Etre lesbienne... en Corse
Publié : 27 avr. 2009 21:15
Bonsoir tout le monde,
J'ai un peu parcourue le forum, et je me décide donc d'écrire un peu mon vécue.
J'ai 16 ans quand je commence à me poser des questions sur mon orientation sexuelle. Mais à 16 ans, dans une ville où l'on ne vit que pour l'apparence, dans un lycée huppé, où la mode est un véritable enseignement, et où il est limite de notre devoir de convoiter les plus beaux mecs en vogue du moment, il va de soit que l'homosexualité au milieu de tout ça n'a pas ça place.
J'ai 16 ans, et pour faire plaisir à tout le monde, rendre jalouses certaines, je sors avec un garçon, j'avais déjà flirté, mais lui sera mon premier véritable copain attitré je dirai. Je regarde mes amies, elles aussi en couple, et à vrai dire, je ne comprends pas trop leur enthousiasme à l'idée de se retrouver dans les draps ou tout simplement dans les bras de leurs copains. Moi, je ne ressens rien de tout ça, plus il est loin, mieux je me porte, moins il me touche, plus je respire.
Je dors chez lui, je couche avec, et je ne comprends toujours pas pourquoi quand je rentre chez moi, je file à la douche en larmes. Je me sens sale, pourtant, lui ne fait rien de mal, au contraire, à côté de certains, je peux dire que j'ai eu de la chance, il vaut de l'or, pourtant, chez moi, il ne se passe rien. "Ca me passera, c'est juste pas le bon". Au bout d'un an et demi, je le laisse. A vrai dire, je ne revis qu'à moitié, personne ne comprend pourquoi j'ai laissé un mec pareille, moi même, je ne comprend pas pourquoi je me sens si mal.
Un second mec arrive, j'ai 18 ans, rebelotte, il vaut de l'or mais je m'impose de faire semblant d'être bien, sauf que ça ne va que crescendo, si j'ai tenu 1 an et demi avec mon ex, avec lui je ne tiendrais que quelques mois. Je me sens mal, de plus en plus mal.
Arrive là fac, je rencontre de nouvelles personnes, pourtant je me sens toujours aussi différente, pourtant physiquement, je suis dans la norme: à la pointe de la mode, dernière coiffure, bref, j'suis équipée pour qu'on me convoite, et plus les hommes me regardent, plus je me sens opressée, parce que la vérité, c'est que d'un je ne les regarde pas, et pire, j'ai pas envie qu'ils me regardent aussi, leurs regards est pesant.
Cette même année, je rencontre une fille, je sais bien que je les regarde depuis toujours, du moins bien plus que les mecs, mais elle, je la regarde comme je n'ai jamais regardé personne. Je m'interdis quoique ce soit, de plus, elle sort avec un ami à moi. Mais j'y peux rien, on se rapproche... On profite d'avoir de l'alcool dans le sang pour pouvoir oser certains gestes, ou pour pouvoir dire certaines choses, si on me grille, j'aurais la bonne excuse... Ouai mais ça marche un temps.
Avec elle, c'est de plus en plus ambigue, j'en souffre quelque part, et d'un côté je ne peux pas m'empêcher d'arrêter, j'aime la relation qu'on a, même si j'en veux beaucoup plus au fond.
1 an après, elle et moi couchons ensemble, moi de mon côté, je me suis faite plus ou moins à l'idée d'être lesbienne, elle ne sait plus du tout, elle reste, elle s'en va, elle revient, puis elle repart. Finalement, c'est moi qui part pour de bon. Les amis(es) se doutent que quelque chose ne va pas, et commence à faire des réflexions, mais des reflexions déplacées, j'ai l'impression de repartir au lycée, avec tous ces préjugés. Je m'efface, et c'est reparti pour le mensonge, je me remets avec un mec, mais amies sont ravies, bah oui forcément, elles s'étaient faites des idées, je ne suis pas lesbienne, "je suis normale" comme elles le disent si bien. Ouai mais non, ça ne colle toujours pas, et rebelotte, à chaque fois qu'il me touche, je finis sous ma douche en pleure.
Mes parents de leur côté ont eu des échos, de ma sois disant aventure avec X, ils me le font sentir, mon père remue ciel et terre pour me trouver un mec "convenable". Je vois les fils de ses amis faire le défilé à la maison. Je sature, la pression est bien trop forte, encore une fois je cède, je me mets avec le fils d'un de ses amis, je ne suis pas heureuse, mais tout le monde se porte beaucoup mieux. J'en arrive à me demander si ce n'est pas moi qui suis folle pour de bon.
Encore une fois, je craque, cette fois ci au bout de quelques semaines, mais au moins les soupçons ne sont plus.
Arrive ces derniers mois, j'ai 21 ans, et je me confie à ma meilleure amie, du moins si je peux appeler ça meilleure amie. Sur le coup "t'en fais pas, c'est rien, y a pas de problème". Puis la voilà aujourd'hui encore entrain de me pousser dans les bras d'un mec. Pour elle c'est une passade, et ça ne s'arrête uniquement qu'à X.
Voilà, j'avais juste envie de l'écrire, ça me fait du bien, comme vous voyez, je ne suis pas très bien entourée.
Bisous tout le monde
J'ai un peu parcourue le forum, et je me décide donc d'écrire un peu mon vécue.
J'ai 16 ans quand je commence à me poser des questions sur mon orientation sexuelle. Mais à 16 ans, dans une ville où l'on ne vit que pour l'apparence, dans un lycée huppé, où la mode est un véritable enseignement, et où il est limite de notre devoir de convoiter les plus beaux mecs en vogue du moment, il va de soit que l'homosexualité au milieu de tout ça n'a pas ça place.
J'ai 16 ans, et pour faire plaisir à tout le monde, rendre jalouses certaines, je sors avec un garçon, j'avais déjà flirté, mais lui sera mon premier véritable copain attitré je dirai. Je regarde mes amies, elles aussi en couple, et à vrai dire, je ne comprends pas trop leur enthousiasme à l'idée de se retrouver dans les draps ou tout simplement dans les bras de leurs copains. Moi, je ne ressens rien de tout ça, plus il est loin, mieux je me porte, moins il me touche, plus je respire.
Je dors chez lui, je couche avec, et je ne comprends toujours pas pourquoi quand je rentre chez moi, je file à la douche en larmes. Je me sens sale, pourtant, lui ne fait rien de mal, au contraire, à côté de certains, je peux dire que j'ai eu de la chance, il vaut de l'or, pourtant, chez moi, il ne se passe rien. "Ca me passera, c'est juste pas le bon". Au bout d'un an et demi, je le laisse. A vrai dire, je ne revis qu'à moitié, personne ne comprend pourquoi j'ai laissé un mec pareille, moi même, je ne comprend pas pourquoi je me sens si mal.
Un second mec arrive, j'ai 18 ans, rebelotte, il vaut de l'or mais je m'impose de faire semblant d'être bien, sauf que ça ne va que crescendo, si j'ai tenu 1 an et demi avec mon ex, avec lui je ne tiendrais que quelques mois. Je me sens mal, de plus en plus mal.
Arrive là fac, je rencontre de nouvelles personnes, pourtant je me sens toujours aussi différente, pourtant physiquement, je suis dans la norme: à la pointe de la mode, dernière coiffure, bref, j'suis équipée pour qu'on me convoite, et plus les hommes me regardent, plus je me sens opressée, parce que la vérité, c'est que d'un je ne les regarde pas, et pire, j'ai pas envie qu'ils me regardent aussi, leurs regards est pesant.
Cette même année, je rencontre une fille, je sais bien que je les regarde depuis toujours, du moins bien plus que les mecs, mais elle, je la regarde comme je n'ai jamais regardé personne. Je m'interdis quoique ce soit, de plus, elle sort avec un ami à moi. Mais j'y peux rien, on se rapproche... On profite d'avoir de l'alcool dans le sang pour pouvoir oser certains gestes, ou pour pouvoir dire certaines choses, si on me grille, j'aurais la bonne excuse... Ouai mais ça marche un temps.
Avec elle, c'est de plus en plus ambigue, j'en souffre quelque part, et d'un côté je ne peux pas m'empêcher d'arrêter, j'aime la relation qu'on a, même si j'en veux beaucoup plus au fond.
1 an après, elle et moi couchons ensemble, moi de mon côté, je me suis faite plus ou moins à l'idée d'être lesbienne, elle ne sait plus du tout, elle reste, elle s'en va, elle revient, puis elle repart. Finalement, c'est moi qui part pour de bon. Les amis(es) se doutent que quelque chose ne va pas, et commence à faire des réflexions, mais des reflexions déplacées, j'ai l'impression de repartir au lycée, avec tous ces préjugés. Je m'efface, et c'est reparti pour le mensonge, je me remets avec un mec, mais amies sont ravies, bah oui forcément, elles s'étaient faites des idées, je ne suis pas lesbienne, "je suis normale" comme elles le disent si bien. Ouai mais non, ça ne colle toujours pas, et rebelotte, à chaque fois qu'il me touche, je finis sous ma douche en pleure.
Mes parents de leur côté ont eu des échos, de ma sois disant aventure avec X, ils me le font sentir, mon père remue ciel et terre pour me trouver un mec "convenable". Je vois les fils de ses amis faire le défilé à la maison. Je sature, la pression est bien trop forte, encore une fois je cède, je me mets avec le fils d'un de ses amis, je ne suis pas heureuse, mais tout le monde se porte beaucoup mieux. J'en arrive à me demander si ce n'est pas moi qui suis folle pour de bon.
Encore une fois, je craque, cette fois ci au bout de quelques semaines, mais au moins les soupçons ne sont plus.
Arrive ces derniers mois, j'ai 21 ans, et je me confie à ma meilleure amie, du moins si je peux appeler ça meilleure amie. Sur le coup "t'en fais pas, c'est rien, y a pas de problème". Puis la voilà aujourd'hui encore entrain de me pousser dans les bras d'un mec. Pour elle c'est une passade, et ça ne s'arrête uniquement qu'à X.
Voilà, j'avais juste envie de l'écrire, ça me fait du bien, comme vous voyez, je ne suis pas très bien entourée.
Bisous tout le monde