vu... Mais il m'a semblé plausible.

Difficile en effet de trouver le genre d'infos que vous cherchez... Vous pourriez éventuellement tenter de vous rapprocher d'une association implantée dans une région à dominante rurale, mais je ne suis pas sûr que ce soit forcément bien vu... Le cas dont vous parlez doit bien exister pourtant.

Publié : 04 août 2011 20:52
par bikounet38
AGRI-INFO-GAY a écrit :Or, j'ai du mal à trouver des infos, histoires, témoignages, sur des homosexuels refoulés, qui font le choix du célibat ( aucune vie de couple, trés peu de vie sexuelle), comme je l'imagine pour Fabien, avant sa rencontre avec François vers 27/29 ans.
Est-ce vraiment toujours un choix ?
Est-on tous égaux dans le fait de pouvoir assumer d'emblée une différence ?

L'homosexualité refoulée peut aussi prendre forme sous une vie hétéro, avec mariages et enfants : je pense que c'était encore plus fréquent par le passé, où ces personnes isolées n'avaient ni Internet, ni la télé, ni le cinéma pour arriver à se construire une identité, à oser penser qu'on pouvait vivre autrement que les standards qu'on nous enseigne...

Mais pour autant, j'ai croisé encore ces dernièrs années certains jeunes homosexuel-les, pour qui ce n'était toujours pas si évident que cela : plein de choses ont avancé, mais la société demeure encore parfois assez crispée sur des modèles classiques : qu'il faut parfois du temps pour s'en extirper...

Tant que une personne pourra encore se suicider à cause de l'homophobie, je continuerais à penser qu'il y a encore bien à faire.

Et çà ne touche pas que le milieu agricole...
Même si c'est une thématique importante à étudier.

M6 a plusieurs fois dit qu'elle avait trouvé une fermière hom pour le cating de "l'amour est dans le pré " ; mais au dernier moment, la personne se désistait...

Et pourtant, des homos des campagnes, il y en a !

Publié : 06 août 2011 00:04
par Agri-info-gay
Il est certain que lemodèle social classique de la campagne c'est :
" marié avec 2 ou 3 enfants et les parents, qui se rencontrent à la kermesse de l'école."
Or Fabien, qui se trouve déja trop prisonnier de son métier, avec peu de temps libre, n'est absolument pas pressé de vivre en couple avant 30 ans.
Introverti et timide avec les filles, Fabien aime bien la compagnie des mecs ( surtout les beaux mecs), soit pour une sortie entre copains, soit pour aller draguer les filles. Il a toute une culture, personnelle, familiale , religieuse qui le persuade qu'il cherche des amis et non pas des amants.
Or ses amis(es) sont dans le modèle classique rural , ils vont former des couples hétéros . C'est lorsqu'il se retrouve le seul célibataire, vers 27 ans, que Fabien s'interroge sur sa vraie sexualité.
Donc pour Fabien, on passe du célibat choisi ( je veux rester libre ) au célibat subit ( je me prend toujours des rateaux avec les filles, qui en plus m'attirent de moins en moins.)
Il va sur un lieu de drague Gay, pas pour l'acte, mais en simple curieux ou voyeur, pour en savoir plus sur lui même et là il va faire la rencontre qu'il n'attendait pas.

.......et donc , je recherche des témoignages, où à 25-30 ans, on s'est dit "je n'arrive pas à aimer les femmes et je m'interdis pour autant d'avoir autre chose que de l'amitié avec les hommes" ..... jusqu'à ce que quelque chose arrive et déclenche tout. Et ce quelque chose, c'est trés souvent une rencontre.

Sur les forums homo, je ne trouve que des temoignages d'ado ou alors d'adultes en couple hétéro, qui ont une relation homo extra conjugale.
Ca n'existe pas des situations comme celles de Fabien ?

Publié : 08 août 2011 18:58
par bikounet38
Je pense que le terme "célibat choisi" existe peut être ; mais je pense qu'aujourd'hui le modèle de vie, est plutot orienté vers la vie en solo : on finit ses études vers 30 ans, on cherche du boulot ensuite, ce qui peut nous amener à changer de région...
Après, il faut réapprendre à se aire des contacts.

Et puis, le société nous pousse vers une vie rêvée, où tout le monde aurait le boulot dont il rêve, et la personne idéale qu'il recherche depuis toujours : du coup, si la réalité n'est pas à la hauteur de nos illusions, on souffre...
On ne sait bientot plus rencontrer quelqu'un : être séduit par la compagnie de quelqu'un, sans s'arrêter à des critères figés !

Le modèle juédo-chrétien, a aussi un impact sur nos ressentis : il existe des couples mariés, avec des enfants, mais aussi de plus en plus de familles mono-parentales, ou recomposées.
Bien que plus d'un enfant naisse aujourd'hui hors mariage, on pense encore qu'il vaut mieux être marié...
Ca, c'est de l'hétérosexisme, comme dit Louis-Georges TIN.

Ce que vit votre personnage, existe surement : à savoir rester seul, par peur de vivre ce qu'il est au fond de lui...
Mais, je doute que le choix dont vous parlez soit toujours pleinement conscient...

Qu'est-ce qui vous motive pour écrire ce récit ?

Publié : 08 août 2011 23:08
par Agri-info-gay
bikounet38 a écrit : Ce que vit votre personnage, existe surement : à savoir rester seul, par peur de vivre ce qu'il est au fond de lui...
Mais, je doute que le choix dont vous parlez soit toujours pleinement conscient...

Qu'est-ce qui vous motive pour écrire ce récit ?
Je suis entièrement d'accord avec votre conclusion. A 27 ans Fabien entre dans la periode , où ses proches ont envie de l'aider à trouver une compagne, la direction habituelle et majoritaire.
J'aime beaucoup cette phrase "rester seul, par peur de vivre ce qu'il est au fond de lui".
Tout cela nous donne 3 directions possibles pour Fabien, le celibat étant, la voie sur laquelle ,il est engagé et dont il aimerait sortir, mais il ne trouve pas la sortie.

Il y a evidemment une part d'identification personnelle dans un des personnages. Ensuite l'idée est de laisser filer l'histoire pour en faire un roman interessant, qui n'aura rien d"une histoire personnelle.
comme je l'ai dit, je envie d'ecrire une histoire dans un cadre rural et agricole qui parle du celibat , de l'homosexualité gay et de l'homophobie.