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- Le dire ou le taire ?

Publié : 24 juil. 2007 20:15
par Andrée
Je reviens sur le forum après un long silence. Plus d'ordinateur. Vous m'avez tous beaucoup manqué :)
Je viens de lire les témoignages sur l'homophobie... après avoir travaillé avec ma psy... j'en suis venue à la conclusion suivante... la vie privée est PRIVEE... certaines personnes ont besoin de "s'afficher" de "provoquer" en quelque sorte ou tout simplement de dire "oui je suis ainsi et alors ..." il y a déjà dans la démarche un peu de provoc. mais qui celà gêne-t-il ? et puis il y a ceux qui vivent leur sexualité comme "tout le monde".
Je ne pense que la question "es-tu héréro ou homo ?" soit la première que l'on pose lorsque l'on rencontre quelqu'un sur un lieu de travail ou ailleurs ?
Alors essayons de laisser PRIVÉ ce qui l'est... En quoi la vie sexuelle des autres nous concerne-t-elle...
Que penser de quelqu'un qui "annonce la couleur" "vous savez moi j'aime les femmes" celà est ridicule. C'est une question dont la société ne devrait pas s'occuper, c'est une question qui est à gérer par la personne concernée et son entourage qui le fait avec quelquefois beaucoup de difficultés, alors les autres "Basta" ....
Voila...
Je vous embrasse tous très fort.
Au fait Cyril, ce mémoire ?
A très bientôt désormais, mon ordi est opérationnel :D
Bisous à tous
ANDREE

Re: LE DIRE ou LE TAIRE ?

Publié : 24 juil. 2007 21:47
par Cyril
Andrée a écrit :Je reviens sur le forum après un long silence. Plus d'ordinateur. Vous m'avez tous beaucoup manqué :)

Excellent, on va pouvoir rediscuter un peu plus (meme si je ne suis pas libre autant que j'aimerai pour répondre ici).
En tout cas, pour une fois Andrée, je ne suis pas du tout d'accord avec toi :
Andrée a écrit :Je viens de lire les témoignages sur l'homophobie... après avoir travaillé avec ma psy... j'en suis venue à la conclusion suivante... la vie privée est PRIVEE... certaines personnes ont besoin de "s'afficher" de "provoquer" en quelque sorte ou tout simplement de dire "oui je suis ainsi et alors ..." il y a déjà dans la démarche un peu de provoc. mais qui celà gêne-t-il ? et puis il y a ceux qui vivent leur sexualité comme "tout le monde".
Je ne pense que la question "es-tu héréro ou homo ?" soit la première que l'on pose lorsque l'on rencontre quelqu'un sur un lieu de travail ou ailleurs ?
Alors essayons de laisser PRIVÉ ce qui l'est... En quoi la vie sexuelle des autres nous concerne-t-elle...
Que penser de quelqu'un qui "annonce la couleur" "vous savez moi j'aime les femmes" celà est ridicule. C'est une question dont la société ne devrait pas s'occuper, c'est une question qui est à gérer par la personne concernée et son entourage qui le fait avec quelquefois beaucoup de difficultés, alors les autres "Basta"...
Si les choses pouvaient être dites aussi clairement, ca serai en effet très simple. Mais je pense que la vie quotidienne est beaucoup moins directe que ca : on ne demande que très rarement a quelqu'un "es-tu homo ? bi ? hétéro ?"... ("tant mieux" ou "tant pis", j'en sais rien... en tout cas pour moi, ses catégories n'ont un sens que très limité).
Par contre, quasi quotidiennement (au boulot par exemple), on lui demande "Tu as fait quoi ce week-end ? moi j'etais avec ma femme a tel endroit..." ou encore "tu es marié ? tu as des enfants ?"... etc.
La vie privée est donc très souvent lancée dans l'espace publique.

Quand un-e hétéro dit "ce week-end j'étais avec ma petite copine / mon petit copain, à tel endroit", personne n'imagine qu'il "s'affiche"... et pourtant il le fait bel et bien.
A l'inverse, lorsqu'un homo ou un bi dit la meme chose "ce week-end j'étais avec ma petite copine / mon petit copain à tel endroit", certaines personnes croient à tort qu'il cherche a s'afficher... alors qu'il ne fait que vivre comme n'importe quel autre personne (sa vie est juste un peu différente de celle d'un-e hétéro parce qu'il dit "il" au lieu de "elle" ou l'inverse).
La "provoc." comme tu dit est donc essentiellement la ou on veut bien la voir...

Plus globalement, j'ai le sentiment que la société actuelle a tendance a penser que "les homos et les bis" doivent garder "privée" leur vie "privée", et que "les hétéros" peuvent s'afficher sans aucune retenue (ils ne se rendent même plus compte qu'ils s'affichent d'ailleurs). Ce n'est pas ma conception de la vie ;).
Toutes ses "attaques" quotidienne sont de fait plutot subit par des homos et des bis (parce que la plupart des gens pensent à tort que la quasi totalité de la population est hétérosexuelle, et orientent leur discours pour ne laisser aucune place aux autres). Ce comportement met à mon avis une pression très forte sur les épaules de pas mal de gens (essentiellement les homos et les bis qui se croient "différents").
Andrée a écrit :et puis il y a ceux qui vivent leur sexualité comme "tout le monde"
Je ne pense pas qu'il existe une façon "commune" de vivre sa sexualité. Je pense plutôt que chaque individu la vie à sa façon (et qu'il n'est pas possible de faire une classification "homo/bi/hétéro" par rapport au "mode de vie"... les catégories, s'il en faut, serait selon moi d'un autre ordre).

Comme le privé ne peut pas rester toujours exclusivement privé, certaines personnes peuvent etre choquées, écoeurées (personnellement, j'avoue etre plutot choquée quand je vois un couple d'hétérosexuels s'embrasser a pleine langue dans un tramway bondée de monde... je ne sais pas pourquoi, je trouve ca déplacé... c'est la même chose pour les gens qui mangent dans le tram d'ailleurs, ca me fait le même effet).
Je comprend donc qu'on puisse être choqué. Mais si on est choqué par quelque chose, c'est sans doute qu'il y a une "cause"... et cette cause, seule la personne "choquée" peut la trouver a mon avis.

LE DIRE ou LE TAIRE ?

Publié : 24 juil. 2007 22:59
par Andrée
;)
Merci Cyril de ta réponse. C'est bien agréable de revenir sur le forum.
Je pense que je ne me suis pas exprimée très clairement.
Lorsque je dis "comme tout le monde", c'est bien sûr une vision personnelle. Pour moi, qui suis hétéro, et qui ai été "jeune" ;) je n'ai jamais éprouvé le besoin de "m'afficher". Ce que j'ai voulu dire c'est que l'on soit hétéro ou homo, la pudeur reste de mise. Pudeur ne veut pas dire mensonge, ou dissimulation, mais plutôt "réserve, discrétion", et je pense que tout ce qui est PRIVE doit être du domaine de la discrétion, sans pour autant être du mensonge.
Au boulot, ou ailleurs, à la question "qu'as-tu fait ce week-end ?" ne sous- entend pas forcémment "avec qui" "comment" .... Mais c'est peut-être une question d'éducation (peut-être qu'il y a beaucoup de gens un peu trop curieux :D
Je relis mon texte, et je n'arrive pas à traduire ma pensée. Peut-être l'heure tardive ;)
Bref, pour faire court, j'ai comme l'impression, mais je me trompe peut-être, que de nos jours, il faille se "justifier", "expliquer" "rassurer", sur quelque chose qui ne devrait n'appartenir qu'à nous "notre vie privée".
Je m'efforce, en ce qui me concerne, de répondre dans ce sens, lorsque je suis questionnée (celà m'arrive) tu sais les "biens intentionnés" qui te demande, "alors pas encore grand-mère", ou bien "alors ton fils TOUJOURS pas marié ?" voilà des question que je trouve très indiscrètes,
qui ne me viendrait pas à l'idée de poser (mais peut-être, sûrement même, ai-je besoin de temps encore, pour être tout à fait à l'aise face à ces questions justement) c'est un peu comme si je me sentais agressée par ces gens qui veulent interférer dans un domaine que je ne veux pas aborder avec eux.
Encore pas mal de boulot .... ;)
A bientôt de vous lire...
Gros bisous.
ANDREE.
PS (alors Cyril, ce mémoire ... ? est-ce une question indiscrète ;)

Publié : 25 juil. 2007 13:35
par Sylave
Bonjour Andrée,

Contente de te retrouver parmi nous, je vois que les echanges sont repartis bon train.

En ce qui concerne "l'affichage", quand mon fils se promène main dans la main avec son copain, il est identifié en tant qu'homo bien sur, mais il ne s'affiche, n'y ne provoque. Aucune impudeur la dedans, se tenir par la main.....IL y'a des milliers de gens qui se tiennent par la main, pourquoi les homos devraient s'en priver.

En ce qui concerne la vie privé, difficile de tout cacher.

Cela fait plusieurs fois que la grand mère de mon fils demandait s'il avait une petite copine, bientôt 17 ans, beau garcon, c'est normal qu'une grand mère demande ca, moi ca ne me choque pas.


Je lui ai répondu qu'effectivement il avait du succès, mais auprès des garcons!!!! :roll: Ca sert a quoi de tourner autour du pot.... elle a été surprise et s'est demandé si je ne plaisantais pas (comme si on pouvait plaisanter avec ces choses là).

Maintenant si elle se pose des questions, elle viendra nous en parler, quand à nous on ne fera pas d'exposé.
Voilà c'est comme ca, faut être clair avec soi même, c'est ce qui compte, les autres on s'en fiche. Que ca les derange ou pas ,c'est pas notre problème, c'est le leur.

Et puis ca fait partie de la vie que de demander des nouvelles des uns et des autres, des nouvelles des enfants, de leurs etudes, s'ils sont mariés etc....Enfin chez nous c'est comme ca, moi je le fais aussi, j'ai pas l'impression de m'immiscer dans la vie des gens , puisque c'est réciproque.

Maintenant personne t'oblige à dire que ton fils est homo, s'il n'est pas marié ca ne choquera personne. Ce n'est pas parce qu'on est pas marié et qu'on a pas d'enfants passé un certain age que l'on est homo. Y'a pleins de gens celibataires de nos jours.

Pense surtout à toi et à ton fils, je sais que c'est pas evident pour beaucoup de faire fi du regard des autres, mais essaye et tu verras que tout ira beaucoup mieux.

Question indiscrète à mon tour. Est ce que tu envisages de rencontrer l'ami de ton fils?
C'est le plus beau cadeau que tu pourrais lui faire je pense.

Bisous
A très bientôt

Sylvie

LE DIRE OU LE TAIRE ?

Publié : 25 juil. 2007 15:57
par Andrée
Bonjour Sylvie,
Que de sagesse dans ton message, celà dit sans ironie aucune. Je sais que c'est toi qui est dans le vrai, et que j'ai encore du chemin à parcourir, et je suis bien consciente que si les questions me mettent mal à l'aise, c'est tout simplement parce que je suis encore très mal à l'aise vis à vis de "cette question" justement.
Vois-tu je suis allée en Corse, cet été, dans ma famille, et je n'ai pu le cacher à certaines personnes, celles qui justement l'ont connu petit, celles qui me sont très proches, celles dont je savais qu'elles comprendraient, deux ou trois membres de ma famille. Et bien leur réaction a été très saine, du style, "oui et bien, il aura mieux valu qu'il en soit autrement, mais c'est ton fils, pour nous il reste le même, et nous l'aimons de toute façon. Je pense que les personnes avec qui tu partages celà doivent être sur la même longueur d'ondes que toi. Lorsque je parle des autres, je veux parler de celles qui ne sont pas assez intimes avec toi, celles qui veulent savoir juste pour "savoir" Et j'ai du mal à trouver la bonne attitude face à ces personnes là. Je continue de penser que celà ne les regarde pas, que la vie privée de mon fils n'a pas à leur être divulguée. Mais si je suis tout à fait honnête avec moi-même, je pense que s'il était avec une fille, ces questions ne me dérangeraient pas le moins du monde. Là est tout le problème, enfin MON problème. Je ne suis pas arrivée encore à considérer l'homosexualité comme anodine. J'aime mon fils plus que tout au monde, mais tout au fonds de moi, j'ai encore du mal. Quant à ta dernière question, tu vois tout se tient ... Non je n'ai pas encore rencontré l'ami de mon fils. Peut-être est-ce une façon pour moi de nier en quelque sorte, de faire que son homosexualité reste encore quelquechose d'abstrait, plus facilement gérable, ou peut-être qu'il me faut encore du temps, pour admettre... J'exclue évidemment les termes "accepter", "tolérer", car je n'ai ni accepter ni à refuser, ni encore moins à "tolérer" bien sûr, mais simplement admettre, comprendre et aimer. Celà je sais faire, ce n'est qu'une étape. Pour le reste il me faut certainement du temps.
Tu vois, j'avais bien besoin de revenir sur le forum, et peut-etre aussi de continuer chez ma psy
A bientôt :D
Gros bisous.
ANDREE.

Publié : 25 juil. 2007 17:35
par bikounet38
Et rencontrer d'autres parents, en as-tu envie, besoin ?
Ou même rencontrer d'autres homosexuels, qui eux ne seraient pas ton fils ?

Réponse à SEBASTIEN

Publié : 25 juil. 2007 20:23
par Andrée
Bien sûr que j'aimerai rencontrer des parents. Le forum m'a beaucoup aidé, mais des entretiens de vive voix sont bien mieux. Des enfants aussi bien évidemment, je pourrais peut-être aborder avec eux certains aspects de la question que je ne peux aborder avec mon fils, ou bien tout simplement leur dire ce que je ressens vraiment, ce que je ne peux bien sûr pas faire avec mon fils, de peur de lui faire de la peine.
Mais des rencontres, des vraies, avec des parents et des enfants me seraient très salutaire. Le forum aide énormément, mais avoir quelqu'un en face, le regarder dans les yeux, et puis à l'oral on peut moduler ses paroles, le ton que l'on emploie pour s'exprimer y fait beaucoup aussi.
Mais il n'y a pas de relais de l'assoc. contact dans ma région.
Alors :?:
En tout cas, merci à vous tous pour votre aide précieuse.
Gros Bisous.
ANDREE.

Publié : 26 juil. 2007 00:23
par Sylave
Bonsoir Andrée,

Il y'a surement des associations LGBT dans ton coin, ou tu pourrais discuter de la même facon. Il faudrait que tu recherches par le net.

Toutes n'ont pas de forum, comme Contact, mais beaucoup travaillent dans la même direction.

C'est vrai que cela serait bien que tu puisses rencontrer d'autres parents, d'autres homos pour discuter de vive voix.

Bisous
Sylvie

Publié : 29 juil. 2007 15:19
par Cyril
Andrée a écrit :Pour moi, qui suis hétéro, et qui ai été "jeune" je n'ai jamais éprouvé le besoin de "m'afficher"
Moi non plus, je n'ai pas ressenti ce besoin (quoique, récemment... quand je suis énervé, ça m'arrive… mais ça mériterais presque un nouveau sujet :P). Par contre, la société m'a imposé cela :
Quand je suis dans une entreprise et qu'on me demande ce que j'ai fait ce week-end (même si la question n’est pas plus précise que ça), et qu'il se trouve que ce week-end là, j'étais avec mon chéri... comment réagir ?
1- première solution, j'évite la question
=> ça engendre une forte frustration chez moi, la sensation d'être un individus inférieur aux autres, qui n'a pas le droit de répondre aux questions qu'on lui pose... et donc, une perte d'estime de soi.
2- deuxième solution, je réponds tout simplement à la question.
=> soit l'autre à l'impression que je "m'affiche" :shock: ... c'est à dire que cette personne m'enferme dans une "minorité"... et ne me place pas dans la catégorie des gens simplement "en couple".
=> soit l'autre sait que tous les individus ne sont pas hétérosexuels, et ça se passe bien (et je précise que depuis que je répond tout simplement aux questions qu'on me pose, c'est cette dernière solution qui c'est toujours présentée à moi).
Andrée a écrit :Ce que j'ai voulu dire c'est que l'on soit hétéro ou homo, la pudeur reste de mise.
Je n'en suis même pas sur. Pour moi, l'important c'est surtout que chacun se respecte et respecte l'autre. Si on est une personne qui a besoin de raconter sa vie, je pense qu'il ne faut pas se l'interdire en permanence.

Personnellement, jusqu'a maintenant, j'ai la chance d'avoir un caractère qui fait que je n'ai que rarement eu envie, ni besoin, de prendre mon petit copain par la main dans la rue. Du coup, je me trouve "naturellement" dans la "discrétion" dont tu parles. Et c'est vrai que c'est sans doute plus simple à vivre.

Mais ce que je veux dire, c'est dans le cas de personnes qui ont vraiment besoin d'exprimer leur amour (en se tenant par la main par exemple), quelque soit le lieu.
Pour ces gens : est ce qu'on doit leur imposer la discrétion (parce que sans ça, ça poserai problème a certaines personnes) ? Ou est ce qu'on doit chercher a éduquer, voire aider ses gens qui expriment une gène ?
En gros, faut il "traité" ce qui est visible (l'amour), ou faut il agir à la racine du problème (l'incompréhension, voire le rejet de quelque chose d'inconnu pour certains) ?
Vivre tout simplement sa vie devient de fait parfois compliqué… on se retrouve vite dans l’action politique (c’est incroyable, mais c’est un peu ça quand meme)
Andrée a écrit :Bref, pour faire court, j'ai comme l'impression, mais je me trompe peut-être, que de nos jours, il faille se "justifier", "expliquer" "rassurer", sur quelque chose qui ne devrait n'appartenir qu'à nous "notre vie privée".
Je comprends beaucoup plus ce que tu veux dire avec cette approche en effet.
Et la frontière entre "répondre naturellement aux questions qu'on nous pose", "vivre son amour au quotidien"... et "avoir l'impression de se justifier face aux autres" est très étroite.
A mon avis, tout dépend de nos limites personnelles (et elles sont vraiment individuelles, et ne peuvent à mon avis pas être imposer à tous). Donc en effet, si on considère que la vie privée ne regarde pas les autres (qu'on soit homo, hétéro ou bi), je pense que ca peut être une bonne chose de le dire à notre entourage. Généralement, les gens n'ose pas dire "là, tu entre dans ma vie privée et je n'ai pas envie d'en discuter ici et maintenant".
Andrée a écrit :Je m'efforce, en ce qui me concerne, de répondre dans ce sens, lorsque je suis questionnée (celà m'arrive) tu sais les "biens intentionnés" qui te demande, "alors pas encore grand-mère", ou bien "alors ton fils TOUJOURS pas marié ?" voilà des question que je trouve très indiscrètes,
Je comprends bien que ces questions puissent être "trop perso" pour que tu ai envie d'y répondre. Et je suis persuadé que tu n’es pas la seule dans ce cas.
Comme le dis Sylave, tout dépend de la personne qui pose la question, et dans quel contexte.
Certains parents d'homos que je connais préfère dire les choses une fois pour toute : "je serai grand-mère si mon fils et son petit copain décident d'avoir un enfant... ce n'est pas moi qui décide"... ou alors "mon fils pourra se marier avec son copain, si ils le souhaitent, le jour ou le mariage civil ne sera plus communautariste, réservé aux couples de personnes de sexes différents". Mais évidement, cette façon de faire n'est ni une "règle", ni une "solution" (et heureusement : chacun réagit à sa façon)..
Sylave a écrit :Est ce que tu envisages de rencontrer l'ami de ton fils?
C'est le plus beau cadeau que tu pourrais lui faire je pense.
Ca dépend du fils ;). Peut être qu'il aime vivre sa vie de son coté ;). Mais c'est vrai que dans la plupart des cas, il me semble que c'est quelque chose d’apprécié.
Andrée a écrit :Vois-tu je suis allée en Corse, cet été, dans ma famille, et je n'ai pu le cacher à certaines personnes
Félicitation pour l'avoir dit (parce qu'apparemment tu le souhaitais). Et espérons que la première réaction de ta famille perdure dans le temps.
Andrée a écrit :Je ne suis pas arrivée encore à considérer l'homosexualité comme anodine.
Ca me semble complètement "normal". Personnellement, il m'a fallu du temps pour m'accepter comme je suis... donc je trouve logique qu'il faille du temps aux parents pour comprendre la situation.
C'est assez fréquent en fait que les parents considèrent plus d'éléments comme étant "privé" chez leurs enfants homos que chez leurs enfants "hétéros". (un garçon qui se pacse avec une fille, c'est pas privée, c'est une fête.... un garçon qui se pacse avec un garçon, on lui demande plus facilement si il est sur de vouloir le dire à tout le monde... mais je suis confiant, ca changera)
Andrée a écrit :J'aime mon fils plus que tout au monde, mais tout au fonds de moi, j'ai encore du mal. Quant à ta dernière question, tu vois tout se tient ... Non je n'ai pas encore rencontré l'ami de mon fils. Peut-être est-ce une façon pour moi de nier en quelque sorte, de faire que son homosexualité reste encore quelquechose d'abstrait, plus facilement gérable, ou peut-être qu'il me faut encore du temps, pour admettre...
Si je peux me permettre un conseil : va a ton rythme ;).
Andrée a écrit :Mais des rencontres, des vraies, avec des parents et des enfants me seraient très salutaire. Le forum aide énormément, mais avoir quelqu'un en face, le regarder dans les yeux, et puis à l'oral on peut moduler ses paroles, le ton que l'on emploie pour s'exprimer y fait beaucoup aussi.
Mais il n'y a pas de relais de l'assoc. contact dans ma région.
Ca tombe bien, parce que je pense que CONTACT va s'installer prochainement dans ta région... et en tout cas, on va commencé par des groupes de paroles sur Marseille très prochainement... même si c'est pas tout près de chez toi non plus...
Et ca serait l’occasion de se voir enfin en "vrai" ! :D


PS : concernant mon mémoire, je l'ai repoussé à septembre (ce qui n'était finalement pas une bonne idée : faut que je bosse pendant l’été... :roll: ).

Publié : 12 sept. 2007 16:54
par Mirica
je vais intervenir assez tardivement sur ce sujet, mais voilà je trouve cela super de pouvoir dire
Je lui ai répondu qu'effectivement il avait du succès, mais auprès des garcons!!!!
j'espère un jour pouvoir le dire et pourtant, je pense avoir accepté que mon fils soit homo.
j'ai vraiment trop peur du regard des autres
est ce qu'on peut dire, finalement, que je n'ai pas accepté l'homosexualité de mon fils ?
cet été, dans ma famille, et je n'ai pu le cacher à certaines personnes, celles qui justement l'ont connu petit, celles qui me sont très proches, celles dont je savais qu'elles comprendraient, deux ou trois membres de ma famille.
et je trouve aussi cela super andrée que tu ais pu en parler à un membre de la famille .... moi j'ai pas encore réussi .....
bravo !!

Publié : 12 sept. 2007 18:04
par Sylave
Bonjour Mirica,

Contente de te retrouver parmi nous. Ce n'est pas parce que tu as du mal avec le regard des autres que tu n'as pas accepté l'homosexualité de ton fils, enfin moi je ne pense pas.

Crois moi que si tu n'avais pas accepté, tu ne recevrais pas le petit ami de ton fils chez toi. Tu sais il y'a des parents qui disent " On accepte ton homosexualité, c'est ta vie, tu la vis comme tu veux, tu es toujours notre fils et patati et patata, mais tu n'ammèneras jamais un garçon ici "Voilà pour moi tout le contraire d'une acceptation. Et je connais personnellement plusieurs personnes qui vivent cette situation malheureusement.

Par contre le regard des autres est encore lourd de consequence pour toi, je ne sais quoi te dire pour t'aider. Nous sommes tous tellement différents face au regard des autres, qu'il n'y'a pas de recette miracle.

Peut-être faire un travail sur toi avec l'aide d'un psychothérapeute....
Tu sais le regard des autres il sera toujours là, c'est la façon dont toi tu le vivras qui changera beaucoup de choses.

Je t'embrasse
A très bientôt ;)

Sylvie

Publié : 12 sept. 2007 20:06
par bikounet38
j'espère un jour pouvoir le dire et pourtant, je pense avoir accepté que mon fils soit homo.
j'ai vraiment trop peur du regard des autres
est ce qu'on peut dire, finalement, que je n'ai pas accepté l'homosexualité de mon fils ?
Dire çà serait emettre un jugement ; je ne pense pas qu'on devrait se permettre de juger qui que ce soit.

Il faut du temps à tout : pour dépasser nos blocages, nos peurs, nos a -priori ; çà ne se fait pas en quelques minutes. Avec le temps, on arrive à tout.

Moi même, en temps qu'homo j'ai mis des années à pouvoir en parler à mes parents. Mais, j'y suis arrivé.
Idem, je connais des parents qui m'ont dit avoir eu beaucoup de mal à l'annonce de l'homosexualité de leur enfant, et qui des années après, ont milité, en parlant à la télévision, sur des radios...

Déjà, rien qu'à lire ce dont vous auriez envie d'être capable, je pense que vous acceptez déjà pas mal de choses ;-)

Tous les parents n'arrivent pas à en parler, pas même sur un forum ;-)

Publié : 13 sept. 2007 07:51
par Mirica
merci à vous,

mais en faite ce qui gène le plus, c'est que j'ai l'impression de mentir ...

J'ai déjà fait un pas en le disant à un ami (perdu de vue, on a appris d'ailleur qu'il était homo récemment) mais je me dis, c'était effectivement plus facile car je savais qu'il allait me comprendre.

Et là, j'envisage de le dire à ma meilleure amie, mais par l'intermédiaire du net. Car elle a déménagé dans le sud de la france.

Mais pensez vous, que je dois en parler à mon fils, car il a la fille de ma meilleure amie sur le net et donc vis à vis de lui, je ne sais pas si je dois lui demander s'il est d'accord pour que j'en parle ...

vous me suivez ?

Merci.

Publié : 13 sept. 2007 13:48
par Sylave
Bonjour Mirica,

Je pense que tu dois en parler avec ton fils effectivement, c'est lui le premier concerné .

Mais si ça se trouve sa copine le sait déjà et peut-être bien la mère par la même occasion.Tu pourrais être surprise.

Maintenant si ton fils ne veut pas le dire, je pense qu'il faut respecter son point de vue.

Bonne journée
Sylvie

Publié : 13 sept. 2007 17:56
par bikounet38
Mais pensez vous, que je dois en parler à mon fils, car il a la fille de ma meilleure amie sur le net et donc vis à vis de lui, je ne sais pas si je dois lui demander s'il est d'accord pour que j'en parle ...
vous me suivez ?
Parler avec ton fils, c'est bénéfique sur tous les éléments ;-)

Néanmoins, tu as le droit de parler avec qui tu veux.
Si çà te fait du bien, il ne peut pas t'interdire d'en parler.

Perso, quand je l'ai dit à ma mère, au départ, je lui ai dit de na pas en parler à mon père, car je pensais que c'était à moi de le faire.

Et puis, après, j'ai repensé à ce que m'avait dit une mère de l'assos, qui avait trépigné de le dire à son mari pendant plusieurs jours...
Alors, j'ai dit à ma maman, que je n'avais pas à lui dicter sa conduite, qu'elle pouvait parler à qui elle voulait.
Mais, c'est juste mon expérience. Peut être que ton fils ne supporterait pas que tu le fasses à sa place.

Donc, n'hésites pas à lui poser la question, je pense.
Tout comme tu peux respecter son envie de ne pas le dire, il peut comprendre et respecter ton envie d'en parler...