- La relation entre ''parents'' et ''enfant LGBT''

Exprimez vous ici, nos échanges d'expérience peuvent parfois faire avancer les choses...

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Andrée
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REPONSE À L'AVEUGLE AU FONDS DE LA GROTTE !

Message par Andrée »

Bonsoir Sylvain,
Comme je l'ai dit sur le forum, c'est dur d'aider .. de soutenir.
Alors je ne te donne ici aucun conseil, je te fais part de mon expérience personnelle.
Vois tu "le cordon" on le coupe lorsque les "petits" s'en vont. Oh bien sûr on est persuadé qu'ils vont s'en aller, mais pas très loin, je veux dire sur un chemin qui ne nous sera pas complètement étranger. Qu'il partira pour se marier, avoir des enfants, (enfin toutes ces choses que nous connaissons ...) Parce qu'il demeure la vieille expression "les enfants, on ne les fait pas pour soi ... ) Et puis BOUM le chemin qu'il emprunte nous est inconnu.
Le fait de couper le cordon ne veut pas dire "froideur" "indifférence" en tout cas en ce qui me concerne, c'est réaliser tout d'un coup que ce "petit bout" que tu as porté, mis au monde, eh bien, est devenu un homme, et qu'il s'éloigne pour vivre sa vie. C'est ce que tu espérais au fonds de toi, ce qui tu as toujours dis fièrement, mais le jour où il part (peu importe avec qui) il part. N'ai pas peur, partir ne veut pas forcément dire désamour. Les parents, (enfin en ce qui me concerne) je savais que celà arriverait un jour, et bien voilà nous y sommes.
Mais l'amour est toujours là. Le cordon est coupé, mais celà ne veut signifie pas "froideur" indifférence" éloignement" (enfin toujours en ce qui me concerne.
Suis-je claire ;)
Un peu trop longue, comme toujours. :D
Gros Bisous.
A bientôt
ANDREE.
PS : Es tu sur que tes frères se sont éloignés de toi à cause de ton homosexualité ? N'est ce pas parce que peut être vous avez grandi et donc devenus des adultes différents ? Si tu avais choisi une petite amie qui ne leur conviennent pas, ne se seraient ils pas éloignés de la même façon ?

Sylvain
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Message par Sylvain »

En fait, mes frères le savent depuis un an maintenant, et ça n'a rien changé en fait. On a des rapports assez froids, peut-être surtout par ma faute en fait... mais c'est comme si j'avais du faire mon chemin loin de ma famille, en dehors d'eux... C'est probablement pas seulement une question de sexualité, ou alors c'est peut-être seulement ça... J'ai 4 frères, j'ai toujours été (même eux le reconnaissent) rejeté.
Je ne sais pas à quoi c'est dû tout ça, mais j'ai l'impression d'avoir grandit seul, en tout cas hors de ma famille, à qui je ne reproche rien d'ailleurs.
Je pense qu'il aurait fallut que je grandisse avec ma famille, que je fasse mon chemin avec elle jusqu'à mon envol... J'ai quitté la maison à 18 ans, après plusieurs années à ne pas me sentir chez moi, mais j'espère que ton fils n'a pas eu cette sensation, je pense que cacher son homosexualité facilite ce genre de chose, mais ce n'est pas une fatalité.

Il faudrait qu'on discute pour bien se comprendre ! Mais j'apprécie ton point de vue et ton écriture :)

Amitiés (parce que j'aime beaucoup),

Sylvain
On a beau être aveugle au fond d’une grotte et mort ou quoi on sent le jour se lever chaque matin, toutes les 25 heures.

bikounet38

Message par bikounet38 »

Pour ma part, j'ai n'ai jamais eu, et n'aurais sans doute jamais des rapports très proches et chaleureux avec mes parents.

Pendant longtemps, je me suis posé 1001 questions sur comment leur dire, quel mots employer, à quelle occasion, etc...

Tout recemment, je me suis lancé : je l'ai fait à ma manière , en face à face avec ma mère.

Ca n'a rien changé dans nos rapports : maintenant, au moins, ils savent, et moi, je vais pouvoir mettre mon énergie ailleurs.

Je ne pense pas qu'il y ait d'obligation de le dire à ses parents. Si la relation est proche, je suppose que çà se fait plus facilement, enfin, çà se fait tout ou tard.
Vu mon expérience, je pense qu'attendre d'en avoir envie, et de s'y sentir pret est préférable. Mais peut être que j'aurais perdu moins d'années à le dire plus tot ; malgré tout, je n'y étais pas pret ; en tout cas pas avant 30 ans.
Ca peut mettre longtemps ; mais se forcer ne me parait pas la bonne chose. Je ne voulais pas regretter, après leur mort, de ne pas leur avoir dit.
Etre autonome financièrement, me parait aussi une bonne chose.
Car même si aujourd'hui, c'est mieux perçu, çà peut encore mal se passer dans certaines familles.

Je me suis un peu ecarté du sujet ;-)

L'essentiel, c'est quand il y a amour et communication, on surmonte tout.

Bisous à tous.

Sylvain
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Message par Sylvain »

C'est clair que l'autonomie financière est assez sage... Enfin ça dépend de plein de choses, et peut-être que c'est à 14-15 ans, quand j'ai commencé à me poser des questions que j'aurais du leur dire
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Cyril
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Message par Cyril »

Andrée a écrit :Je ne me censure pas, mais j'hésite à dire le fonds le tréfonds de ma pensée, par peur de blesser, de faire du mal, par maladresse.

Ca n'engage que moi, mais je "crois" que le fait de ne pas dire ce qu'on ressent peut aussi, a terme, blesser une personne, une famille. C'est un le probleme des non-dits : on ressent que quelque chose ne va pas, mais personne ne met de mot dessus.
A mon avis, tant qu'on respecte l'opinion de l'autre, ca ne devrais pas poser de probleme ici.

Je pense qu'on a tous des "valeurs" différente. Par exemple, on aura sans doute pas deux personnes ici qui auront la meme définition du terme "fidélité".
Andrée a écrit :Je me rends compte qu'il est très difficile d'aider, parce que personne ne réagit de la même façon face à une même situation. Tout au plus peut-on parler de son expérience personnelle, mais ceci aide-t-il vraiment ? Je m'aperçois en venant très régulièrement sur le forum, que oui. Les expériences des autres, lorsqu'elles sont similaires aux tiennes t'aident. Elle te font voir que face à certaines situations, plusieurs réactions sont possibles, à toi de voir quelle est celle qui pourrait convenir avec ta personnalité. En bref (ouf Tu te dis, oui j'ai mon caractère, mais ne puis-je envisager de réagir autrement.
Andrée, je crois que tu as compris toute la philosophie de Contact (en tout cas, tel que j'ai percue ce réseau d'associations). Toutes nos activités sont sur ce meme principe : ligne d'écoute, accueils individualisé, groupes de paroles. Seule la personne concernée peu vraiment "s'aider"... et au mieux, les autres peuvent "l'écouter" (peu de gens savent écouter finalement), et la "comprendre" (encore plus dur ca)... et les témoignages des autres permettent de réfléchir sur soit meme.
Sylvain a écrit :En fait c'est vrai c'est peut-être mieux de le dire avant, au moment où on se les pose les questions...
Je me suis souvent demandé quel était le moment le plus adéquat pour annoncer qu'on est "homo" ou "bi" à son entourage. Aujourd'hui, je pense que ce "moment" n'existe pas :). Ca depend des situations etc. Pire, j'ia l'impression que le fait d'attendre "le moment idéal" bloque pas mal de gens qui auraient envie de clarifier la situation. Perso, j'attendais d'etre financièrement autonome... mais je pense que c'etais une façon de me voiler la face et de ne pas affronter les choses en face (je me disais "ils le savent, pas la peine de leur dire")
Maintenant, il me semble que je le dit lorsqu'on me pose (directement ou indirectement) la question.
Cyril.

Sylvain
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Message par Sylvain »

il me semble que je le dit lorsqu'on me pose (directement ou indirectement) la question.
Je fais plus ou moins pareil, ca me semble pas mal comme philosophie. Sauf au travail... mais j'en suis encore au stade des stages de 3 mois... on verra plus tard.

Par contre pour l'autonomie financière... Y a des cas vaut vraiment mieux attendre !
On a beau être aveugle au fond d’une grotte et mort ou quoi on sent le jour se lever chaque matin, toutes les 25 heures.

Cyril
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Message par Cyril »

Sylvain a écrit :
Cyril a écrit :il me semble que je le dit lorsqu'on me pose (directement ou indirectement) la question.
Je fais plus ou moins pareil, ca me semble pas mal comme philosophie. Sauf au travail... mais j'en suis encore au stade des stages de 3 mois... on verra plus tard.
Je suis aussi dans les stages de 3 mois, 6 mois, et la je vais en faire un de 10 mois... et ca dépend des gens qui demande. Parfois je le dis, parfois je me préserve (parce que je sais que je n'aurais ni le temps ni l'envie d'explquer les choses a certains d'entre eux).
Sylvain a écrit :Par contre pour l'autonomie financière... Y a des cas vaut vraiment mieux attendre !
Oui c'est sur, je crois que tous les cas sont dans la nature ;).
Cyril.

bikounet38

Message par bikounet38 »

Pour ma part, je pense être autonome financièrement ; j'ai aussi passé le cap de la période d'essai puisque je suis fonctionnaire depuis 7 ans.

Néanmoins, çà reste pas évident pour moi à aborder avec des collègues de boulot.
Je suis assez sociable, donc mes collègues deviennent souvent des amis ; on fait des soirées ensemble.
Et pourtant, j'ai toujours une certaine appréhension.
Je l'ai déjà dit à des collègues, mais toujours en dehors du tafn et en face à face.
Actuellement, ya une collègue à qui je voudrais bien le dire ; mais çà reste incertain. Quand on bosse dans des grands bureaux avec une dizaine de collègues autour de soi, çà peut très bien se révéler comme un faiblesse. J'ai vraiment pas envie de devenir la tête de turc du service.

Je pense que je ferais au feeling, suivant les questions qu'elle me posent. Elle m'en a déjà posé, mais j'ai botté en touche, sans pour autant m'inventer une copine...

On verrra ;-)

Andrée
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Par quel bout commencer ? ! ...

Message par Andrée »

;)
Bonsoir Cyril,
Lorsque je me tais sur certains points, c'est avant tout parce que je sais que ce que j'écris est lu par les membres du forum, et j'ai appris, enfin je crois ;) à moduler mes écrits, surtout pour ne blesser, ni faire de mal à personne. (à développer si toutefois tu descends dans le midi ... :?:
En ce qui concerne l'homosexualité et les rapports entre parents et enfants, je pense, (et bien sûr celà n'engage que moi), les rapports sont ce qu'ils sont. Chaleureux, froids, silencieux, pudiques et j'en passe.
Je ne pense pas que la révélation de l'homosexualité ait une conséquence vraiment PROFONDE sur les rapports entre parents et enfants. Elle engendre, c'est sûr des difficultés, des souffrances, des déceptions, des chagrins, mais tout au fond elle ne fait que mettre en exergue ce qui existe déjà.
En ce qui nous concerne, les rapports étaient basés sur l'affection, le dialogue etc ... Alors après la tornade, l'effondrement, le bouleversement, (immédiat, soudain, brutal) les vrais rapports reprennent le dessus, certes ils sont quelque peu modifiés, mais, je le crois de manière superficielle. Celà dépend bien entendu des rapports qu'il y eu avant.
En bref, on a qu'une vie, et elle est courte, il n'y a pas de cession de rattrapage, alors il faut (c'est ma devise) se dire que cette vie, il faut la vivre du mieux possible, parce qu'elle n'appartient qu'à nous. Bien sûr c'est mieux, si l'on est accompagné, mais on peut, j'en suis persuadée trouver des compagnons de route. Il suffit de vouloir les trouver.
(Encore une LAPALISSADE ;)
Toutes mes (non mon amitié ;) Sylvain
A bientôt.
ANDREE.

Andrée
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LE DIRE OU LE TAIRE

Message par Andrée »

Je viens de lire vos message.
Sébastien et Cyril, vous avez la même attitude qu'adopte mon fils.
Bisous à vous deux.
ANDREE.

Steph
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Message par Steph »

Bonjour à tous (Sylvain, Andrée, Brigitte, Sylave, Bikounet38, Cyril ... )

Je viens de lire attentivement vos échanges, notamment concernant les relations parents / enfants.

:arrow: Concernant la question : "pourquoi cela m'arrive à moi ?"
Je pense que l'enfant et la mère (ou le père) ont le droit de se la poser.
Lorsque "quelque chose survient" dans la vie de quelqu'un, cela survient aussi dans la vie des membres de sa famille (ou de ses proches), que ce soit "une bonne nouvelle", "une mauvaise" ou "ni l'un, ni l'autre".
Travaillant dans le secteur social, je dis souvent les problèmes des uns n'effacent pas ceux des autres.
Chacun, je pense, est capable de relativiser face un problème (plus facilement tout de même quand la vie n'est pas en jeu, soyons clairs ... ) mais au nom de quoi la personne qui est au chômage depuis 3 mois n'aurait pas le droit de s'inquiéter sous prétexte que d'autres sont demandeurs d'emploi depuis plus longtemps ?
Relativiser, c'est une étape sans doute nécessaire mais cela ne fait pas tout.

:arrow: Je dis souvent aussi que l'important ce n'est pas tellement "le problème" mais plutôt "la façon dont on le vit".

S'exprimer sur un forum comporte des avantages et des inconvénients.
Discuter avec d'autres parents qui sont dans la "même" situation mais qui la vivent parfois différemment, c'est à la fois tout l'intérêt et tout le problème. D'un côté on se sent moins seul, d'un autre côté tout le monde ne pense pas la même chose.
Si sur un forum (en l'occurence celui ci), à la fois des parents et des enfants s'expriment, cela complique encore un peu les choses.
Quelqu'un qui recherche un soutien dans un groupe peut légitimement veiller à ne "froisser personne" et plus il y a de monde, plus c'est difficile ...
Et on arrive au problème de la "norme" ... ce que j'appelle depuis que je connais CONTACT "l'homosexellement correct". Je n'avais jamais utilisé ce terme avant mais je pense qu'il est assez parlant, bien qu'un peu provocateur.

Quelqu'un victime d'intolérance a-t-il le droit d'être lui-même intolérant ? S'il n'était pas victime d'intolérance, serait-il plus tolérant ou moins tolérant ?
C'est un peu l'histoire de "l'oeuf et de la poule" mais c'est aussi l'histoire du "droit à la contradiction".
Je pense qu'il est à peu près admis aujourd'hui que le psychisme est fait de choses conscientes et de choses inconscientes ... Si l'on admet cela, on comprend mieux que l'être humain est ambivalent.

Lorsqu'on veut aider quelqu'un en l'écoutant, il faut faire appel à l'empathie (essayer de se mettre à la place de l'autre).
Comprendre quelqu'un ne veut donc pas dire nécessairement être d'accord avec lui, c'est simplement essayer (autant qu'il est possible - ça ne l'est jamais complètement) de se mettre à sa place.

:arrow: Pour revenir à "l'homosexualité" (sujet que je connais uniquement en me référant à ma propre expérience - et un peu mieux grâce à vous aujourd'hui ... ), je pense sincèrement que ce sujet pose avant tout le problème de la norme.
Ayant conscience d'être très long et un peu solennel, je vais prendre un exemple absurde.
Si on prend un mouton, qu'on teint sa laine de toutes les couleurs et qu'on imprègne sa laine de l'odeur d'un autre animal (je vous le déconseille ... ) et qu'on le remet dans son troupeau ? Que va-t-il se passer ?
Le présentateur de journal qui ne met pas de cravate reçoit, parait-il, des tonnes de courrier ? Certains lecteurs inondent le service courrier de leur magazine préféré de lettres de protestation à propos des fautes de français ou d'orthographe ...
Qu'est ce qu'une cravate ? Qu'est ce que l'orthographe ? Qu'est-ce que l'hétérosexualité ?
Ce sont des normes, des règles, des repères ... La norme, cela peut être rassurant mais c'est aussi contraignant ... quand on s'en écarte ...


:arrow: Pour avoir discuter avec de nombreux parents d'enfants de tous âges et majoritairement hétérosexuels, je suis bien obligé d'admettre (n'étant pas parent moi-même) qu'être parent, au delà des joies que cela procure , c'est très "culpabilisant".
Les devoirs des parents sont énormes et, en plus de cela, ils sont loin d'être détaillés. En dehors des textes de lois concernant la protection de l'enfance ou la succesion (j'en oublie sans doute quelques autres), tout le reste ne figure pas dans un dictionnaire.
Il n'y pas de vraie formation prévue, ni obligatoire ni facultative. Pourtant on ne compte plus ce que les parents sont sensés inculquer à leurs enfants et ce qu'ils doivent supporter pour être des "parents acceptables".

Beaucoup d'enfants réalisent vraiment cela le jour où ils sont parents eux-mêmes. C'est peut être une réalité qui explique en partie la difficulté du dialogue entre les homosexuels et les leurs parents ?

:arrow: Tout cela pour dire qu'il faut s'autoriser à dire ce que l'on pense (je veux dire sur ce forum - dans le respect de la charte, évidemment, mais elle n'est pas si contraignante que cela ...), d'autant qu'une fois qu'on l'aura dit on pensera peut-être un peu différemment.

:oops: Lorsque j'ai avoué à mes parents que j'étais homosexuel et qu'ils m'ont appris qu'ils étaient définitivement hétérosexuels, je me suis dit "et pourquoi ça m'arrive à moi ?", "pourquoi n'ai-je pas des parents comme moi, qui pourrait plus facilement me comprendre, comme les autres parents ?" Pour éviter de sombrer dans la dépression, je me suis dit "peut-être qu'ils changeront un jour" ? Mais le temps passe et ils sont toujours hétéros ... Comme je vois qu'ils sont heureux en étant comme ça, je me dis que cela reste mes parents et que je les aime comme ils sont !

Les dernières lignes sont à classer définitivement dans le registre de l'humour mais, comme le dit, parait-il, WOLINSKI, "l'humour est le plus court chemin d'un être humain à un autre" ...

Sylvain
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Message par Sylvain »

Salut Steph,
J'apprécie beaucoup ton message, même s'il était un peu long ;) mais nous sommes lettrés n'est-ce pas ?
Et ta blague sur les parents est super !
On a beau être aveugle au fond d’une grotte et mort ou quoi on sent le jour se lever chaque matin, toutes les 25 heures.

Andrée
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BRAVO ...

Message par Andrée »

:?
C'est vrai qu'il était un peu long le message ;)
Mais très juste, enfin je l'ai pour ma part, trouvé juste par rapport à mon expérience.
Ce que tu dis sur le "métier" de parents est très bien vu.
Nous avons évidemment "nos ardoises" et avant d'être des parents adultes (pas toujours :?: :!:) nous avons été des enfants nous aussi, avec nos blessures, celles qui se referment et celles qui ne se referment pas, et nous devons faire avec... Essayer de ne pas transmettre à nos enfants, nos blessures, celles qui ne se sont pas refermé, et c'est pas toujours facile...
Mais je pense qu'avec l'âge (j'ai 56 ans), nous arrivons à acquérir une sorte de sagesse (en espérant qu'il ne soit pas trop tard ;)
En ce qui concerne l'homosexualité, évidemment c'est une nouvelle qui nous bouleverse (je parle toujours pour moi bien sûr). Surtout parce que, en ce qui me concerne, on a associé l'homosexualité à la notion de "rejet" d'exclusion". Pour tout dire j'ai été confrontée assez jeune à l'homosexualité il y a de nombreuses années certes, dans ma famille, corse, (et ce fut une tragédie, surtout pour le jeune homme de 18 ans que l'on a mis dehors, qui a dû partir pour un pays étranger)Puis quelque années plus tard, j'ai été de nouveau confrontée à l'homosexualité, de façon très proche, et là aussi ce fut l'exclusion, le rejet.
Tout celà fait que lorsque mon fils nous l'a révélé, j'ai eu peur, très peur parce que pour l'homosexualité ne pouvait être synonyme que de "rejet" "exclusion" "tourment"
Je suis bien consciente que celà peut-être le cas, mais je parle ici que de mon cas personnel, j'ai fait un pas de géant, (celà va vous sembler bien primaire ;) que tout simplement celà pouvait être aussi, comme chez les hétéro, une belle, une très belle histoire d'amour, et je me suis surprise à penser (un scoop ;) Je lui souhaite de vivre une belle, une très belle histoire d'amour, tout d'un coup je réalisais qu'il pourrait être heureux, alors qu'il n'y a encore que quelques mois, j'étais persuadée que parce qu'il était homo, il ne serait jamais heureux. (Hétéro, il y a une chance sur deux heureux ou malheureux) Pour moi jusqu'à aujourd'hui, "homo" une seule possibilité "malheureux".
J'ai appris aussi qu'il y avait différentes sortes d'homosexualité, et (voilà je me lache) en tant que maman je suis heureuse que mon fils soit tel qu'il est.
Voilà je pense que je t'ai battu surtout sur la longueur ... !
Bisous à tous.
Amitiés.
ANDREE.

;)

Andrée
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définitivement hétéro

Message par Andrée »

:cry:
Très très bien, "pourquoi celà m'arrive à moi".
Je l'ai racontée à mon fils, et il m'a dit qu'il y avait un film qui était sorti (quand ? il ne sait plus) qui racontait l'histoire d'un adolescent qui évoluait dans un monde où tous les parents étaient homo et lui pour son "malheur ! ..." était hétéro ...
A réfléchir, ....
Amitiés
ANDREE
PS : Question :
J'ai discuté avec mon fils sur la signification de mot "Gay"
Ma psy a établi des nuances dans la terminologie (...)
Mon fils pense que le mot "GAY" est une contraction d'une phrase anglaise
"Gentle As You" et qui aurait son origine dans les évênements qui se sont produits au USA, débouchant sur la "GAY PRIDE"
Qui peut me dire si celà est exact.
Terminologie et Linguistique ... ( ;)
Amitiés.
ANDREE.

Steph
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Message par Steph »

:oops: :oops: :oops: Je pense que j'ai battu un record de longueur de message ... Moi qui ne suit pas un grand sportif, cela me fait au moins un record ... Il faut dire aussi que si on additionne tous les échanges sur le sujet, qui n'est pas mince, cela fait beaucoup de lecture aussi ...

Pour le peu que je sais, il me semble que les homos ne sont pas forcément toujours très tolérants entre eux et nous dirons que c'est ce qui les rapproche de "la norme" ...

Personnellement (je choisis volontairement cet exemple), il m'a fallu du temps pour comprendre un peu mieux des manifestations comme la "gay pride" ... J'avais l'impression qu'elle donnait une image réductrice de l'homosexualité, pour ne pas dire caricaturale.
Je n'y suis pas encore allé mais je me dis aujourd'hui que le côté exhubérant (je revendique ce terme aujourd'hui mais j'aurais pu employer d'autres termes à une autre époque) de certains est la hauteur de ce que les homosexuels endurent encore aujourd'hui. C'est un peu comme l'ado fragilisé durant son adolescence qui se teint les cheveux en rouge ...
Par ailleurs, lorsque des étudiants d'écoles supérieures se déguisent lors de bizutages, leur humour n'a rien à envier à ceux qui se déguisent lors de la "gay pride".
Les plaisanteries habituelles lors de mariages hétéros valent leur pesant d'or également, sans compter les enterrements de vie de garçon ...

A côté de cela, l'homosexualité pose le problème de l'identité. Si un garçon qui aime les garçons était une fille, cela simplifierait les choses.
D'où "toutes ces formes d'homosexualité" ... mais, si on n'y réfléchit bien, les hétéros ne constituent pas non plus une "masse uniforme" ...
Toutes les femmes ne sont pas "féminines" ... Il y aujourd'hui des hommes hétéros qui prennent soin d'eux et on leur a même donné un nom.
Sur le plan de la sexualité, on trouve, il me semble des "coureurs de jupons" (pour utiliser une expression ancienne) , des couples échangistes, des hommes infidèles, des clients de prostituées ...

Dans un tel contexte (diversité du "monde homo" et diversité du "monde hétéro"), on peut peut-être comprendre que certains hésitent entre deux sexualités ou veuillent changer de sexe ? Non ?

:oops: Compte tenu de l'importance de la violence conjugale chez les hétéros (sachant que ce sont très largement les hommes qui sont violents), du sort qui est encore réservé aux femmes dans notre pays (salaire différent à travail égal, condamnées à toujours tout assumer ... ), si je devais êre papa, je me demande finalement si je ne préférerais pas avoir un fils ou fille homo ? J'aurais peut-être une chance que ma fille se sente comprise ou que mon fils ne me fasse pas honte en violentant sa femme ...

Pour celles et ceux qui n'auraient pas compris que les dernières lignes sont à classer dans le registre de l'humour, il faut lire le message précédent de Steph ... mais attention, il est encore plus long que celui-ci ... alors prévoyez une bonne demi-journée ...

N.B. Une maman sincère, généreuse (bien au delà de l'amour qu'elle porte à son fils) ne fera jamais de mal à personne, quoi qu'elle puisse dire ... Et cette fois ci, je suis bien certain d'être de mon avis ...

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