Je suis perdu sans lui

[Ericdu76]

J'ai perdu mon compagnon il y a 6 mois, après le décès de ma mère voici un an. Je ne m'en remets pas. J'ai perdu tous mes repères. Je me retrouve seul dans une maison où nous avions tant de projets. Le plus difficile c'est le soir. Je n'ai goût à rien, les journées se passent les unes après les autres, sans intérêt. Je pleure pour un oui comme pour un non. Je me retrouve à manger seul sans avoir envie de cuisiner quoi que ce soit, autant dire que je ne fais pas attention à ce que je mange. Pire, je me prends à boire seul. Les premières semaines après son décès, j'ai eu beaucoup de monde qui se souciait de moi. Mais le temps aidant, les visites se font plus rares. J'essaie de voir mon père le plus souvent possible pour le réconforter de la perte de sa femme, mais je rentre "retourné" à chaque fois. Nous sommes deux âmes en peine. J'ai repris le travail deux semaines après la disparition de mon compagnon, mes collègues me l'ont conseillé. Je m'aperçois aujourd'hui que c'était trop tôt. Je suis tout le temps fatigué. Je pense sans cesse à cette soirée tragique où mon compagnon est tombé au sol dans la cuisine suite à un infarctus foudroyant. J'ai tenté de le réanimer en attendant les secours, en vain. Il est mort dans mes bras. J'ai entendu son dernier souffle. Et je suis rentré quelques heures plus tard de l'hôpital avec pour seuls souvenirs de lui, ses vêtements dans un sac plastique. Ai-je fait ce qu'il fallait ? J'ai organisé ses obsèques par l'incinération. J'ai accepté le don d'organes. Et pourtant, nous n'avions jamais discuté de cette éventualité en cas de décès. Je me raccroche à son souvenir en pensant qu'il aurait dit oui à tout cela. Et les peines ne sont pas finies... Nous avions acheté une petite maison, et je me retrouve à devoir la vendre. Notre nid devient mon désespoir. Sans avoir fait de testament, car on ne doit pas mourir à 45 ans, je dois la moitié de nos biens à sa famille, même si nous étions pacsés. Je conjure tous ceux qui me liront à malheureusement penser à mettre vos situations en conformité pour ne pas vous retrouver comme moi. Les jours, les semaines et les mois défilent, sans lumière. Je suis débordé par l'entretien intérieur et extérieur de la maison. Il faisait beaucoup de choses ici, et je m'aperçois que sans lui tout devient difficile. J'embrasse son oreiller tous les soirs et dieu, qu'il me manque terriblement. Je vous fait part de mon désarroi sans attendre de conseil, j'avais besoin de l'exprimer. Je vous remercie infiniment toutes et tous de m'avoir lu.

[Sebastien-Grenoble]

Votre message est ancien, mais j'espère que vous avez trouvé du répit pour digérer ses 2 décès.

Pour ma part, j'ai perdu ma mère voilà 2 ans : je crois qu'on n'apprend juste à vivre avec l'absence de la personne.
Le temps fait son affaire : la douleur s'estompe peu à peu, et on arrive à se concentrer sur les bons souvenirs qu'on a en mémoire.

Si ce n'était pas le cas, il existe des associations comme écoute deuil : http://www.ecoutedeuil.fr/