Je me présente rapidement. Je m'appelle Alexandre, j'ai 20 ans, j'habite entre Lille et Lens dans le Nord-Pas-de-Calais et depuis un petit moment, tout est confus dans ma petite vie.
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Je m'explique : (Ça va faire un peu racontage de vie, ce à quoi je ne suis pas du tout habitué donc pardon d'avance...)
Donc voilà, j'ai 20 ans et je me suis rendu compte que j'étais homo il y a un peu plus d'un an, où, après une rupture avec ma copine de l'époque, je me suis véritablement posé la question de mon orientation.
Mais avant cela, il faut prendre l'histoire depuis le début. J'avais donc 18 ans. Bac S en poche et plein de rêves dans la tête (un peu de lyrisme ne fait pas de mal
![Wink ;)](./images/smilies/icon_wink.gif)
Me voilà ainsi projeté dans la capitale avec un nouveau souffle. Tout se passe pour le mieux, je tombe amoureux d'une fille rencontrée sur un tournage, 8 mois de bonheur, de réelle affection, mais quelque chose ne colle pas. Cette même chose qui avait fait exploser mon couple du lycée. A l'intérieur de moi, mis à part les quelques organes qui me compose, mon petit cur bat parfois plus fort à la vue de certains garçons croisé au détour d'une rue. Je me dis alors que ce n'est pas très grave, que l'on peut être hétéro et trouver un garçon joli. A moins que ça ne soit l'effet "Paris".
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C'est alors que pendant toute cette période je vais vraiment me rendre compte. Me rendre compte que déjà enfant, je cherchais l'affection des garçons, qu'au collège, cela s'intensifiait, qu'au lycée, il m'arrivait de regarder avec beaucoup d'admiration les quelques élèves qui s'étaient révélés gay ou lesbiennes. Mais le moule de la conformité est difficile à briser et tout timide que j'étais, je pense que j'ai dû mettre mes attirances de coté pour être le bon hétéro qui sortait avec la fille la plus cool du lycée (si si vraiment, c'était la classe
![Cool 8-)](./images/smilies/icon_cool.gif)
Je suis donc ici, à Paris, loin de mes parents, loin de mes amis, loin de mes racines. Un soir, alors que ma copine se produisait au théatre (elle est comédienne), je suis sorti avec une copine de promo et son frère à une soirée étudiante. Au fil de la conversation, il me dit qu'il est homo et me demande si je le suis. Je réponds que non... que j'ai une copine. Mais il se doutait qu'il y avait anguille sous roche, il savait que j'étais pas l'hétéro que je prétendais être. Il avait tellement raison. Quelques jours après cela, ma copine et moi avons rompu sur un commun accord. Ca ne collait plus comme au tout début. J'étais devenu distant disait-elle. Nous décidons pourtant de garder de bons contacts, histoire de pouvoir toujours se revoir un jour ou l'autre à l'occasion d'un tournage.(dans le milieu du cinema, cela s'appelle "entretenir son carnet d'adresse"...).
J'ai repris contact avec le frére de mon amie et nous avons vécu une trés belle histoire de 4 mois ensemble. Nous nous sommes séparés tout simplement parce qu'il vivait mal ma non-acceptation de mon orientation sexuelle... Bon, d'accord. En public, je n'avais aucune marque d'affection envers lui. Peur du regard des autres certainement...
Cette histoire m'a permis d'être fixé. Oui j'aime les garçons, définitivement. Tout aurait pu se transformer là. J'aurais pu rencontrer d'autres garçons, vivre mon histoire. Mais arrivé à la fin de ma formation, je n'avais plus assez d'argent pour rester à paris (logement, nourriture, transport, sorties...) car le milieu de l'audiovisuel à une facheuse tendance à prendre les petits jeunes comme moi pour des pigeons et donc à ne pas nous payer...
C'est donc en Juillet 2008, que j'ai dit "bonjour papa maman, suis revenu!". J'avais garder de très bons contact avec mes parents, trés soucieux de mon bien être à paname. Pour ma part j'ai vécu ce retour dans le nord comme un demi-échec. Déçu de ne pas avoir réussi à rester plus longtemps à paris mais heureux de retrouver famille et amis, où en l'espace d'un an, tout c'était apaisé. D'ailleurs j'ai appris très vite que mon ex du lycée avait un nouveau copain, un mec que tout le monde soupçonnait d'être homo... drôle de coïncidence
![Confused :?](./images/smilies/icon_confused.gif)
Je me torture alors depuis 4 mois à chercher comment je pourrais le dire à tout le monde. Mes parents sont des gens très ouverts. Ma mère de part son vécu comprendrait sans problème. Mon père aurait peut être plus de mal mais le temps ferait son effet. Mon grand frère y trouverait peut-être là raison de notre mésentente de toujours (pourtant j'aime mon frère). Mes amis en grande partie n'y verrait rien de bien méchant. Mais j'ai peur, très peur. Dans mes études j'ai appris à avoir de l'audace, à être loquace, à savoir rebondir sur chacun des obstacles qui se présentait à moi... mais pas celui-ci. J'ai peur que d'un seul coup, le regard de tout ceux qui me sont chers change envers moi. Serai-je crédible ? On m'a toujours connu ayant des copines, et même faire des projets de vie en couple. Tout s'effondre.
Pourtant il y a quelques semaines, lors d'une soirée avec mes deux plus vieux amis (15 ans d'amitié) je leur en ai parlé et ils l'ont très bien pris (l'alcool peut aider parfois) mais je le savais qu'ils ne m'en tiendrait pas rigueur, on se connait comme si on s'étaient fait les uns les autres. Bien qu'ils étaient tout de même surpris, ils me soutiennent et me soutiendront toujours. J'étais fier de moi. Mais depuis : blocage complet.
Le dire aux autres. Certainement pas. J'essaie de laisser des pistes, des indices que ce soit à mes parents ou à mes parents. Mais aucun résultat probant. Je pense que ma mère se doute. Elle se met à me parler d'émissions sur l'homoparentalité, sur les coming-out. Elle me dit que les couples de gays qui ont des enfants sont aussi bien que les couples hétéro et me demande ensuite mon avis. Mais je n'oserais jamais lui dire tel quel : "Maman je suis gay". Surtout que j'ai un peu l'impression d'être le seul homo dans mon coin.... Et puis j'ai peur que mes parents changent d'attitude envers moi alors que tout va bien en ce moment avec eux. Je pense qu'en tant que parents, on idéalise ses enfants et là... bah c'est pas vraiment ce qu'ils attendent je pense.
Je n'ai pas eu de relations sérieuse depuis Paris et je pense pas que ça arrivera demain. Je suis bloqué... de plus en plus à fleur de peau... et j'ai juste l'impression d'être tout seul. C'est pour cela que je m'en remet à vous sur ce forum (si vous avez réussi à tout lire, pas passionnant je sais mais bon... :-/).
J'aimerais avoir votre avis. Comment est-ce que je peux réagir pour l'apprendre à tout le monde d'une façon plus subtile que le "coming-out' classique. Psychologiquement, je me refuse d'avoir un copain tant que personne n'est encore au courant... je n'ai pas envi de me cacher, de cacher mes sentiments, je l'ai déjà trop fait. Il m'ai arrivé d'avoir des idées très noires ces derniers temps. Je n'arrive pas a voir l'avenir et ça me rend malade. Le désespoir est un grand mot mais c'est le premier mot qui me vient quand je me demande si je suis heureux. Pour moi être heureux va de pair avec l'épanouissement et c'est pas vraiment le cas en ce moment. J'ai 20 ans, j'ai eu une enfance des plus heureuses, une adolescence des plus fulgurantes et maintenant que je deviens petit à petit un adulte, j'aimerais tellement que tout se passe sans heurt.
La seule chose qui est positive, c'est que quand je vais mal, j'ai besoin d'écrire des histoires (en l'occurrence des scénarii) et donc je vais bientôt réaliser mon premier court-métrage professionnel grâce à ça (si je puis dire...).
Voilà, j'ai pas vraiment l'habitude de me confier sur ça et sur ma vie privée en général mais là c'est sorti tout seul, j'en avais besoin. J'espère ne pas trop vous avoir ennuyé avec tout ça. Il y a certainement des situations pires que la mienne. Mais je ne sais plus quoi faire.
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