Bonjour,
Cela semble compliqué pour vous de ne pas pouvoir parler de la situation autour de vous, et c'est tout à fait compréhensible. J'imagine qu'en venant ici, déjà ça vous permet de répondre un peu à ce besoin de "lâcher du lest"
Je précise juste que je vais utiliser le pronom neutre "iel" pour parler de votre ex, ne sachant pas s'iel est en (fin de) questionnement, s'iel est une femme ou une personne de genre non-binaire ni quel pronom iel est à l'aise d'employer. Vous en parlez au masculin donc je ne sais pas si c'est par difficulté de votre part à modifier votre façon d'en parler ou si c'est par choix de sa part (ou parce que vous ne savez pas quels pronoms et accords iel utilise ou souhaite utiliser).
J'aurais tendance pour ma part à vous dire qu'en effet, il est important de
ne pas en parler sans l'accord de votre ex. Le faire reviendrait à l'outer et cela est non seulement une violence envers la personne concernée (non respect du consentement) mais cela l'expose également à des dangers.
En parler ici ou auprès d'un-e psy ou d'une asso etc, de façon anonyme, c'est une façon de ne pas rester seule avec vos doutes, vos appréhensions, vos questionnements, tout en respectant le rythme de votre ex.
Et donc de tout cela découle le fait qu'il ne vous appartient pas de décider de vous-même d'en parler à votre fils. C'est quelque chose qui doit absolument être discuté avec votre ex. Peut-être a-t-iel besoin d'un peu de temps, d'avoir lancé des choses concrètement, d'avancer dans son cheminement personnel, ou de trouver les mots et/ou la façon dont iel veut l'annoncer à votre fils.
Avez-vous exprimé à votre ex les questionnements que vous avez par rapport à votre fils ? Il existe des brochures et des ressources pour expliquer la transidentité aux enfants, après votre ex a peut-être déjà une idée de comment/quand iel souhaite le faire ?
N'hésitez pas non plus, votre ex et/ou vous, à contacter une asso trans dans votre région, histoire de pouvoir en discuter, avoir peut-être des pistes pour en parler ensemble à votre fils. La plupart des assos proposent des entretiens en visio si besoin
Après, ce n'est pas toujours facile d'en parler lorsqu'on a pas encore tout éclaircit en soi. Il faut bien avoir en tête que quand on est trans, notre parole est continuellement remise en doute. Par nos proches, nos moins-proches, nos employeurs, nos enseignant-e-s, nos médecins, mais également par la justice elle-même, par l'état... il faut être sacrément équipé-e pour se sentir de pouvoir s'affirmer quand le reste du monde nous renvoie qu'on est soit malades, soit illégitimes, et de toute manière pas aptes à savoir nous-même qui on est et ce qui est bon pour nous.
Dans ce contexte, parler de nos doutes, de nos questionnements et de nos appréhensions peut être encore plus compliqué (car c'est toujours plus facile de remettre en question quelqu'un-e qui exprime des doutes par exemple...).
Cela peut expliquer pourquoi il peut y avoir besoin de temps avant de se sentir assez en confiance pour en parler autour de nous. Je vous dis cela car c'est ce qui s'observe de manière générale, mais seule votre ex pourra vous indiquer ce qu'il en est
Quoiqu'il en soit, vous n'êtes pas responsable de la complexité de la situation, pas plus que votre ex d'ailleurs. Si vous vous interrogez sur la façon dont vous pouvez læ soutenir au mieux, vous pouvez par exemple :
- lui poser la question directement
- vous informer par vous-même (par exemple en allant sur le site wikitrans qui possède diverses ressources destinées aux allié-e-s / à l'entourage)
- respecter son rythme
Après vous dites quand même que votre conjoint actuel en devient presque méchant. C'est avec vous qu'il devient méchant ? Est-ce que vous voulez en discuter ?