Mémoire des déportés homos durant la 2nde guerre mondiale

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Cyril
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Mémoire des déportés homos durant la 2nde guerre mondiale

Message par Cyril »

Dans la catégorie de la longue et lente reconnaissance de la déportation des personnes homosexuelles (auquels ont imposait le port d'un triangle rose) pendant la seconde guerre mondiale, voici un nouvel évènement :
Tetu a écrit :France (Mémoire)
Vers une plaque à la mémoire des déportés homosexuels

Alain Marleix, secrétaire d'État à la Défense chargé des Anciens combattants, est favorable à l'apposition d'une plaque commémorative dès 2008, en mémoire des déportés homosexuels internés aux camps de Schirmeck et du Struthof, en Alsace, à l'époque territoire annexé par l'Allemagne. Le secrétaire d'État dit soutenir « l'initiative de l'association les Oublié(e)s de la mémoire » et précise que « cette plaque pourrait être fixée sur le Mur du souvenir du camp de concentration du Struthof (Bas-Rhin) ». Cette demande fera l'objet d'un prochain examen par la commission exécutive du Struthof qui rassemble d'anciens déportés et internés. Dans un communiqué, le Mémorial de la déportation Homosexuelle (MDH) « se réjouit de cette annonce puisqu'il s'agit d'une revendication qu'il portait depuis des années et qui était le dernier vœu de notre regretté Pierre Seel, décédé en novembre 2005 ». Interné au camp de Schirmeck, aujourd'hui détruit, Pierre Seel, seul déporté français pour homosexualité ayant témoigné, y vécut plusieurs mois. Avant d'être enrôlé de force dans l'armée allemande, c'est là (et non au Struthof, comme l'a indiqué par erreur Alain Marleix) qu'il a dû assister au supplice de son ami Jo, dévoré par les chiens des nazis.

Copyright tetu.com

par Stéphane Corbin

Info du 2007-08-21
Source : Tetu.com
Cyril.

Sylvain
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Message par Sylvain »

Merci pour l'info !

Une bonne chose :)
On a beau être aveugle au fond d’une grotte et mort ou quoi on sent le jour se lever chaque matin, toutes les 25 heures.

JeanChristophe
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cest une bonne chose

Message par JeanChristophe »

Trés bien pour cette initiative !

Jean Christophe pour Contact Lyon
Jean Christophe.

JeanChristophe
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pour plus d'information

Message par JeanChristophe »

Je vous laisse voir ce site internet trés riche...


http://www.triangles-roses.org/

Jean Christophe pour Contact Lyon Rhône :P

JeanChristophe
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Lesbienne et IIIème Reich

Message par JeanChristophe »

Lesbiennes sous le IIIe Reich : disparaître ou mourir
de Edna Castello
Bien peu d'historiens se sont intéressés au sort réservé aux lesbiennes durant le IIIe Reich. Rafles, internement, viols, «thérapies» par la prostitution, tel était leur lot sous le régime nazi. Les travaux d'une chercheuse allemande, Claudia Schoppmann, révèlent des pratiques peu connues du grand public.
Que sait-on de la vie des lesbiennes sous le régime nazi ? Pratiquement rien. Le sort des lesbiennes a rarement intéressé les chercheurs. On dit même souvent qu'elles n'auraient pas souffert. Étonnant quand on sait que l'idéologie nationale-socialiste considérait l'homosexualité comme une tare et que toute femme ne respectant pas son rôle de femme mariée et de mère pour perpétuer la race pure, attirait les soupçons.

Rendre compte de la persécution des lesbiennes, en l'absence de documents concrets, de lettres, de témoignages, reste un défi pour les historiens. Presque seule à s'intéresser à ce versant de l'Histoire, une chercheuse allemande, Claudia Schoppmann, nous livre pourtant de précieuses informations1. Faute de données, Claudia Schoppmann se tourne en effet vers le témoignage pour restituer une image de l'histoire collective des lesbiennes qui, autrement, risquerait de se perdre.

L'un de ses ouvrages, Zeit der Maskierung: Lebensgeschichten lesbischer Frauen im «Dritten Reich», traduit en anglais2 mais malheureusement pas encore en français, est un recueil de récits poignants qui dessinent une histoire de la répression des lesbiennes allemandes sous le joug nazi. Dans ces témoignages, on retrouve l'effervescence et l'ambiance euphorique du Berlin lesbien des années 20. La ville compte un nombre impressionnant de bars, de clubs, d'associations, de magazines destinés aux lesbiennes. Cet essor et ce dynamisme se heurtent malgré tout à de virulentes attaques lesbophobes.

Dès 1909, le gouvernement essaie d'inclure les femmes dans le fameux paragraphe 175, qui condamne les activités homosexuelles entre hommes. Plus tard, pendant des années, des juristes, des criminologues, des théoriciens du parti nazi font de nouveau pression pour que l'homosexualité féminine entre dans le paragraphe 175. Pour eux c'est «une menace morale à la pureté de la race», une façon de «soustraire les femmes aux hommes et à l'institution du mariage».


Le lesbianisme n'entrera pourtant jamais dans le paragraphe 175, pour plusieurs raisons: dans la société allemande, les femmes sont exclues des postes politiques et administratifs importants. Leur influence est donc peu redoutée. De plus, d'après des conclusions médicales de la fin du XIXe siècle, l'homosexualité féminine ne serait pas antinomique avec le désir de se marier et de fonder une famille. Cette théorie conforte l'idéologie nazie qui préfère croire que l'homosexualité se soigne. La thèse d'une homosexualité innée répandue en Allemagne pourrait mettre à mal le concept de «race maîtresse pure». Enfin, les relations «intimes» entre femmes sont trop courantes, trop difficiles à identifier. Le meilleur moyen de ne pas «encourager la diffusion de l'épidémie» chez les femmes est donc de la passer sous silence.

Les lesbiennes échappent ainsi aux graves condamnations infligées aux hommes homosexuels: 50 000 d'entre eux sont condamnés sous le paragraphe 175, parmi eux, 15 000 sont internés en camps de concentration et les deux tiers n'en reviennent pas. En revanche, ce silence autour des lesbiennes ne permet pas de mesurer l'étendue de leur persécution, le plus souvent cachée sous des prétextes divers, ni de dégager des chiffres.

Rafles dans les bars


L'arrivée au pouvoir d'Hitler en 1933 frappe de plein fouet la communauté lesbienne. Les rafles dans les lieux lesbiens sont si fréquentes qu'ils ferment tous rapidement. A Berlin, seuls deux ou trois bars – des arrières salles – ouvriront dans la clandestinité. La presse lesbienne est interdite, les associations dissoutes et un témoignage prouve que les nazis dressent des listes de lesbiennes.

De nombreux témoignages recueillis par Claudia Schoppmann montrent que les lesbiennes vivent dans la peur des dénonciations. Elles craignent également, à juste titre, les licenciements, car les lesbiennes sont licenciées quand elles sont «découvertes» sur leur lieu de travail. La plupart des femmes interrogées racontent qu'afin de passer inaperçues, elles changent leur apparence et adoptent une allure féminine correspondant aux canons nazis. La pression sociale sur les lesbiennes est telle que nombreuses sont celles qui se marient, certaines avec des homosexuels. Finalement, le seul moyen de ne pas être persécutée en tant que lesbienne, c'est de rentrer dans le rang… et de ne plus l'être.


On sait que de nombreuses lesbiennes sont pourtant arrêtées, emprisonnées ou envoyées en camps de concentration. On trouve dans Zeit der Maskierung le récit de Lotte Hahm, une des plus grandes militantes lesbiennes berlinoises, arrêtée avant la guerre et envoyée en camp de travail pendant plusieurs années en raison de ses activités, entre autres la gestion d'associations et de clubs.

La présence de blocs réservés aux lesbiennes est attestée dans certains camps, comme à Bützow (ex-R.D.A.) où les lesbiennes étaient maltraitées et humiliées. Les SS incitaient les prisonniers du camp à les violer. Dans le camp de femmes de Ravensbrück, les lesbiennes portaient un triangle rose avec le sigle «LL» (Lesbische Liebe, amour lesbien)3. Mais le plus souvent, les lesbiennes portent le triangle [noir] des «asociales». Ce terme désigne tous ceux qui ne se conforment pas aux normes; il comprend les sans abris, les chômeurs, les prostituées [...].

Contraintes à la prostitution


Claudia Schoppmann rapporte le témoignage d'un homosexuel4, Erich H, qui a rencontré Else (on ne connaît pas son nom de famille) dans un camp. Elle travaillait à Potsdam comme serveuse et vivait avec son amante. Elle est arrêtée apparemment en raison de son homosexualité mais est enregistrée à Ravensbrück comme «asociale». Elle est ensuite emmenée au camp de Flossenbürg où la plupart des prisonniers sont des hommes «asociaux» ou «criminels». C'est au bordel du camp qu'ils se rencontrent, en 1943. Des bordels sont en effet mis en place, à partir de 1942, dans bon nombre de camps de concentration. On y voyait le moyen d'accroître l'efficacité des travailleurs forcés dans l'industrie de l'armement. D'après Claudia Schoppmann, Himmler considérait aussi les bordels comme un moyen de combattre l'homosexualité masculine.

Un grand nombre de prisonnières sont forcées d'entrer dans les bordels des camps. D'après Erich H «les nazis aimaient tout particulièrement faire travailler des lesbiennes dans les bordels. Ils pensaient que ça les remettait dans le droit chemin.» Après avoir passé plusieurs mois au bordel de Flossenbürg, on pense qu'Else a ensuite été déportée dans un camp d'extermination (Auschwitz) et qu'elle y est morte. C'était en effet le sort réservé au bout de six mois à toutes celles qui étaient envoyées dans les bordels.

Si elles ont le malheur d'être juives, les lesbiennes sont évidemment particulièrement menacées. Claudia Schoppmann évoque le cas d'Henny Schermann internée en mars 1940 et de Mary Pünjer internée en octobre 1940, toutes deux à Ravensbrück. Elles sont sélectionnées par Friedrich Mennecke, qui les déclare «indignes de vivre», comme des dizaines de milliers d'autres «patients». Le «diagnostic» d'Henny Schermann la décrit ainsi: «lesbienne compulsive; fréquentant seulement ce genre de bars et de clubs. N'utilisait pas son prénom Sara. Juive apatride5.» Quant à son avis sur Mary Pünjer: «Lesbienne très active. Fréquente sans cesse les clubs lesbiens et s'exhibe avec ses congénères.» Elles sont envoyées à la chambre à gaz au début de 1942.

Combien de lesbiennes ont-elles été tuées comme elles sous le IIIe Reich? Combien ont été violées, combien ont dû se cacher parce qu'elles étaient lesbiennes? La lesbophobie, qui n'est pas une prérogative du IIIe Reich, rend aujourd'hui toute évaluation impossible. Pourtant, il serait dangereux de minimiser la persécution des lesbiennes, sous prétexte qu'elle a été effacée par leurs tortionnaires et par l'Histoire. A quand d'autres ouvrages aussi intéressants que ceux de Claudia Schoppmann?

1/Lire aussi les travaux en allemand de la sociologue Ilse Kokula
2/ Days of Masquerade: Life stories of lesbians during the Third Reich
3/ Ilse Kokula, Der Kampf gegen Unterdrückung, Verlag Frauenoffensive
4/ Tiré de Ganz normal anders. Auskünfte schwuler Männer aus der DDR de Jürgen Lemke
5/ A partir de 1941, tous les juifs sont déchus de la nationalité allemande

Découvrez des extraits du livre et l'interview de Claudia Schoppmann dans l'édition papier de 360° en vente en kiosque et par abonnement : 360° Magazine.



Texte de Edna Castello pour 360° Magazine, octobre 2004.
Jean Cristophe pour Contact Lyon Rhône

Zag
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Message par Zag »

Merci pour touts ces infos...

je suis très intéressé de voir où la folie humaine mêne les "hommes". Le rejet, l'intolérance...dans la vie quotidienne et surtout dans nos pays et notre époque sont déjà limite, que je me demande ce qui se passerait dans une période de crise politique, de montée d'une droite extrême...La population des années 40 ne sont pas si loin que ça de nous qu'en pensez vous?.....Zag
"si nous demeurons aux deux extrémités, comment pouvons nous en comprendre une ?"
" La moindre chose contient un peu d'inconnu. Trouvons-le."G.M.

Andrée
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Message par Andrée »

Je viens de lire l'article.
Il y a une phrase qui devrait être retenue entre toutes.
"L'oeuvre de mémoire DOIT être COLLECTIVE, ouverte, et INDIVISIBLE"
Effectivement pourquoi n'associe-t-on pas les homo, les francs maçons, les tziganes, tous étaient des hommes et des femmes. Ils ont été autant que les juifs, victimes de cette folle (pas si folle je pense, le fou n'est pas responsable de ces actes, ILS l'étaient eux ...) barbarie
On devrait parler d'un génocide en englobant toutes ces femmes, tous ces hommes, ces enfants qui sont mort tout simplement par qu'ils étaient ce qu'ils étaient. Ils sont tous morts pour leur religion, leurs croyances, leurs idéaux. Tous sont morts. Point.TOUS sont dignes de notre souvenir.

En revanche, pourquoi le nationalisme (moi j'entends par ce mot, être attachée à son pays, ses racines, mais je sais qu'il peut éveiller d'autres doctrines, et théories dangereuses et c'est bien dommage) rime souvent avec exclusion, et intolérance.
L'HOMME mélange et confond tout.
Amitiés.
Michèle.

Céline
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Message par Céline »

J'ai visité le Struthof lorsque j'avais 7 ans, c'est tot. La raison est que mon grand père maternel etait un Nazi allemand. A cette époque j'ai profondément ressenti l'horreur de l'Humanité.
Je vais certainement choqué beaucoup d'entre vous, peut etre?!
Je ne crois pas que les Nazis n'est pas été atteint de folie à cette époque, où est la limite de la responsabilité et de la conscience devant de telles horreurs ? Il n'y a plus de conscience à ce stade, ce n'est pas possible.
Je crois que les Nazis font partie de l'Humanité au meme titre que j'en fait partie. Et qu'ils ont révelé le coté sombre de notre humanité, a force de se prendre pour un demi dieu, l'homme a perdu les pieds sur terre et a pêté les plombs; voilà ce que je crois. Les religions n'y sont pas étrangères, elles pointent toutes le doigt vers le ciel, et nous perdons ainsi notre humanité. Cette conscience de la solidarité et de l'union infaillible.
Quand ce sont les Nazis qui violente l'humanité c'est moi qu'ils violentent et c'est moi qui violente, je fais partie de la meme Humanité, que je le veuille ou non.

Et je crois que les victimes de cette horreur ne seront en paix que lorsque la leçon sera apprisse et que les hommes auront fait la paix avec eux meme.

Il m'a fallu tout une vie pour l'admettre.

Je retiens moi aussi cette phrase michéle : "L'oeuvre de mémoire DOIT être COLLECTIVE, ouverte, et INDIVISIBLE" La reconnaissance de cette horreur est vitale.

Voilà les réflexions d'une petite fille de Nazi.

Est ce que parmi vous certains on visité un camp ?

Des horreurs se vivent toujours, mais seuls la vieille Europe a été capable d'industrialisé cette horreur, la passion du plus vite et mieux, on l'a connait c'est elle qui a fondé l'Occident; il me semble.

Céline

bikounet38

Message par bikounet38 »

Ce qui me fait le plus peur auhourd'hui, c'est que je ne sais pas si de telles choses ne pourraient pas se reproduire aujourd'hui...

Elles se produissent bien encore en Birmanie, ou ailleurs...

Quand je vois la fureur des propos que tenaient certaines personnes, lors du mairage de Begles, je me dis que l'intolérance est encore là...

Alors, oui, c'est Homme qui a créé cette horreur ; et qui peut encore recommencer ; malheureusement...

D'un autre coté, je me suis souvent demandé ce que j'aurais fait moi à cette époque.

Je vous citerais juste les paroles d'une chanson issue d'un film de Lelouch :

  • Avant d'avoir été coupable
    Tout le monde a été misérable
    On a tous été Dieu et diable
    On a tous été Jean Valjean

    Avant d'avoir été minable
    Tout le monde a été formidable
    On a tous été admirables
    Dans nos habits de pauvres gens

    Des misérables
    Des femmes et des amants
    Des voyous, des charmants
    Des banquiers des manants solvables

    Des misérables
    Des Saints, des innocents
    Victimes à cent pour cent
    D'avoir fait des châteaux de sable

Andrée
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Message par Andrée »

Bonsoir Céline

Je sais que ce forum n'est pas le lieu indiqué pour discuter de ce genre de chose, mais je ne peux m'empêcher de te poser une question, et je m'en excuse par avance si elle est indiscrète,
Pourquoi es-tu allée visiter ce camp, si jeune ?

Je ne pense pas pour ma part que cette barbarie était celle de l'humanité. C'était la LEUR.
Je n'ai pas une grande connaissance historique mais malgré toutes les atrocités que l'on voit encore malheureusement, pour le pétrole, le pouvoir, etc... aucune n'a égalé la leur.
Petite histoire :j'ai été élevée par une grand-mère qui comme tant d'autres, et dans beaucoup de pays, a perdu un fils, âgée de 18 ans, lorsque les bruits de bottes résonnaient dans MARSEILLE. Il est mort sous leurs balles. Sa cicatrice ne s'est jamais refermée, comme celles de toutes les autres. "Les Boches" pardonne moi cette expression, mais c'est celle qu'elle a employée tout au long de sa vie) lui avait pris son fils.
J'ai vu beaucoup de films "la liste de SCHINDLER" évidemment, j'ai lu "Le RAPPORT DE BRODECK" et même si je suis consciente que "l'homme" est au fonds de lui un barbare, rien n'a égalé cette barbarie.
Mais je suis aussi consciente que RIEN, ne peut faire aussi porter sur les épaules des personnes de ta génération la culpabilité des ces barbares.
Les expériences scientifiques dont on a parlé et toutes les horreurs, je crois qu'ils en ont atteint le sommet.
Je pense que malheureusement, il n'est pas question, il ne peut pas être question de tolérance ou de pardon. Les déportés, ne peuvent pas évoquer de pardon.
En revanche il est important comme tu le dis de se souvenir pour que celà n'arrive PLUS JAMAIS.
En tout cas, il n'est bien entendu pas question non plus de faire porter cette immense culpabilité sur les épaules de leurs descendants.
Au contraire, il faut leur, vous faire confiance, car vous serez peut-être encore plus vigilants que quiconque, pour que celà N'ARRIVE PLUS JAMAIS, NULLE PART.
Bisous.
Michèle.

Céline
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Message par Céline »

Pour répondre à ta question

Je crois que ma mère nous a emmené la bas pour réaliser et nous montrer cette horreur. Afin que nous ne retournions pas sur les pas de notre grand-père, parce qu'il a été banni de notre histoire familliale, son existence est un tabou, une honte.

Les Nazis ont commis DES crimes contre l'Humanité, je crois qu'ils n'étaient pas les premiers, ni les derniers, MALHEUREUSEMENT.
Bayer semencier et producteur de pesticides a continué a produire les produits mis au point à Auschwitz. On peut voir les dégats aujourd'hui.
Dans leur catégorie, ils ont fait fort :(
je suis consciente que "l'homme" est au fonds de lui un barbare
C'est ce que je voulais signifier.
Je ne pense pas pour ma part que cette barbarie était celle de l'humanité. C'était la LEUR
Seuls les acteurs en sont responsable je suis d'accord.

Là ou je trouve qu'il y a démence, c'est dans le détachement et l'industrialisation de leur acte. Ils géraient les camps de la mort comme une usine, pour qu'elle soit rentable. Aucun sentiment humain là dedans! Pas de sentiment d'appartenance à la même humanité.
Et pourtant c'était des Hommes, pas des animaux ou des extraterrestre.
Et je suis un être humain, même si je ne serai jamais responsable de tels actes. Parce que j'ai conscience d'appartenir à l'espèce humaine. Et si je banni des hommes de mon Humanité, je me banni aussi. Je ne suis pas différente d'eux, je peux juste choisir un autre chemin, celui de l'amour et du pardon ( dur dur ) :?
Je n'ai peut etre pas vécu cette horreur, mais je l'ai tellement senti dans mes tripes que je détestait jusqu'a peu de temps les Nazis. Et puis il a bien fallu pour continuer d'exister que j'accepte ce coté sombre de mon espèce. Il fallait que j'accepte l'existence de mon grandpère dont le sang coule dans mes veines. Je l'accepte en tant qu'homme et je lui laisse la responsabilité de ses actes.
Et je crois que les victimes de cette horreur ne seront en paix que lorsque la leçon sera apprise et que les hommes auront fait la paix avec eux meme.
Encore faut il que les Nazis se mettent à la hauteur de leur victime et vice versa. Très peu de Nazis ont demandé pardon et très peu de victimes pardonnent. Pour le grand rabbin de France Joseph Sitruk " Le pardon est nécessaire, à condition qu'il y ait un aveu, une reconnaissance de responsabilité ".

Je suis d'accord avec cet homme car je crois que ne pas pardonner c'est rester prisonnier de cela meme qui l'a nié : de la haine de l'homme pour l'homme.

Céline

Andrée
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Message par Andrée »

Juste un petit mot pour en finir avec ce sujet qui je m'en excuse n'est pas adapté à ce forum ;) mais après tout il nous permet d'échanger.
Entièrement d'accord avec toi sur presque tous les points.
Aucune "humanité" dans leurs usines de "mort".
Mais même si cet homme était ton grand-père tu n'es pas lui, comme tous les enfants et descendants des "Miliciens Français" zélés qui ont largement contribué à cet holocauste, ne sont pas "eux".
Non tu ne fais pas partie de la même "humanité", parce que justement, eux n'étaient pas des "humains" TOI tu l'es. ils ne sont des hommes que par leur apparence physique.
Allez Céline, pense à tes ptit bouts,
Tiens nous au courant de ton présent.
Gros bisous.
Michèle.

Zag
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Message par Zag »

Salut céline

L'histoire nous montre à chaque instant de quoi "l'homme" peut-être capable de faire contre l'humanité.L'être humain par son intégrisme, son sectarisme, son intolérance et sa peur de l'autre et de sa différence...est capable d'aller très loin dans la destruction de la vie sous toutes ses formes.

Cette interrogation sur l'holocauste, la shoa...et sur ceux qui y ont participés, ne peut que nous apporter une réflexion sur nous,les individus, notre societé d'aujourd'hui.N'avons nous pas les mêmes capacités au rejet, à la destruction, à la haine gratuite...Nos limites, nos craintes ne sont-elles pas présentes encore en nous prêtes à émerger à la moindre opportunité?

Oui tu as raison céline, la mémoire s'évapore tellement vite qu'il est bon de faire "une piqure de rappel".Se débarasser de la haine qui couve en nous, la regarder dans sa folie...Tu as raison c'est se libérer et permettre de libérer aussi nos frères et soeur humains...
A+ Zag
"si nous demeurons aux deux extrémités, comment pouvons nous en comprendre une ?"
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Andrée
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Message par Andrée »

Le pardon, vaste débat.
"Ne pas pardonner c'est rester prisonnier de celà même qu'il a nié : de la haine de l'homme pour l'homme."
Comme je t'envie de pouvoir penser ainsi.
Pour ma part je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à comprendre comment on peut en arriver là, comment ?
J'ai des images devant les yeux. Mais peut-être que justement c'est parce que j'ai eu la chance de ne pas être touchée directement et profondément par cette barbarie. J'ai peut-être à cause de celà un discours peut-être un peu trop radical.
Peut-être.
Je n'arrive pas à pardonner la violence gratuite, le mal pour le mal, l'anéantissement de l'homme par l'homme simplement parce qu'il est différent. Et celà quelque soit la situation.
Impossible de LEUR pardonner à eux, à tous ceux qui peuvent faire de même. Je ne peux pas.
Après on peut inclure l'idée de vengeance. Je ne l'ai pas ou du moins je pense que je ne l'aurais pas. La loi du Talion, je ne l'applique pas. Mais je suis trop faible sans doute pour pardonner, bien entendu lorsqu'on parle de cette "chose" là.
Allez.
Bisous.
MICHÈLE

JeanChristophe
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confirmation

Message par JeanChristophe »

Déportation pour motif d’homosexualité depuis la France confirmée
Mots-clés
MDH
Nouvelles
Rechercher Déportation pour motif d’homosexualité depuis la France confirmée
vendredi 9 novembre 2007



Le Mémorial de la Déportation Homosexuelle (MDH) vient de prendre connaissance avec satisfaction des résultats des derniers travaux conduits par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) sur la déportation pour motif d’homosexualité depuis la France pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Dans le cadre de la convention triennale (2004-2007) qui lie le Ministère de la Défense et des Anciens Combattants d’une part et la Fondation pour la Mémoire de la Déportation d’autre part, une équipe basée au Mémorial de Caen, a travaillé sur la déportation depuis la France pour motif de répression (résistants, otages, communistes, syndicalistes, militaires, homosexuels).

Depuis plusieurs années le MDH demande aux Ministres des Anciens Combattants successifs de mandater des recherches sur la déportation pour motif d’homosexualité depuis la France.

En 2001, un rapport évoquant une première liste de 210 victimes de déportation pour homosexualité fut rendu par le Colonel Claude MERCIER pour le compte de la FMD.

Nous avions accueilli ce rapport comme une base de départ, c’est pourquoi nous avions plaidé pour une nécessaire poursuite des recherches sur les archives.

Les nouvelles conclusions rendues évoquent le sort de 63 victimes dont la déportation pour motif d’homosexualité (depuis la France) est désormais prouvée grâce à des éléments probants (identité des personnes ; date et lieu d’arrestation ; motif de condamnation et date du jugement ; date de remise aux forces allemandes ; date et lieu de départ en convoi ; date et nom du camp d’internement ; date de décès ou de libération ; motif de libération : décès, fin de la peine, enrôlement de force dans l’armée allemande sur le front de l’est, ou libération des camps par les forces alliées).

Si les nouvelles recherches écartent volontairement certains cas pourtant recensés dans le rapport Mercier de 2001, c’est pour s’attacher à mettre à jour des parcours complets et donc irréfutables.

Aujourd’hui il est clairement établi que même si elle était marginale (1%) la déportation depuis la France pour motif d’homosexualité est une réalité historique incontestable.

Les principaux résultats des nouvelles recherches de la FMD sur la déportation depuis la France pour motif d’homosexualité : 63 cas ont été recensés à ce jour par la FMD :

22 sont arrêtés en Alsace-Moselle, territoires annexés au Reich
o 12 sont internés à Natzweiler
o 7 sont internés à Schirmeck
o 1 est interné à Schirmeck puis à Natzweiler
o 2 sont transférés vers des prisons du Reich

35 sont arrêtés au sein du Reich
o 32 sont internés dans des prisons allemandes
o 2 sont internés à Natzweiler
o 1 est interné à Schirmeck

6 sont arrêtés en zones occupées (notamment Paris)
o 5 sont transférés au sein de transports de « politiques » vers Buchenwald (certains homosexuels portaient le triangle rouge des résistants)
o 1 est transféré dans des prisons du Reich où il est classé Paragraphe 175

Au moins 11 trouvèrent la mort en déportation dont 9 dans un camp de concentration ou un commando extérieur.

Les autres informations livrées par ces nouvelles recherches :

1- L’existence de cas de déportation pour motif d’homosexualité dans la France occupée (notamment Paris) et en dehors des territoires annexés (Moselle, Bas Rhin, Haut Rhin).

Parmi les 6 cas recensés, il y a :
Jean Henri T., artiste dramatique arrêté en 1944 à Paris car il entretenait une liaison avec un Allemand.

Un danseur d’opéra fréquentant les bals homosexuels clandestins de Paris. Arrêté le 22 août 1943 Place Blanche, il est emprisonné à Nanterre, puis remis le 1er octobre 1943 à la Brigade Mondaine de Paris qui le livre aux forces allemandes en vue de sa déportation.

Georges C., homosexuel âgé de 17 ans et originaire de Dreux. Arrêté à Paris en novembre 1941, il est condamné à 5 ans de prison. Interné à Fresnes, il est transféré par convoi de la Gare de l’Est en direction de Karlsruhe (Allemagne). Il meurt de tuberculose dans le camp où il fut déporté.

2- L’existence de cas de déportation pour homosexualité de Français travaillant dans le cadre du Service du Travail Obligatoire (STO) en Allemagne
Au camp de Natzweiler, parmi les 215 personnes qui travaillaient dans le cadre du STO en Allemagne et qui ont été déportés au titre du Paragraphe 175 il y a :
15 Français (tous Alsaciens et Mosellans) ont été identifiés.
171 Allemands (originaires de Berlin et Cologne), 4 Polonais, 1 Autrichien, 1 Tchèque, 1 Russe, 1 Norvégien…

91 sur 215 moururent en déportation.
8 Français moururent en déportation, 4 restèrent en vie, le destin des 3 derniers reste méconnu.

3- L’existence d’un Strasbourgeois déporté pour homosexualité ayant fait valoir ses droits à une pension

Après avoir été arrêté le 28 février 1942, condamné à une peine de prison le 11 mai 1942, il est emprisonné à la Maison d’arrêt de Mulhouse le 20 mai 1942. Sa trace est retrouvée au Camp de Schirmeck où les Allemands l’obligent à porter une casquette distinctive de couleur bleue.
Libéré en 1944, il garde le silence jusqu’en 1964, année où il sollicite une pension de la Commission Départementale chargée d’indemniser les victimes. Ayant essuyé un refus, il forme un recours et saisit la Commission Nationale qui confirme le refus.
Il décide alors de saisir le Tribunal Administratif de sa ville. Il meut le 9 février 1965 à l’âge de 68 ans. N’ayant ni descendant, ni héritier, la plainte disparaît avec lui.

Les nouveaux résultats révélés viennent valider a posteriori les convictions défendues par le MDH depuis sa création en 1989.
Les décennies qui ont suivi la fin de la Seconde Guerre Mondiale ont été marquées du sceau du tabou, du silence, de l’occultation et même de la négation de la déportation pour motif d’homosexualité.
Grâce à Pierre Seel (premier français à avoir témoigné de sa déportation pour motif d’homosexualité), grâce à l’engagement du journaliste militant Jean Le Bitoux, grâce à la persévérance du MDH, et plus récemment grâce aux travaux des historiens et des universitaires, nous arrivons progressivement à faire la lumière sur cette sombre page de l’Histoire de France.

Nous ne considérons pas ce nouveau rapport comme une fin en soi car de l’aveu même de ses auteurs, il reste des dizaines de cas mis à jour et dont l’itinéraire reste à reconstituer.

Aussi le MDH demande à Hervé MORIN, Ministre de la Défense et à Alain MARLEIX, Secrétaire d’Etat à la Défense d’inclure la poursuite des recherches sur la déportation pour motif d’homosexualité depuis la France dans la convention triennale (2008-2011) qui sera signée prochainement avec la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
Document réalisé grâce au MDH, www.deportation-homosexuelle.org



www.deportation-homosexuelle.org
Jean Christophe.

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