Homosexualité et identité, mon témoignage
Publié : 10 août 2009 12:22
Bonjour,
Nouvellement arrivé sur le site, voici mon premier témoignage, qui je lespère trouvera écho pour certains, ouvrira peut-être un nouveau débat, suscitera des témoignages similaires.
Ma réflexion, à la base, est que beaucoup de souffrances de lorientation homosexuelle provient de difficultés identitaires. Ce nest pas nouveau mais je mexplique concrètement.
Mon cas personnel est « classique » je crois : un père présent physiquement mais avec qui jai le sentiment de navoir jamais vraiment eu de lien affectif, une mère très présente, qui a compensé au maximum. Puis le divorce de mes parents en pleine adolescence, les premières interrogations sexuelles, les premières expériences à 18 ans et la vie qui avance tant bien que mal.
Avec au jour daujourdhui 2 épisodes dépressifs majeurs, une tentative de suicide ratée il y a une dizaine dannée, des antidépresseurs, des anxiolytiques, plusieurs psychothérapeutes et toujours un sentiment de malaise qui revient en permanence.
Je pense que beaucoup de cette souffrance provient pour ma part de ces questionnements autour de qui je suis vraiment et en remontant à avant ses expériences qui je le sais m'on d'une manière ou d'une autre "construit" mais si difficilement
Jai démarré petit garçon tout à fait « classique », puis à ladolescence jai été attiré par les garçons lorsque mes pulsions érotiques sont apparues. Autant, avant la « sexualisation » de mes pulsions cétait plus léger, autant quand jai commencé à avoir ce désir physique, jai complètement paniqué. Ca peut se comprendre !
Mais jai réalisé très tard que ce nétait pas le fait dêtre attiré physiquement par un garçon qui me faisait me poser toutes ces questions mais bien plutôt le fait que je navais pas une image de moi très stable et très valorisante.
Jai donc passé les années dadolescence à refreiner mes pulsions, à agir comme je pensais quun garçon devait agir, comme un garçon devait sexprimer etc Bref, une vie impossible, des idées qui tournaient sans cesse dans ma tête et personne à qui en parler concrètement à cet âge.
Comme jintellectualise beaucoup les choses, jai essayé de tenir à distance mes pulsions et mon trouble par la suite. Jai donc multiplié les « coups » dun soir, avec des garçons plus âgés, voire très âgés, à la fois je crois pour me rassurer, pour me dégoûter aussi je crois et aussi parce que je me sentais trop nul, trop laid pour aborder un garçon de mon âge.
Jai eu deux relations plus sérieuses. Une première qui sest finie quand le garçon en question a commencé à vouloir faire entrer dautres garçons dans notre « couple » et une autre qui sest finie car aucun de nous deux ne se sentait à laise et nassumait.
De manière générale, une chose qui me blesse, cest quil est impossible (en tout cas je nai jamais trouvé) de discuter avec un autre garçon qui a cette orientation sans entendre « tas quà assumer » ou sans que ce soit avec comme but de finir au lit ensemble. Bref davoir une amitié réelle, un cadre de discussion. Jai arrêté de rechercher ça, je crois quil ny a que les groupes de parole et chez un psy quon peut trouver un échange et une écoute « neutre » et sans arrière-pensées.
Jai limpression dêtre un OVNI parce que je nai pas suivi une voie toute droite (assumer, faire un coming out, se mettre en couple etc ).
Mais je persiste dans ma réflexion car si je nai pas suivi ce chemin, cest que je nen ai pas eu envie parce que cela ne me correspond pas et que mes soucis et mes questions reviennent sans cesse.
Avec lâge, je souhaite mapaiser, trouver des relations vraies. Personnellement, je vais reprendre rendez-vous avec un psychothérapeute pour essayer de solder tout ça et me sentir en paix avec moi-même et pour essayer de me trouver vraiment (c'est-à-dire me sentir un homme à part entière, pas celui que jai voulu être jusquà présent parce que je pensais que cétait comme ça quil fallait être).
Cest très difficile parce que je me retrouve à 30 ans passés quasiment au même point quà ladolescence, en situation instable, sans avoir une grande confiance en moi, alors que je sais quau fond de moi, je suis un garçon « bien », un garçon comme dautres.
Et parce que j'ai l'impression de m'être "construit" affectivement et identitairement sur une série de malentendus.
Si la sagesse pouvait venir !
Si ces réflexions vous ont parlé, nhésitez pas à répondre.
Amitiés.
Nouvellement arrivé sur le site, voici mon premier témoignage, qui je lespère trouvera écho pour certains, ouvrira peut-être un nouveau débat, suscitera des témoignages similaires.
Ma réflexion, à la base, est que beaucoup de souffrances de lorientation homosexuelle provient de difficultés identitaires. Ce nest pas nouveau mais je mexplique concrètement.
Mon cas personnel est « classique » je crois : un père présent physiquement mais avec qui jai le sentiment de navoir jamais vraiment eu de lien affectif, une mère très présente, qui a compensé au maximum. Puis le divorce de mes parents en pleine adolescence, les premières interrogations sexuelles, les premières expériences à 18 ans et la vie qui avance tant bien que mal.
Avec au jour daujourdhui 2 épisodes dépressifs majeurs, une tentative de suicide ratée il y a une dizaine dannée, des antidépresseurs, des anxiolytiques, plusieurs psychothérapeutes et toujours un sentiment de malaise qui revient en permanence.
Je pense que beaucoup de cette souffrance provient pour ma part de ces questionnements autour de qui je suis vraiment et en remontant à avant ses expériences qui je le sais m'on d'une manière ou d'une autre "construit" mais si difficilement
Jai démarré petit garçon tout à fait « classique », puis à ladolescence jai été attiré par les garçons lorsque mes pulsions érotiques sont apparues. Autant, avant la « sexualisation » de mes pulsions cétait plus léger, autant quand jai commencé à avoir ce désir physique, jai complètement paniqué. Ca peut se comprendre !
Mais jai réalisé très tard que ce nétait pas le fait dêtre attiré physiquement par un garçon qui me faisait me poser toutes ces questions mais bien plutôt le fait que je navais pas une image de moi très stable et très valorisante.
Jai donc passé les années dadolescence à refreiner mes pulsions, à agir comme je pensais quun garçon devait agir, comme un garçon devait sexprimer etc Bref, une vie impossible, des idées qui tournaient sans cesse dans ma tête et personne à qui en parler concrètement à cet âge.
Comme jintellectualise beaucoup les choses, jai essayé de tenir à distance mes pulsions et mon trouble par la suite. Jai donc multiplié les « coups » dun soir, avec des garçons plus âgés, voire très âgés, à la fois je crois pour me rassurer, pour me dégoûter aussi je crois et aussi parce que je me sentais trop nul, trop laid pour aborder un garçon de mon âge.
Jai eu deux relations plus sérieuses. Une première qui sest finie quand le garçon en question a commencé à vouloir faire entrer dautres garçons dans notre « couple » et une autre qui sest finie car aucun de nous deux ne se sentait à laise et nassumait.
De manière générale, une chose qui me blesse, cest quil est impossible (en tout cas je nai jamais trouvé) de discuter avec un autre garçon qui a cette orientation sans entendre « tas quà assumer » ou sans que ce soit avec comme but de finir au lit ensemble. Bref davoir une amitié réelle, un cadre de discussion. Jai arrêté de rechercher ça, je crois quil ny a que les groupes de parole et chez un psy quon peut trouver un échange et une écoute « neutre » et sans arrière-pensées.
Jai limpression dêtre un OVNI parce que je nai pas suivi une voie toute droite (assumer, faire un coming out, se mettre en couple etc ).
Mais je persiste dans ma réflexion car si je nai pas suivi ce chemin, cest que je nen ai pas eu envie parce que cela ne me correspond pas et que mes soucis et mes questions reviennent sans cesse.
Avec lâge, je souhaite mapaiser, trouver des relations vraies. Personnellement, je vais reprendre rendez-vous avec un psychothérapeute pour essayer de solder tout ça et me sentir en paix avec moi-même et pour essayer de me trouver vraiment (c'est-à-dire me sentir un homme à part entière, pas celui que jai voulu être jusquà présent parce que je pensais que cétait comme ça quil fallait être).
Cest très difficile parce que je me retrouve à 30 ans passés quasiment au même point quà ladolescence, en situation instable, sans avoir une grande confiance en moi, alors que je sais quau fond de moi, je suis un garçon « bien », un garçon comme dautres.
Et parce que j'ai l'impression de m'être "construit" affectivement et identitairement sur une série de malentendus.
Si la sagesse pouvait venir !
Si ces réflexions vous ont parlé, nhésitez pas à répondre.
Amitiés.