je saute enfin le pas après 1 an et demi de désespoir, de questions, de colère, de tristesse... tellement de sentiments que je ne connaissais pas ou très peu auparavant.
Maman d'une ado de 16 ans, je suis divorcée du papa depuis 13 ans mais nous nous entendons très bien. Nous sommes tous les trois très proches et l'aimons profondément (et nous lui disons régulièrement)
depuis petite et jusqu'à son entrée au lycée, elle était "fille", s'habillait comme une fille, portant jupes et robes (j'ai conservé, à sa demande, sa robe préférée, du 8 ans, jusqu'à ses 13 ans car elle ne voulait pas s'en séparer), elle était réticente à l'idée de se faire couper les cheveux et n'acceptait qu'un épointage ou de se faire faire des anglaises

Il y a un an et demi de cela, après son entrée au lycée et avoir vécu quelques confinements largement compensés par des heures sur son ordinateur, découvert la kpop et les cosplays, elle me demande de pouvoir consulter un psychologue car elle a besoin de se confier et ne souhaite pas le faire avec moi. J'accepte bien évidemment, son bien être est primordial pour moi.
A la fin du premier rdv, elle demande à me parler et m'annonce qu'elle est transgenre (le tact ne fait pas parti de son vocabulaire à notre grand désespoir, sans être méchante, elle est cach!). Elle me demande ce que j'en pense. Je lui réponds que je ne pense pas, puisque jeux de fille, cheveux, vêtements et attirance (physique) pour le sexe masculin. Elle a eu une réponse pour chacun de mes arguments: vêtements: ça fait bien longtemps qu'elle ne veut plus porter de robes ou de jupes, cheveux: ça tombe bien que j'en parle parce qu'elle veut se faire couper les cheveux très courts, jouets: c'est des cadeaux c'est pas elle qui a choisi (c'est quand même pas moi qui faisais sa liste de noel


Ca a vraiment été un cataclysme, je pleurais souvent et ne savais plus quoi faire. J'en ai parlé, à mes amies proches (ça soulage mais ça fait pas tout).
Elle a changé 3 fois de psychologue, elle est suivi par un jeune psychiatre en ce moment mais elle souhaite encore changer. en tout ça fait 4, bientôt 5 en un an et demi, j'ai épuisé les ressources des psychiatres de ma ville (elle veut un psychiatre car possibilité de prescriptions médicales).
Elle a eu une relation qui n'a durée que très peu de temps avec une fille et (d'après mes sources car je ne lui pose pas de question à ce sujet, elle n'a pas aimé)
Nos peurs, craintes et désespoir nous ont valu une dénonciation aux services sociaux pour maltraitance sur enfant 6 mois après l'annonce, car (à dit l'appel anonyme) nous ne prenions pas en considération sa transidentité (classé sans suite). Ca nous a encore plus blessés. Comment voulez vous assimiler ça en 6 mois??. Elle s'habille comme elle le souhaite, se coiffe comme elle le souhaite, se comporte comme elle le souhaite, nous ne lui mettons aucune barrière, nous n'arrivons simplement pas encore à nous faire à l'idée. C'est dur. Comme je l'ai dit à l'assistante sociale, j'ai l'impression qu'on m'arrache ma fille et de mourir à petit feu.
Au bout d'un an et demi je n'arrive toujours pas à la comprendre (et son papa non plus). Pas que nous soyons transphobe ou homophobe au contraire nous sommes assez ouvert sur le sujet, elle le sait bien puisque nous avons dans notre entourage proche, quelques amis homo, fille ou garçon, qu'elle fréquente elle aussi depuis son enfance, mais parce qu'elle nous déroute par son comportement.
Elle veut être garçon mais se maquille (sa liste de noël était d'ailleurs majoritairement du maquillage), porte des crocs top, des shorts très courts très féminins, ses cheveux sont au carré et bleu, regarde des soaps d'ado cliché genre jeune écervelée qui tombe amoureuse de l'élève le plus branché du lycée et tout est bien qui se fini bien.. ils vécurent heureux...
je crois que cela serait plus facile à assimiler si elle se comportait vraiment comme un garçon. Là on ne sait plus trop bien...
En juin, elle m'annonce qu'elle veut quitter son lycée parce qu'elle ne s'y sent pas bien. Nous l'avons donc inscrite dans un lycée privé. Nous le faisons pour elle, pour son bien être, malgré le coût non négligeable. Aujourd'hui elle m'envoie un message pour me demander de l'inscrire avec son prénom de garçon (que je ne connais pas d'ailleurs. elle ne m'en a jamais parlé) j'ai lu mais n'ai pas répondu..
je n'y arrive plus... je n'arrive plus, au bout d'un an et demi à vivre cette situation sans garder la tête hors de l'eau. J'ai mis ma vie entre parenthèse, métro boulot dodo selon l'expression consacrée (et même le boulot c'est compliqué) alors que j'étais plutôt dynamique, je n'ai plus envi de rien, juste de la comprendre.
est-elle vraiment transgenre et son comportement "normal" ou est-elle influencée par les réseaux sociaux et son hypersensibilité? Je me sens seule, triste, dépassée et au bout du rouleau
Merci d'avoir pris le temps de me lire
Prim'