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Colibribleu
Messages : 1
Inscription : 12 févr. 2023 00:40

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Message par Colibribleu »

Bonjour,
Je me présente sous le pseudo de colibri bleu. J’ai 31 ans et je me sens comme un extra-terrestre en amour, peut-être en raison de la « norme » trop présente. Je me sens perdue. Je suis asexuelle et en raison de cette prétendue norme j’ai par le passé tentée des relations classiques qui m’ont fait souffrir. L’asexualité reste tabou, je n’arrive pas à en parler à mon entourage, c’est trop compliqué. Je me pose beaucoup de questions sur la capacité à aimer sans le côté sexuel car cela semble impossible dans la majeure partie des cas. Il y aura toujours un manque pour l’autre ou une souffrance pour le soi à se forcer. En terme d’attirance amoureuse, je suis aussi en pleine réflexion. Dans le passé, sans expliquer pourquoi, j’ai aimé un homme bien que la plupart du temps je sois plutôt sensible à la beauté de l’âme féminine. L’amour peut donc s’écrire pour moi au féminin avec une exception masculine.
J’espère trouver ici des témoignages sur l’asexualité pour essayer d’avancer dans mon parcours

moana
Messages : 11
Inscription : 24 janv. 2023 19:59

Re: Présentation

Message par moana »

Bienvenue colibri bleu. Je vous remercie sincèrement pour votre témoignage qui résonne en moi.
Mon cas diffère du votre en cela que, personnellement, je ne m'identifie pas comme asexuel.le. C'est surtout ma dysphorie de genre et mon rapport difficile à mon propre corps qui m'amènent à aimer l'idée de la sexualité mais à ne pas aimer la pratiquer avec autrui. C'est donc, à mes yeux, un élément qui pourrait peut-être un jour changer à mesure que je suis davantage moi-même en m'éloignant lentement mais sûrement de ce que je projette en terme de stéréotypes de genre sur mon propre corps et sur mes relations.
Néanmoins, je peux témoigner que je partage vos doutes. Par le passé, j'ai été quinze années en couple avec la même personne (heureusement pour moi, une personne queer, très compréhensive sur tous ces sujets), avec de longues périodes où je me forçais de moi-même à avoir des relations sexuelles et d'autres plus rares où je ne me forçais pas et où je n'en avais pas. A mes yeux, une relation amoureuse peut avoir de très nombreuses formes mais nécessite surtout de la communication, de l'honnêteté et de la bienveillance pour se renforcer. C'est aussi ce que je trouve le plus difficile à faire. Je crois que ce n'est qu'en nous montrant vulnérable et sincère avec la personne qu'on aime et en qui on a confiance qu'on peut s'épanouir à terme dans une relation mutuellement bénéfique. C'est loin d'être simple et dans mon expérience j'ai de grandes difficultés à mettre en pratique cela.
En tout cas, d'expérience, je peux dire que la solution de facilité consistant à se forcer à correspondre à ce qu'on projette du désir de l'autre ne mène qu'à une impasse car on n'est pas honnête, on ne se respecte pas soi-même et donc on ne respecte pas la personne qui nous aime et tente d'avoir une relation qui nous soit bénéfique à tous les deux. Alors malgré le risque de frustrer le désir de l'autre, je me suis promis de ne plus me forcer désormais et d'être clair.e sur le fait que je ne supporte pas de faire usage de mes parties génitales. Pour l'instant, ça laisse une petite marge de tolérance à des pratiques qui ne provoquent pas chez moi de dysphorie et que je suis prêt.e à explorer avec la personne que j'aime. Il peut même m'arriver d'éprouver du plaisir à certaines pratiques (coïncidant généralement avec une euphorie de genre) si je suis rassuré.e par ailleurs sur le fait que ces pratiques ne mèneront en aucun cas aux pratiques que je refuse (le coït ou tout autre contact avec mes parties génitales).
Voilà où j'en suis actuellement de ma réflexion. J'ajouterai qu'actuellement je ne parviens plus à me projeter dans une relation à moyen terme mais que quand je réfléchis à d'éventuelles futures relations amoureuses, je préfèrerai prendre le risque d'endurer la peine causée par la fin d'une relation amoureuse, où on s'est rendu compte que nos besoins sont finalement incompatibles, plutôt que de poursuivre une relation qui n'a d'amoureuse que le nom, où je jouerai un rôle tout en souffrant intérieurement.
J'espère avoir l'occasion de lire encore vos réflexions, expériences, questions sur ces sujets, qui, il est vrai, sont encore tabous.

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