merci beaucoup pour toutes ces réponses...
Bon eh bien je vais répondre dans l'ordre
Pour répondre à ta question Mirica... il faudrait que je raconte brièvement comment je le leur ai dit... L'envie de leur dire m'est venue d'un coup, impérieuse, alors qu'on était au cinéma entrain de regarder un pur navet (- qui m'a tapé sur le système pendant plus d'une heure j'avais envie de sortir de salle -) ; c'était tellement fort comme envie que j'étais presque prêt à me mettre debout devant tout le monde et le leur dire... ça m'étouffait d'être aussi faux et menteur avec eux... Mais évidemment je n'ai pas osé agir tout de suite, ils avaient l'air heureux, parlaient de tout et de rien en riant... j'avais l'impression que cette nouvelle allait leur faire l'effet d'une enclume au visage "PAF !"... donc j'y suis allé progressivement.Mirica a écrit : En as tu parlé à tes parents ? de la période ou tu t'es découvert ? Perso, comme mon fils m'a raconté, j'ai tout de suite compris sa période ou il était pas bien dans sa peau ... et c'est comme cela que j'ai compris qu'il avait souffert, et qu'il n'avait pas choisi;
Je venais de traverser mes périodes de déprimé professionnel ( auto-haine & envie de suicide à la clef) et j'étais bien, je commençais à l'assumer... étant dans une famille 100% hétéro et catho, être homo et athé... ça fait légèrement une grosse tâche dans la famille, un "anormal", une anomalie... d'autant plus que ma famille est très grande. Mais grâce aux conseils de mon psy j'ai trouvé assez de courage pour pouvoir le leur dire en tête à tête.
J'ai écrit une lettre, leur expliquant que j'avais quelque chose à leur dire qui expliquait mes énormes déprimes [qu'ils avaient à peine remarqué j'ai l'impression]... je ne me souviens plus si je le leur avait expliqué en détail, je ne crois pas... l'évolution de mon homosexualité, j'ai l'impression que ça a démarré alors que j'avais 10 ans... en 6ème... et il s'est passé tellement de choses douloureuses que j'avais pas vraiment envie de les faire remonter à la surface ; certains martyrs aiment bien montrer leur malheur avec une certaine fierté, moi je préfère les oublier. Même si la plupart du temps c'est impossible.
Donc en gros j'ai fait un "compte-rendu" assez vague mais dont j'étais satisfait... le lendemain je les ai rejoint au petit déjeuner, ils discutaient avec ma voisine alors je me suis préparé à table jusqu'à ce qu'elle parte. La lettre était sur la table, ils l'avaient lu. Ils m'ont regardés quand la voisine était partie, prêts à m'écouter. Je n'ai dit que deux phrases : "Je préfère les garçons, je ne suis pas attiré par les filles"...
Ça s'est plutôt bien passé... ils ont bien réagi, mais ça ne m'a pas libéré comme je le voulais... je sentaient qu'ils dérivaient sur les multiples sujets autour de la sexualité et qu'en même temps ils dissimulaient leur choc... je m'en voulais.
Merci Mirica et j'espère que tu passes un bon week-end
Faut-il leur expliquer en détail le chemin tortueux que j'ai du parcourir pour le leur dire ?
[par contres la brochure "Mon enfant est homo" n'a pas plu à ma mère - je ne me souviens plus pourquoi exactement]
Steph a écrit :
Bien entendu, lorsqu'on est LGB ou T et qu'on est super heureux en couple (par exemple), on peut très bien faire son "coming out" et se moquer complètement de ce que les autres pensent. Cela permet de se tenir par la main dans la rue et de "vivre au grand jour".
[
Steph, qu'entends tu par "LGB ou T" ? Personnellement, je n'ai jamais réussi à "rire intérieurement" de la stupide homophobie de mes proches... au contraire j'ai plutôt tendance à essayer de m'effacer, de me faire oublier d'un coup... dès que ça arrive je sais pas mais je suis extrêmement mal à l'aise, comme si une énorme enclume me transperçait de toute part et que j'arrivais pas à l'enlever... ce malaise (sueur + larmes aux yeux -_-' bref ça passe pas inaperçu) peut s'enclencher même lorsqu'on parle juste d'homosexualité... dès que ça émerge dans les discussions ça me met mal à l'aise tout simplement parce que je suis concerné par ce sujet... mais je ne peux pas me libérer de mon rôle d'hétérosexuel pour y participer et dire : "Oui je suis homo mais je reste malgré tout le Vincent que vous connaissez... mais je le suis et le resterais que ça vous plaise ou non". J'en suis incapable. Et le dire par écrit me referait tomber dans mon "délire littéraire"... je dramatise toujours plus quand je me dope uniquement aux communications écrites..
Mais ta réaction vis à vis de cette maudite tendance "oui je suis contre l'homophobie, d'ailleurs j'ai rien contre les homos mais... [et là plein de principes homophobes bien senties histoire de contredire un peu tout]" m'impressionne et je me demande si je ne devrais pas être moins susceptible...
En tout cas merci pour tes encouragements et tes conseils =D
Cher Cyril... Je pense que si on en parle pas... c'est parce que ça les met mal à l'aise... et que ça les angoisse un peu... j'ai l'impression qu'ils réagissent un peu comme Mirica.Cyril a écrit : Et toi, pourquoi penses tu que vous n'en parlez pas avec tes parents ?
Oui, c'est lié à une peur, car de faire de mon homosexualité une réalité... ça risque de faire pas mal de bruit... et de dégâts. Je l'ai expliqué plus haut : athé et homo dans une famille catho et hétéro = le parfait opposé du portrait familial... on ne parlera plus de moi comme "le cinéaste de la famille" ou "le petit écrivain en herbe" mais comme "l'homosexuel bizarre"... (ou sinon on ne parlera pas du tout de moi au pire). Et ça je sais pas si j'arriverais à le supporter.Cyril a écrit : Est ce que c'est liée à une peur ? une volonté de conserver les choses comme elle sont, sans risquer de les bousculer ?
Je vais sans doute me diriger vers l'école de cinéma et étrangement, le fait d'être homo, j'ai l'impression que ça va me mettre des bâtons dans les roues dans le milieu professionnel... mais je n'y suis pas encore.
As-tu réussi à changer leur vision des choses ? Comment ça se passe avec ton copain ? Sont-ils choqués en général quand ils apprennent que tu n'es pas avec une fille ?Cyril a écrit : Je pense qu'avant de penser comme ca, j'avais une forte culpabilité : je voulais aider chaque personne à sortir de son comportement homophobe (quelque soit le dégré d'homophobie de la personne, je pense qu'on l'est tous un peu, et peut etre "surtout" quand on est homo), et je ne voulais pas les "choquer" (oubliant que je n'avais pas pour autant à me laisser choquer par eux).
Maintenant, je pense surtout qu'il faut être bien avec soi-meme, avant de penser à résoudre les problemes des autres (dont l'homophobie).
Je ne sais pas encore si je suis bien avec moi-même, je crois pas... je me haïs physiquement (ce problème pourrait se résoudre si j'arrivais à trouver mon "look" je pense) et aussi au niveau du comportement (anxieux, extrêmement timide, maladroit et peu dégourdi... n'articule pas aussi xD - la totale)... Donc bon je crois qu'il y a du chemin à faire pour arriver à être bien moi même...
En tout cas j'ai quatre correspondants gays à présent et je me rends compte qu'avec l'un d'eux j'ai énormément de points communs... ça fait du bien d'avoir enfin des repères et des personnes avec qui parler de ce "sujet interdit"...ça me fait d'autant plus plaisir que le premier gay à qui j'ai parlé sur msn m'avait bloqué au bout de deux semaines sans que je sache pourquoi... j'avoue que cette interruption m'avait freiné dans mon élan de "coming out" et qu'après ça je m'étais senti perdu et... seul. Ce n'est plus le cas à présent.
J'ai bien fait d'entrer dans ce forum =D...
Encore merci et bonne fin de week-end à vous tous !