L'homophobie crypto ou le poids du déni
Publié : 08 mars 2016 14:32
Bonjour,
je voulais juste déposer mon témoignage : en couple depuis 15 ans avec ma compagne, nous nous sommes séparées (enfin, elle a choisi de partir, moi je n'ai pas eu trop le choix...) il y a 6 mois. Depuis, je réfléchis...
Je réfléchis à cette belle-famille, très traditionnelle, très soucieuse de son image, qui n'a jamais articulé un mot sur notre couple homosexuel, jamais voulu en parler, jamais prononcé "le" mot. Souci de discrétion, on me dira ? Déni, je préfère. Je me demande ce que j'étais...
Je me dis qu'ils ont mis 15 ans à nous séparer, car ils ne m'aimaient pas mais ont toujours fait semblant par leur sourire, tout en évitant soigneusement de m'adresser la parole. Quinze années à travailler en souterrain, sournoisement.
De mon côté, j'assume pleinement ma vie de lesbienne normale, hors milieu, pas cachée mais pas show off non plus. Ma famille, un mélange de traditionnel et de "moderne", est au courant, n'a jamais rejeté ni fait semblant avec ma compagne. Il n'y a aucun problème, même si au début j'ai dû me battre avec certains pour qu'ils cèdent (et ils ont cédé).
Et je m'aperçois que, probablement, ma compagne n'a pas tout assumé, et a cédé à cette crypto-pression, au bout de 15 ans... il y a évidemment l'usure des couples, je ne le nie pas, mais partir sans raison majeure en disant qu'on ne choisit pas sa famille, ça me laisse plus que perplexe...
Voilà, c'est tout et c'est une grande tranche de vie, 15 ans. L'homophobie sous cette forme est une plaie : il n'y a aucune remarque, on ne se doute de rien, c'est un peu comme un beau fruit, tentant mais toxique... Je me demande si ce n'est pas pire que l'homophobie directe contre laquelle on peut encore se battre la tête haute, et contre laquelle il y a une justice.
En tout cas c'est la preuve qu'en 2016, les mentalités vont encore mettre du temps à évoluer. L'homosexualité, c'est toujours mieux chez le voisin, mais pas de ça chez moi.
Désolée, c'était long ! Mais je voulais en parler.
je voulais juste déposer mon témoignage : en couple depuis 15 ans avec ma compagne, nous nous sommes séparées (enfin, elle a choisi de partir, moi je n'ai pas eu trop le choix...) il y a 6 mois. Depuis, je réfléchis...
Je réfléchis à cette belle-famille, très traditionnelle, très soucieuse de son image, qui n'a jamais articulé un mot sur notre couple homosexuel, jamais voulu en parler, jamais prononcé "le" mot. Souci de discrétion, on me dira ? Déni, je préfère. Je me demande ce que j'étais...
Je me dis qu'ils ont mis 15 ans à nous séparer, car ils ne m'aimaient pas mais ont toujours fait semblant par leur sourire, tout en évitant soigneusement de m'adresser la parole. Quinze années à travailler en souterrain, sournoisement.
De mon côté, j'assume pleinement ma vie de lesbienne normale, hors milieu, pas cachée mais pas show off non plus. Ma famille, un mélange de traditionnel et de "moderne", est au courant, n'a jamais rejeté ni fait semblant avec ma compagne. Il n'y a aucun problème, même si au début j'ai dû me battre avec certains pour qu'ils cèdent (et ils ont cédé).
Et je m'aperçois que, probablement, ma compagne n'a pas tout assumé, et a cédé à cette crypto-pression, au bout de 15 ans... il y a évidemment l'usure des couples, je ne le nie pas, mais partir sans raison majeure en disant qu'on ne choisit pas sa famille, ça me laisse plus que perplexe...
Voilà, c'est tout et c'est une grande tranche de vie, 15 ans. L'homophobie sous cette forme est une plaie : il n'y a aucune remarque, on ne se doute de rien, c'est un peu comme un beau fruit, tentant mais toxique... Je me demande si ce n'est pas pire que l'homophobie directe contre laquelle on peut encore se battre la tête haute, et contre laquelle il y a une justice.
En tout cas c'est la preuve qu'en 2016, les mentalités vont encore mettre du temps à évoluer. L'homosexualité, c'est toujours mieux chez le voisin, mais pas de ça chez moi.
Désolée, c'était long ! Mais je voulais en parler.