Prendre la plume...
Publié : 07 mai 2020 11:59
Bonjour à toutes et tous,
Deux ans après un premier message sur un autre forum avec seulement quelques réponses, j'ai de nouveau besoin d'écrire, vider ce que j'ai sur le coeur, trouver peut-être des pistes et des réponses.
Ma situation : je suis marié depuis près de 20 ans à une femme qui m'aime. C'est la femme de ma vie, je n'en aurai jamais d'autre, c'est une certitude. Nous avons 3 enfants merveilleux dont la dernière a 12 ans, et qui sont ma plus belle réussite je dirais. J'aime les voir grandir au quotidien et j'espère être un bon père (meilleur que le mien n'a été, mais c'est un autre sujet).
Mais... j'ai rencontré un homme il y a plus de 4 ans maintenant dont je suis tombé follement amoureux.
Au début, c'était une espèce de passion torride sexuellement parlant (pas tant en termes de fréquence de rapports, mais plutôt d'intensité), mais les sentiments sont très vite arrivés.
Nous avons quasiment le même âge (tous les deux quadras).
Il a un caractère très fort, mais j'aime cette énergie qui se dégage de lui. Ca nous vaut pas mal de prises de tête, mais je m'imagine sans peine vieillir à ses côtés.
Se pose la question, depuis très longtemps, de savoir quel sera notre avenir. Quand nous nous sommes connus, il était en couple (gay) mais cela ne se passait pas bien. Son ex a tout découvert (je n'étais pas le premier avec qui il avait des aventures extra conjugales) et lui a demandé de tout arrêter pour qu'ils prennent un nouveau départ. Sauf que... les sentiments qu'il avait pour moi étaient forts et l'amour que je lui portais (et porte encore) était quelque chose d'inédit pour lui. Il avait été plus habitué à une espèce d'indifférence. Une vie de couple, un quotidien, mais pas vraiment d'amour d'après ce qu'il m'en disait.
Au plus fort de la tempête qu'il a vécue, il m'a demandé de ne pas le laisser tomber, que s'il me perdait, il perdait tout (alors que pour moi, le plus simple à ce moment là aurait été de partir en courant et de fuir cette situation difficile... vous imaginez bien que pendant cette période, il n'était plus question de moments torrides...)
S'il n'y avait pas les enfants, clairement, je pense j'aurais déjà emménagé avec lui. Son regard, ses mains, sa voix, suffisent à me faire perdre la raison. C'est assez irrationnel. Je n'arrive pas à contrôler cela. C'est l'homme de ma vie. Je le sais et je le sens. Il ne se trouve pas beau alors qu'à mes yeux il l'est. Tout ce qu'il n'aime pas physiquement chez lui et lui a été reproché par d'autres (par exemple sa pilosité) m'attirent justement et il ne comprend pas pourquoi.
Il m'attend, selon ses termes depuis plus de 4 ans (alors que, bon, au début il n'était pas seul...), mais en a assez d'attendre. A tel point qu'il se referme sur beaucoup de sujets et je me retrouve à aimer un homme à qui je n'ai plus le droit de dire "je t'aime" car ces mots sont "réservés à celui qui partagera sa vie".
Nos étreintes se font tellement rares... je le lui ai dit. J'aurais envie et besoin qu'elles soient plus nombreuses, car je suis d'un naturel très inquiet, qui a besoin d'être rassuré en permanence, et le tactile me rassure. Ca aussi, ça me perturbe. J'ai l'impression d'être une espèce de mec en chaleur alors que lui a peu envie. Ce qui contraste avec les nombreuses expériences qu'il a pu avoir par le passé et qu'il m'a racontées. Un peu comme si, avant moi, il avait des envies et des besoins importants et que j'étais venu éteindre ce niveau d'envies.
Il a déjà repoussé plusieurs fois mes avances ("tu n'es pas venu pour ça"...), et je vis très mal cette frustration. Extrêmement mal.
Le sexe a sans doute une part trop importante dans mon esprit, mais je le vois comme une communion de nos corps. Pour appeler un chat un chat, si je ne cherchais que du sexe, je serais allé "voir ailleurs", j'en ai eu plusieurs fois l'occasion très concrètement, et je n'ai jamais cédé, même dans les moments de forte tension entre lui et moi.
C'est clairement l'homme de ma vie. Ce n'est pas une expression dénuée de sens pour moi. Car ces derniers temps sont difficiles entre nous, le ton monte souvent, il me reproche de vouloir gagner du temps et vouloir faire durer la situation.
Est-ce que je gagne du temps ? Je ne sais même pas répondre en vérité à cette question. Je n'ai pas l'impression. J'ai commencé à aller voir un psy depuis près de deux ans maintenant, pour faire un travail sur moi-même. Pour la faire courte, pas mal de soucis dans l'enfance qui ont fait de moi celui que je suis, mais qui me plongent dans un besoin de réassurance permanent et une angoisse de performance... Il y a "tellement" à faire que j'avance, mais pas assez vite à son goût.
Et moi... comme je le disais, je suis un anxieux, mais aussi quelqu'un de très secret. Je peux passer des heures à écouter les autres (et surtout lui) en ne prononçant que quelques mots.
J'ai bien tendu des perches à certains amis à qui j'ai fait mon coming out, mais je vis ce moment de façon un peu bizarre : ils n'ont pas changé d'opinion vis-à-vis de moi et c'est un soulagement, mais c'est un peu comme si de rien n'était. On n'en parle plus ou quasiment, même quand j'essaye d'engager la conversation. Même avec les amis qui nous connaissent tous les deux... Alors, j'écoute, mais je ne parle plus de moi au final....
Ma grande inquiétude est de quitter ma maison actuelle. Pas pour la perte du matériel, j'ai habité dans un 9m² quand j'étais étudiant et je n'étais pas malheureux.
Je rendrai triste ma femme qui n'a rien demandé de tout cela, et cela me rend triste à mon tour. Mais je n'ai pas choisi d'aimer un homme, et elle n'y peut rien, elle n'est pas fautive.
Je suis surtout inquiet pour mes enfants. Souvent, je suis celui qui tempère les conflits qui surviennent à la maison, je calme le jeu.
Sans paraître prétentieux, je m'estime un pilier très important de leur stabilité, qui je pense disparaîtra au moins temporairement, quand je quitterai tout pour cet homme que j'aime.
Sauf que... mon homme (je l'appelle comme ça... même si pour lui nous ne sommes "ni ensemble, ni un couple"...) en a assez, et ne veut plus attendre. Il veut du concret tout de suite sinon, il me quittera.
Donc, je suis frustré sexuellement, inquiet, anxieux, je n'arrive pas à m'ouvrir et à parler (ce message en public ici me demande une énergie folle)... et je suis malheureux. Il me dit que tout sera tellement différent le jour où nous vivrons à deux, mais je finis par me demander si cela sera vraiment le cas, par exemple sexuellement et j'en doute vraiment. Bref, je suis bien bien paumé (et cette période de confinement n'arrange pas vraiment les choses on va dire)
J'aurais besoin de savoir comment ces changements se sont passés pour ceux qui ont réussi à franchir cette étape. Je sais qu'une histoire est différente d'une autre. Mais je vivrai très mal le fait que mes enfants ne veuillent plus me parler, ou ne le fassent que "parce que le juge a dit qu'on devait être chez toi une semaine sur deux".
Il y a quelques temps j'avais imaginé attendre la majorité de la dernière, ou au moins que les deux premiers aient quitté la maison, pour que le choc soit moins rude... mais je ne sais même pas si cette solution est souhaitable, envisageable ou ne ferait au final pas pire que mieux.
J'ai des idées noires qui me trottent dans la tête, depuis un moment, bientôt deux ans. Je n'en parle désormais plus à personne, à trop en parler, cela ne paraît plus sérieux, et j'aurais trop peur qu'on me parle d'un quelconque chantage affectif. Alors je me referme encore un peu plus. Mais ces idées sont bien présentes et parfois très concrètes...
Voilà, j'avais besoin d'écrire, c'est plus simple que de parler, plus impersonnel et plus lâche peut-être aussi. Merci à ceux qui auront lu, et à toutes et tous, restez en bonne santé dans cette période difficile...
Deux ans après un premier message sur un autre forum avec seulement quelques réponses, j'ai de nouveau besoin d'écrire, vider ce que j'ai sur le coeur, trouver peut-être des pistes et des réponses.
Ma situation : je suis marié depuis près de 20 ans à une femme qui m'aime. C'est la femme de ma vie, je n'en aurai jamais d'autre, c'est une certitude. Nous avons 3 enfants merveilleux dont la dernière a 12 ans, et qui sont ma plus belle réussite je dirais. J'aime les voir grandir au quotidien et j'espère être un bon père (meilleur que le mien n'a été, mais c'est un autre sujet).
Mais... j'ai rencontré un homme il y a plus de 4 ans maintenant dont je suis tombé follement amoureux.
Au début, c'était une espèce de passion torride sexuellement parlant (pas tant en termes de fréquence de rapports, mais plutôt d'intensité), mais les sentiments sont très vite arrivés.
Nous avons quasiment le même âge (tous les deux quadras).
Il a un caractère très fort, mais j'aime cette énergie qui se dégage de lui. Ca nous vaut pas mal de prises de tête, mais je m'imagine sans peine vieillir à ses côtés.
Se pose la question, depuis très longtemps, de savoir quel sera notre avenir. Quand nous nous sommes connus, il était en couple (gay) mais cela ne se passait pas bien. Son ex a tout découvert (je n'étais pas le premier avec qui il avait des aventures extra conjugales) et lui a demandé de tout arrêter pour qu'ils prennent un nouveau départ. Sauf que... les sentiments qu'il avait pour moi étaient forts et l'amour que je lui portais (et porte encore) était quelque chose d'inédit pour lui. Il avait été plus habitué à une espèce d'indifférence. Une vie de couple, un quotidien, mais pas vraiment d'amour d'après ce qu'il m'en disait.
Au plus fort de la tempête qu'il a vécue, il m'a demandé de ne pas le laisser tomber, que s'il me perdait, il perdait tout (alors que pour moi, le plus simple à ce moment là aurait été de partir en courant et de fuir cette situation difficile... vous imaginez bien que pendant cette période, il n'était plus question de moments torrides...)
S'il n'y avait pas les enfants, clairement, je pense j'aurais déjà emménagé avec lui. Son regard, ses mains, sa voix, suffisent à me faire perdre la raison. C'est assez irrationnel. Je n'arrive pas à contrôler cela. C'est l'homme de ma vie. Je le sais et je le sens. Il ne se trouve pas beau alors qu'à mes yeux il l'est. Tout ce qu'il n'aime pas physiquement chez lui et lui a été reproché par d'autres (par exemple sa pilosité) m'attirent justement et il ne comprend pas pourquoi.
Il m'attend, selon ses termes depuis plus de 4 ans (alors que, bon, au début il n'était pas seul...), mais en a assez d'attendre. A tel point qu'il se referme sur beaucoup de sujets et je me retrouve à aimer un homme à qui je n'ai plus le droit de dire "je t'aime" car ces mots sont "réservés à celui qui partagera sa vie".
Nos étreintes se font tellement rares... je le lui ai dit. J'aurais envie et besoin qu'elles soient plus nombreuses, car je suis d'un naturel très inquiet, qui a besoin d'être rassuré en permanence, et le tactile me rassure. Ca aussi, ça me perturbe. J'ai l'impression d'être une espèce de mec en chaleur alors que lui a peu envie. Ce qui contraste avec les nombreuses expériences qu'il a pu avoir par le passé et qu'il m'a racontées. Un peu comme si, avant moi, il avait des envies et des besoins importants et que j'étais venu éteindre ce niveau d'envies.
Il a déjà repoussé plusieurs fois mes avances ("tu n'es pas venu pour ça"...), et je vis très mal cette frustration. Extrêmement mal.
Le sexe a sans doute une part trop importante dans mon esprit, mais je le vois comme une communion de nos corps. Pour appeler un chat un chat, si je ne cherchais que du sexe, je serais allé "voir ailleurs", j'en ai eu plusieurs fois l'occasion très concrètement, et je n'ai jamais cédé, même dans les moments de forte tension entre lui et moi.
C'est clairement l'homme de ma vie. Ce n'est pas une expression dénuée de sens pour moi. Car ces derniers temps sont difficiles entre nous, le ton monte souvent, il me reproche de vouloir gagner du temps et vouloir faire durer la situation.
Est-ce que je gagne du temps ? Je ne sais même pas répondre en vérité à cette question. Je n'ai pas l'impression. J'ai commencé à aller voir un psy depuis près de deux ans maintenant, pour faire un travail sur moi-même. Pour la faire courte, pas mal de soucis dans l'enfance qui ont fait de moi celui que je suis, mais qui me plongent dans un besoin de réassurance permanent et une angoisse de performance... Il y a "tellement" à faire que j'avance, mais pas assez vite à son goût.
Et moi... comme je le disais, je suis un anxieux, mais aussi quelqu'un de très secret. Je peux passer des heures à écouter les autres (et surtout lui) en ne prononçant que quelques mots.
J'ai bien tendu des perches à certains amis à qui j'ai fait mon coming out, mais je vis ce moment de façon un peu bizarre : ils n'ont pas changé d'opinion vis-à-vis de moi et c'est un soulagement, mais c'est un peu comme si de rien n'était. On n'en parle plus ou quasiment, même quand j'essaye d'engager la conversation. Même avec les amis qui nous connaissent tous les deux... Alors, j'écoute, mais je ne parle plus de moi au final....
Ma grande inquiétude est de quitter ma maison actuelle. Pas pour la perte du matériel, j'ai habité dans un 9m² quand j'étais étudiant et je n'étais pas malheureux.
Je rendrai triste ma femme qui n'a rien demandé de tout cela, et cela me rend triste à mon tour. Mais je n'ai pas choisi d'aimer un homme, et elle n'y peut rien, elle n'est pas fautive.
Je suis surtout inquiet pour mes enfants. Souvent, je suis celui qui tempère les conflits qui surviennent à la maison, je calme le jeu.
Sans paraître prétentieux, je m'estime un pilier très important de leur stabilité, qui je pense disparaîtra au moins temporairement, quand je quitterai tout pour cet homme que j'aime.
Sauf que... mon homme (je l'appelle comme ça... même si pour lui nous ne sommes "ni ensemble, ni un couple"...) en a assez, et ne veut plus attendre. Il veut du concret tout de suite sinon, il me quittera.
Donc, je suis frustré sexuellement, inquiet, anxieux, je n'arrive pas à m'ouvrir et à parler (ce message en public ici me demande une énergie folle)... et je suis malheureux. Il me dit que tout sera tellement différent le jour où nous vivrons à deux, mais je finis par me demander si cela sera vraiment le cas, par exemple sexuellement et j'en doute vraiment. Bref, je suis bien bien paumé (et cette période de confinement n'arrange pas vraiment les choses on va dire)
J'aurais besoin de savoir comment ces changements se sont passés pour ceux qui ont réussi à franchir cette étape. Je sais qu'une histoire est différente d'une autre. Mais je vivrai très mal le fait que mes enfants ne veuillent plus me parler, ou ne le fassent que "parce que le juge a dit qu'on devait être chez toi une semaine sur deux".
Il y a quelques temps j'avais imaginé attendre la majorité de la dernière, ou au moins que les deux premiers aient quitté la maison, pour que le choc soit moins rude... mais je ne sais même pas si cette solution est souhaitable, envisageable ou ne ferait au final pas pire que mieux.
J'ai des idées noires qui me trottent dans la tête, depuis un moment, bientôt deux ans. Je n'en parle désormais plus à personne, à trop en parler, cela ne paraît plus sérieux, et j'aurais trop peur qu'on me parle d'un quelconque chantage affectif. Alors je me referme encore un peu plus. Mais ces idées sont bien présentes et parfois très concrètes...
Voilà, j'avais besoin d'écrire, c'est plus simple que de parler, plus impersonnel et plus lâche peut-être aussi. Merci à ceux qui auront lu, et à toutes et tous, restez en bonne santé dans cette période difficile...