Nouveau sur le forum

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Sfc
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Re: Nouveau sur le forum

Message par Sfc »

Re J-Lyon,

Oui je suis aussi allé quelque seconde aussi et c'est vrai que il y a pleins de chose et il faut vraiment que je prenne le temps dit aller.

Les violences quel qu'elles soit ne sont pas acceptable, ni normal...
Oui on arrive au bout du confinement, mais je vais devoir parler à ma mère pour aller voir mon chéri et ça va être compliqué, je vais sentir des préjugés, ça va être la guerre, dure et long. Au final pour y aller que la journée ou au moins deux jours grand max mais en rentrant tôt.

Ça me fait déjà un peu de bien de parler mais je n'ai pas l’impression d'avancer.

Parler de vive voix avec des gens que je ne connais pas non. Je ne veux pas je ne suis pas près. Je n'y arrive pas. Non. J'ai l'impression de passer pour quelqu'un de faible et de me faire passer pour une victime...

Différente façon d'appréhender le problème ? Je ne vois pas comment, j'ai déjà essayé beaucoup de façon...

Normal ? Ça dépend de quoi on parle et dans quel clan on se place. Pareil, je ne suis pas "normal" par ce que pour beaucoup ça parait tellement facile de parler et tout...

Merci
Sfc

Sfc
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Re: Nouveau sur le forum

Message par Sfc »

Bonsoir Quetzal.

Mais comment être normal si la normalité n'existe pas ?
C'est un fardeau que je suis quand même bien obligé de le porter. Mais c'est trop dure...

On ne leur appartient pas est pourtant. On doit faire ce qu'ils veulent où décide tant que l'on est pas majeur.
Et même quand on est majeur, avec ma mère on doit faire comme elle pense sinon ça ne va pas...


Je ne comprend pas vraiment pour la résilience...

"Quand je disais que ça faisait grandir "plus vite que la moyenne"[...] face aux difficultés."
Ah dac ! Oui c'est vrai.

Que j'ai des ressources ?

La métaphore n'est peux-être pas très joli, mais représente bien l'idée. Et pis de toute façon, qu'est-ce qui est joli là ?

Oui mais dans ma chambre je ne suis pas protégé, c'est un passoire ma protection...
Coups, engueulade, foutage de gueule et irruption de ma mère pour dire un truc qui me concerne pas et regarder ce que je fait ou pour rouvrir la porte, etc...

Oui je le fait ici, mais, ça ne m'aide pas vraiment... Si me sentir un peu mieux sur le coup, mais après de nouveau je stress, j’angoisse, je pleure la nuit, j'ai pure, je déprime...

Oui oui on arrive à ce parler. Mais voilà avec ma mère qui surveille tout et qui écoute tout bah voilà... et oui il arrive à m'apporter du soutient et du réconfort mais tout me ramène à mon quotidien tout le temps. Et pis quand je suis chez lui je devrais être mieux, mais mes parents et la situation me hante et pis je n'arrive pas à profiter car j'ai peur du retourner chez moi, je ne veux pas rentré mais je suis obligé et je sais que le moment arrive et du coup je n'arrive pas à profiter...

Donc voilà, je n'arrive pas à avancer...

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Quetzal
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Re: Nouveau sur le forum

Message par Quetzal »

Justement, la normalité n'existe pas, personne n'est donc "normal" ou "anormal".. Il n'est pas plus "normal" d'être hétéro que gay ou asexuel, il n'est pas plus normal d'être brun que blond ou roux. Ce que te renvoie ta famille n'est pas la réalité. C'est une vision biaisée par l'ignorance, par leurs préjugés, par leurs croyances.

Quand on y réfléchit un peu, qu'est-ce qu'il y a de si spécial à amoureux de quelqu'un qui s'avère avoir le même genre que toi... ? On est davantage différent-e-s les un-e-s des autres par nos goûts, cultures, caractères etc que par notre genre... Ce qui est difficile, c'est que lorsqu'on nous répète quelque chose (qu'on est mauvais, bête, pervers, déviant, malade, etc), et bien on peut finir par l'intégrer comme étant une vérité... Alors forcément, ça créé un conflit intérieur, et ça peut mener à un dégoût de soi-même, un sentiment d'inadéquation, on ne se sent pas être "comme il faudrait".

Mais pourquoi l'avis de tes parents sur le sujet serait plus valable que celui des parents de ton copain ? L'adolescence est un moment où on prend conscience que nos parents sont faillibles, qu'ils n'ont pas forcément raison sur tout, qu'on ne partage pas forcément les mêmes valeurs qu'eux, et tout ça peut être vachement perturbant, parce que ça oblige à revoir la vision qu'on a d'eux. Et c'est surement encore plus compliqué lorsqu'on se rend compte qu'il n'y a pas juste un écart mais un gouffre entre ce qu'on s'imaginait d'eux et la réalité.
6 mois c'est long quand on vit un cauchemar (ou sans aller jusque là, quand on vit des difficultés). Mais ce n'est pas grand chose dans une vie. Certaines personnes ont besoin de beaucoup plus de temps pour revoir leur position, pour se remettre en question. Et bon, ne nous voilons pas la face... Certains ne le feront jamais.
Personnellement, je pense qu'il est à la fois important de garder espoir dans la possibilité que tes parents puisse faire évoluer leur regard (si non sur l'homosexualité, au moins sur toi, qu'ils se rendent compte qu'ils te font du mal, que tu es leur enfant et que ton bonheur est la seule chose qui devrait compter pour eux), et à la fois important de ne pas se mettre en pause dans l'attente d'un éventuel changement. Parfois, ça passe par la nécessité de mettre de la distance (physique et/ou en termes de contacts).

Pour l'instant c'est compliqué pour toi, on est d'accord, mais si la situation est trop pénible et maltraitante (parce que tu décris quand même beaucoup de pression psychologique et ce n'est pas anodin, je peux voir à quel point ça t'affecte, juste en te lisant), il existe des options pour sortir de cette situation. Tu peux demander conseil et chercher du soutien auprès des parents de ton copain, tu peux fuir ton domicile, tu peux te mettre à l'abri. Ce sont des choses auxquelles tu as droit. Parce que tu as le droit d'assurer ta protection.


La résilience est un processus qui permet de se relever suite à une situation difficile. De rebondir, d'aller de l'avant .
Tout le monde en a la capacité car ce n'est pas un "trait de caractère" qu'on aurait ou pas, mais un processus, donc tout le monde est en mesure de suivre ce processus. C'est ce qui fait qu'on finit par se remettre d'un deuil, ce qui fait qu'un enfant torturé des années par ses parents peut devenir un parent épanoui à son tour à l'âge adulte, qu'un-e survivant-e d'agression sexuel-le peut revivre avec joie et avoir une vie amoureuse et/ou sexuelle épanouie, qu'un-e soldat revenant de la guerre peut s'en remettre et vivre une vie sans stress post traumatique etc.
Ça peut prendre plus ou moins de temps, selon l'événement, la façon dont on le vit, l'entourage que l'on a (soutenant ou pas), les circonstances etc.

En tout cas, une passoire de protection c'est toujours mieux que pas de protection du tout non ? :) Evidemment parler ici ne va pas changer miraculeusement ton quotidien. Mais déjà ça peut te faire une bulle d'air, et ça je pense que c'est toujours bon à prendre. C'est aussi un rappel que tu n'es pas seul.

Pour finir, parce que mon post est déjà très long, tu dis que tu a l'impression de passer pour quelqu'un de faible et te faire passer pour une victime. C'est une faiblesse pour toi de chercher de l'aide ? Moi je pense qu'au contraire c'est une force, et ça demande du courage.
Selon moi, il n'existe pas de "victime". Tu n'es pas "une victime". Mais tu es victime d'une situation. Tu perçois la différence ? Tu n'es pas défini par ce qui t'arrive, tu ne l'as juste pas choisi et il t'est difficile de t'en extraire. En voyant les choses sous un angle un peu différent, il peut aussi être possible de considérer que tu es survivant de violences. Tu vois, tout ça dépend du regard que l'on porte sur la situation. Quoiqu'il en soit, demande de l'aide n'est jamais une faiblesse, c'est plus de la sagesse qu'autre chose, à mon sens ^^ Et ce n'est pas pour "te faire passer pour" ou te faire plaindre, c'est pour te sortir d'une situation qui te fait beaucoup de mal.

En te lisant, et dis moi si je me trompe, j'ai l'impression que tu es un peu désespéré. Pour moi c'est un indicateur qu'il y a besoin que la situation s'améliore pour toi, car tu sembles en être à un point où tu ne vois pas d'issue, et quand on ne voit soi-même plus d'issue à une situation, c'est qu'on a besoin d'un regard extérieur pour nous guider vers des issues qu'on avait pas perçues :) Qu'en penses-tu ?

Sfc
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Re: Nouveau sur le forum

Message par Sfc »

Bonjour Quetzal.

Et donc s'il n'y a pas de "normal" ou "anormal", il y a quoi ? On est quoi alors ?
Vision biaisée ok, mais que faire pour qu'elle ne le soit pas ?

"Malade", j'avais oublié cela... Qu'il faut que j'aille me faire soigner, faire une cure, parce que c'est le monde à l'envers et que je suis complètement fêlé... Je ne me souvenais plus de ça, mais en lisant le mot "malade", tout ces souvenirs là sont revenu d'un coup. Ça fait mal :cry:
Ce que tu dis est vrai. Quand vous m'écrivez, je relis plusieurs fois ce que vous me dite et je réfléchis en même temps et après à ce que vous avez dit. Ce me rend compte alors que c'est des choses finalement simple mais que l'on ne voit pas. "Simple" pas tellement enfaîte, car je m'en rend compte mais y sortir ? Comment on fait ?

Il serait plus valable que celui des parents de mon petit-copain, car dans le fond c'est avec celui que j'ai grandis. Donc, c'est comme si je suis formaté sur ce format. Je me rend compte que celui des parents de mon petit copain est plus juste et plus sage, mais je ne sais pas comment faire pour changer de "format", de "programme" et jusque là je n'y arrive pas.

Si je comprend tu dit qu'il n'est pas facile de changer la vision que l'on a d'eux. Moi je dirais le contraire. Il est très facile que la vision que l'on a d'eux change ! Et pour ça ils ont bien aidé pour que maintenant elle soit bien négative.

Ce n'est pas grand chose dans une vie oui, mais en attendant on fait quoi ? Je n'en peux plus de vivre ça, d'être rejeté. Elle me dit que je leur fait du mal mais c'est eux qui me fond le plus de mal.
"Certains ne le feront jamais" Malheureusement je le sais et j'angoisse à ce que celle arrive.

Que je suis leur enfant, qu'ils veulent mon bonheur, etc ils me l'ont dit, plutôt ma mère car mon père pour dire les choses il n'est pas fort pour ça. Mais ils font quoi ? Tout l'inverse. Elle le sais que je suis heureux avec lui, car une fois je lui avait dit "Dsl j'étais au téléphone avec *******" car elle m'avait demandé quelque chose et elle m'avais répondu par un question rhétorique : "Ah c'était pour ça que tu était tout fier et tout gai ?" Et pourtant elle ne fait rien pour comprendre ni pour évoluer, rien... Elle préfère me prendre pour un malade physique et psychiatrique, dégouttant et pas heureux.

Que veux tu dire par ce mettre en pause ? et pas "ça passe par la nécessité de mettre de la distance (physique et/ou en termes de contacts)" ?

Tu peux voir à quel point ça m'affecte en me lisant ? Comment ça ?

Il y a deux autres traumatismes qui on toujours un impact sur moi aujourd'hui. L'un notamment de deuil et l'autre physique. Et ces deux autres traumatismes on toujours des effets sur moi. Pourtant j'ai eu du soutient, beaucoup de soutient pour le coup, mais rien à fait que j'en ai guérie...
Qu'elle est se processus, comment, où, quand ?

Surement mieux, mais pas suffisant. Oui ça me fait un peu une bulle d'air mais surtout oui me rappel que je ne suis pas seul. Car pour le bulle d'air je suis toujours dans le problème et la situation... J'apprécie déjà d'avoir des réponses, qu'il y ai cette démarche d'aide et de soutient.

MERCI A TOUS :)

Non je ne perçois pas vraiment la différence...

Non tu ne te trompe pas, je suis plus qu'un peu désespéré par le situation... Tu as raison dans tout ce que tu dit là.

Merci du temps que tu m'accord à me répondre.

J-Lyon
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Re: Nouveau sur le forum

Message par J-Lyon »

Bonjour Sfc,

Je voudrais soulever un point positif, en fin de ton dernier message tu dis apprécié la démarche de soutien et donc si je le mets en relief avec ton premier message qui disait que tu venais une nouvelle fois, sans savoir pourquoi ni même si ca aura un intérêt, quelque part je me dis qu'il y a un effet.

Dans l'ensemble de tes posts tu poses les questions qui sont du type "comment faire ?", "comment faire évoluer les choses ?", etc..
Nous pouvons te guider, te donner la force et le courage de changer les choses en te permettant de mieux discerner ce qui est juste ou acceptable dans les relations actuelles avec ta famille, et ce qui ne l'est pas. Tu as commencé a réaliser que certains actes ou certaines phrases n'étaient pas acceptables, et tu n'y prêtait peut être plus attention car c'était devenu comme "habituel".
Quelqu'un sera toujours là pour te parler, c'est le principe de ce forum. Mais s'en est aussi sa limite car nous restons des étrangers mais avec nos expériences et nos points de vue.

Changer les choses, c'est trouver la force en toi de discuter avec les personnes qui peuvent t'accompagner. Tu as surement besoin d'une aide extérieure, une personne tierce qui peut t'aider. Ce sont des professionnels qui sont à l'écoute, ils ont l'habitude (je parle des numéros de téléphone et autres infos qui t'ont été donné et qui aident les personnes qui ont besoin ). Ça ne coûte rien d'appeler et d'essayer.

Compte tenu de la situation de confinement, les lycées ne rouvrant pas je crois, c'est dommage, mais au cas où, il y a des personnes au sein d'établissement qui sont aussi formés comme le personnel médical (infirmerie).

Un medecin peut aussi etre une personne qui peut aider. Faut il pouvoir le voir en privé, et avoir une raison de le voir.

Effectivement tu parles aussi des parents de ton copain. Tu as l'air de les apprécier. As tu déjà parlé de la situation avec eux lorsque tu les a vu ? Si tu arrives a aller chez ton copain, est ce quelque chose que tu pourrais aborder ? Ils pourraient peut être t'aider sur ce point. Ils n'ont peut être pas conscience de la situation que tu vis.

Voila, ce que je peux te dire de mon coté. Tu peux toujours écrire pour échanger dans tous les cas.
Encore une fois courage à toi.


Sfc
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Re: Nouveau sur le forum

Message par Sfc »

Bonjour J-Lyon,

Oui ! Il faut que je le reconnais et je le reconnais, cela à quand même un début d'effet positif sur moi.


Quelqu'un sera toujours là pour me parler, est j'apprécie ça sur ce forum. Car je suis allé frapper une fois à une porte, j'ai eu un certain suivie mais cela à été éphémère et je suis dessus ainsi que frustré d'avoir dû parler de tout ça sans qu'il y est quelque chose à la clef.
Ok le forum à ces limite, mais vous étés des étrangers qui savent me répondre, qui sont là et avec qui j'arrive à parler (cela et plus facile pour moi). L'expérience que vous avez et les points de vue sur lequel vous vous placez permet de voir le chose autrement et de se sentir vraiment pas seul dans cette merde !

Oui ça ne coûte rien d'appeler et d'essayer, mais j'ai déjà fait cette effort et ça n'a pas été fructueux du tout ...

Mon lycée ne va en effet pas ré-ouvrir pour cette année scolaire 2019-2020. C'est auprès de la référent santé du lycée qui est aussi surveillant et membre de la vie scolaire que je trouvais auparavant ressource.

Le médecin ok, mais le médecin qui me suis est celui de la famille et il faut payant la consultation. Comme je dois payer tout moi même moi code et mon permis, je n'ai pas forcement les moyens de me permettre des excès, déjà que je m'en permet pour allé voir mon petit-copain.

Oui je les apprécie beaucoup ! Ils sont vraiment très sympa, très ouvert, très accueillant et ils font preuve de beaucoup de soutient comme ils le peuvent à leur niveau.
Oui, ils sont au courant de tout. Avec eux j'ai joué vraiment la transparence dès le début, car déjà j'aime fonctionner comme ça et pis avec eux je savais que je pouvais avoir confiance, d'autant plus que le courant est passé rapidement entre nous.
Quelque chose que je pourrais aborder ?


Merci beaucoup Jé pour le soutient et l'aide que tu t’efforce à m'apporter et je tiens à dire que ce n'est pas des efforts qui servent à rien.
Sfc

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Quetzal
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Re: Nouveau sur le forum

Message par Quetzal »

Sfc a écrit :
08 mai 2020 13:53
Et donc s'il n'y a pas de "normal" ou "anormal", il y a quoi ? On est quoi alors ?
Vision biaisée ok, mais que faire pour qu'elle ne le soit pas ?
Nous sommes toutes et tous différent-e-s, rien n'est "mieux" ou "moins bien" qu'autre chose. En fait il y a simplement des groupes majoritaires et des groupes minoritaires (pas en quantité, mais en pouvoir) : les groupes majoritaires (souvent moins nombreux d'ailleurs) dominent les groupes minoritaires, et ce sont eux qui déterminent des pseudo-normes... mais ça ne veut pas dire que les groupes minoritaires n'auraient pas le droit d'exister, qu'ils seraient défaillant-e-s, qu'il y aurait quelque chose qui cloche chez eux...

Pour que la vision biaisée de tes parents changent et se rapproche de la réalité, cela ne peut passer - je pense - que par l'éducation. Qu'ils s'informent, qu'ils apprennent, qu'ils se rendent compte que leurs préjugés ne sont que ça. Des préjugés. Après pour s'informer, encore faut-il le vouloir !
Et ça ne passera pas forcément par toi (ta parole aura surement peu de poids à leurs yeux...). ça peut passer par des pairs (d'autres membres de la famille), par des figures d'autorité (médecins, autorité religieuse, etc), par des personnes qu'ils estiment... Et ça peut prendre du temps.

Concrètement, toi tu n'as pas vraiment de contrôle sur tes parents, sur comment ils pensent, (pas plus qu'eux n'ont de contrôle sur ce que tu penses). La seule chose sur laquelle tu peux avoir du contrôle, c'est sur comment toi tu vis tout ça. Ce qui ne veut pas dire que c'est facile, loin de là. Mais disons que toi, de ton côté, tu peux par exemple travailler sur le fait que leurs propos ne te définissent pas (tu sais en toi que tu n'es pas malade, que tu es amoureux, et que c'est plutôt sain et positif d'être amoureux, bien plus que de nourrir de la haine et du rejet.. si tes parents sont croyants, c'est d'ailleurs assez intéressant de voir que là clairement ils ne sont pas cohérents avec les principes d'amour et d'accueil prônés par les religions). Tu peux développer tes ressources pour te protéger, que ce soit en répondant (oui tu as le droit de leur répondre après tout, tu as le droit d'être en colère et de gueuler un coup) ou en les ignorant, en faisant comme s'ils n'existaient pas... bref tu fais ce qui fonctionne pour toi)

Il serait plus valable que celui des parents de mon petit-copain, car dans le fond c'est avec celui que j'ai grandis. Donc, c'est comme si je suis formaté sur ce format. Je me rend compte que celui des parents de mon petit copain est plus juste et plus sage, mais je ne sais pas comment faire pour changer de "format", de "programme" et jusque là je n'y arrive pas.
Si je comprend tu dit qu'il n'est pas facile de changer la vision que l'on a d'eux. Moi je dirais le contraire. Il est très facile que la vision que l'on a d'eux change ! Et pour ça ils ont bien aidé pour que maintenant elle soit bien négative.
Je disais "pas facile" dans le sens "pas facile à vivre". Et ta phrase juste avant illustre bien cela... Pour toi, même si ta vision de tes parents a radicalement basculé (et j'imagine que tu es déçu de cette facette d'eux que tu as découvert ? :/), ce n'est pas facile pour autant à vivre, parce que comme tu dis, tu as grandi avec leur set de valeurs. En fait, c'est vraiment changer de référentiel, remettre en question ton modèle familial, et trouver celui qui te convient mieux. C'est pour ça que l'adolescence peut être un peu compliquée, parce que ça implique beaucoup de chamboulement de valeurs.. Encore plus dans une situation comme la tienne où tu te rends compte que les valeurs de tes parents ne sont pas compatibles avec toi en tant que personne :/ Pourtant tu dis que tes parents t'ont dit qu'ils souhaitaient ton bonheur et que tu es leur enfant. ça je pense que c'est super positif, parce que même si effectivement dans leurs actes ils font plus de mal que de bien, ils sont dans cette ambivalence là, et à un moment ils auront bien à se rendre à l'évidence que ton bonheur ne passera que par un changement de comportement de LEUR part. :/
ça pourrait peut-être aider que d'autres personnes puissent parler à tes parents... Je ne sais pas s'ils seraient prêts à échanger/ contacter une asso comme Contact, ou échanger avec les parents de ton copain... mais s'il y a quelqu'un dans ta famille, comme un oncle, une tante, un grand-parent etc, qui puisse te soutenir, cela pourra peut-être les aider à avancer.
Que veux tu dire par ce mettre en pause ? et pas "ça passe par la nécessité de mettre de la distance (physique et/ou en termes de contacts)" ?
Je veux dire que couper les ponts avec ses parents, que ce soit partiellement (se parler de tps en tps) ou totalement (silence radio), temporairement (pendant le temps qu'il faudra) ou parfois définitivement, ça peut aider. Toi : à t'épanouir, t'émanciper et gagner en confiance en toi ; tes parents : à s'apaiser, se faire à l'idée, faire le deuils de leurs idéaux et projections à ton égard, s'informer de leur côté, bref avancer.
On avance parfois mieux en parallèle plutôt qu'ensemble.

Pour la question des trauma et de la résilience.... Tu sais des fois ça peut prendre des années à se sortir d'un stress post traumatique, à se remettre d'événements douloureux.. Parfois il y a besoin d'un déclic, d'une parole, d'une rencontre, d'une lecture etc. Parfois ça demande un long travail sur soi. Et comme je l'ai dit, il n'y a pas de recette miracle.
Je dirais que déjà, se sortir d'une situation de violence c'est assez primordial. Là tu sembles vivre des violences psychologiques, qui ont été physique aussi. Cette situation génère du stress et de l'anxiété, alors forcément ce n'est pas une situation dans laquelle tu peux aller mieux comme ça par magie. Le premier truc il me semble c'est pouvoir sortir de cette situation...
Que ce soit en t'adressant à un service dont on t'a parlé, à un-e adulte de confiance (les parents de ton petit ami semblent de bons interlocuteurs^^) à un-e professionnel-le etc... Selon la situation, te mettre à l'abri peut passer par la fugue (vu que tu es encore mineur si j'ai bien compris, la personne qui t'hébergerais aurait 24h pour prévenir les services de l'Aide sociale à l'enfance, à partir de là ça peut passer par aller en foyer le temps de voir s'il est préférable de t'éloigner de ton environnement familial ou pas... ça peut passer par te tourner vers le Refuge, etc.
Une fois à l'abri, d'une façon ou d'une autre, ce devrait être plus facile d'avancer. Peut-être qu'en lisant ça, tu te dis ouhlala c'est trop de démarches, trop compliqué, ça fait peur, et peut-être que pour toi il te semblera plus adapté d'attendre ta majorité pour enfin sortir de cette situation. C'est vraiment comme tu le sens en fait :)

Et dernière chose : as-tu exprimé comment tu te sentais, auprès de tes parents ? Ils disent vouloir ton bonheur, leur as-tu dit que lorsqu'ils font tel ou tel truc, te disent telle ou telle chose, tu te sens super mal, que ça te rend malheureux, que tu n'en peux plus etc (voire que tu aimerais ne plus vivre avec eux tellement c'est dur pour toi) ? Peut-être que ça peut les aider à comprendre aussi les conséquences de leur comportement... Peut-être ont-ils besoin d'un électrochoc pour comprendre le mal qu'ils te font là ... Clairement c'est pas d'aimer un mec qui te rend malheureux là.... C'est l'homophobie...

Courage en tout cas.

Sfc
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Re: Nouveau sur le forum

Message par Sfc »

"Encore faut-il le vouloir !" Bien là est le problème avec eux. J'ai l'impression qu'ils ne veulent pas évoluer, que le sujet est tabou et doit le rester.

Pour prétendre avoir de l'aide des autres membres de ma famille, faudra d'abord qu'ils soient eux même au courant de qui je suis vraiment et de la situation.
L'aide de figures d'autorité comme les médecin que tu cite, ça me fait peur. Je ne sais pas... Dans ma tête, c'est comme si je me retrouvais devant des géants d'acier ou des buildings avec mon petit 1m75. Je me suis déjà retrouvé une fois avec une juge d'instruction au téléphone. Face à l'importance de cette personne dans le système et l'importance de l'organisation de laquelle elle régie "Antenne de justice", j'étais comme paralysé, ayant dans un sens honte de ce que je faisais et pis me demandant justement ce que j'étais en train de faire.
Pour les personnes qu'ils estiment je ne sais pas trop, je ne sais pas qui ils estiment vraiment.
Il y a cependant des personnes de mon lycée, adultes, ex-professeurs quand j'étais au collège avec qui je suis toujours en contact, qui m'avaient proposées de leur parler... J'avais refusé...

Est-ce que ce serait une solution ?
Concrètement, toi tu n'as pas vraiment de contrôle sur tes parents, sur comment ils pensent, (pas plus qu'eux n'ont de contrôle sur ce que tu penses). La seule chose sur laquelle tu peux avoir du contrôle, c'est sur comment toi tu vis tout ça. Ce qui ne veut pas dire que c'est facile, loin de là. Mais disons que toi, de ton côté, tu peux par exemple travailler sur le fait que leurs propos ne te définissent pas (tu sais en toi que tu n'es pas malade, que tu es amoureux, et que c'est plutôt sain et positif d'être amoureux, bien plus que de nourrir de la haine et du rejet.. si tes parents sont croyants, c'est d'ailleurs assez intéressant de voir que là clairement ils ne sont pas cohérents avec les principes d'amour et d'accueil prônés par les religions). Tu peux développer tes ressources pour te protéger, que ce soit en répondant (oui tu as le droit de leur répondre après tout, tu as le droit d'être en colère et de gueuler un coup) ou en les ignorant, en faisant comme s'ils n'existaient pas... bref tu fais ce qui fonctionne pour toi)

En gros, si je comprend le fond de ta pensé, il faut que de mon côté je me développe une armure, des douves et que je créer une armée contre l'homophobie de mes parents. D'une part afin de survivre et de pouvoir ensuite retrouver une vie, mais aussi pour qu'ils arrêtent de me faire du mal ou du moins qu'ils m'atteignent moins facilement ?
j'imagine que tu es déçu de cette facette d'eux que tu as découvert ? :/
Oui ! Énormément. Dans un sens je mis attendais un peu mais pas de cette manière.

Je ne sais non plus s'ils seraient prêts à échanger. Je ne sais aussi pas la réaction qu'ils auraient... Colère ? Neutre sur le coup ? Compassion ? Dénégation ? ...
Les faire échanger avec les parents de mon petit-copain, il faudra déjà qu'ils se rencontrent et déjà là ce va être un calvaire de plus. Car je sais ce que pense ses parents et je sais ce que pense mes parents, en cela j'ai peur qu'il y ai un conflit plus ou moins important et grave qui se créer. De plus, je n'ai pas envie d'attiré des ennuis à cette belle famille...
Tout le membre de ma famille, même mes oncles, tante et mes frère, sont, je suis près à le parier, soit homophobe, soit dérangé avec cette idée. En quoi je me permet de le dire ? En leurs comportement, leurs valeurs et en leur croyance. Donc niveau famille, je ne vois que des piètres ressources.
C'est aussi que je n'ai pas envie de me faire soit exclure, soit que leur estime pour moi change ou tout autre chose, que je ne leur aient pas dit et que je souhaite ne pas leur dire. J'aime beaucoup trop mes neveux et nièces, pour que j'en soit écarté ou que leur endoctrine ne les écartent de moi.
On avance parfois mieux en parallèle plutôt qu'ensemble.
Oui c'est surement vrai. Mais avancer en perdant toute ma famille, c'est comme s'il l'on m'enlevais une partie de moi même, que l'on me coupais les deux jambes ou les deux bras.
Tu sais des fois ça peut prendre des années à se sortir d'un stress post traumatique, à se remettre d'événements douloureux.. Parfois il y a besoin d'un déclic, d'une parole, d'une rencontre, d'une lecture etc. Parfois ça demande un long travail sur soi. Et comme je l'ai dit, il n'y a pas de recette miracle.
En effet, mais je sais aussi que l'on peut ne jamais sans remettre. Et si la situation avec ma famille ne s'améliore pas, à ce niveau, à mon état de conscience actuel j'ai peur de ne plus jamais pouvoir être pleinement heureux, même avec l'amour de ma vie.

Cette situation me génère oui du stress et de l'anxiété, mais aussi de l'angoisse, de la peur de la colère mais que je n'arrive pas à exprimer. Tout reste en moi. Je n'arrive pas à externaliser les sentiments et toute cette pourriture qui me ronge.

Le fugue. Oui... J'ai déjà fugué deux fois. Une première fois le temps d'un week-end et la seconde pendant 4 jours. Je suis encore mineur, 17 ans et c'est en ça que je me rend compte que j'ai jouer avec le feu. Je me rend compte que les délai ont été explosé et que j'ai faillis causer des problèmes aux parents de mon petit-copain.
Les conséquences que cela peut avoir, comme toute les autres dans le fond me fond réellement peur et j'aimerais quelles n'adviennent pas...
Mais malheureusement, à force de tourner en rond et de creuser partout, je crois qu'il faudra bien à un moment que l'une d'entre elles adviennent.
Et dernière chose : as-tu exprimé comment tu te sentais, auprès de tes parents ? Ils disent vouloir ton bonheur, leur as-tu dit que lorsqu'ils font tel ou tel truc, te disent telle ou telle chose, tu te sens super mal, que ça te rend malheureux, que tu n'en peux plus etc (voire que tu aimerais ne plus vivre avec eux tellement c'est dur pour toi) ? Peut-être que ça peut les aider à comprendre aussi les conséquences de leur comportement... Peut-être ont-ils besoin d'un électrochoc pour comprendre le mal qu'ils te font là ...


Oui... J'ai essayé et plus d'une fois. En parlant calmement, comme en parlant sur un ton plus agressif. Je me suis retrouvé face à aucun retour positif, ni même négatif d'ailleurs.
Clairement c'est pas d'aimer un mec qui te rend malheureux là.... C'est l'homophobie...


Des mots bien choisi, une phrase qui pointe le cœur du problème.

J'apprécie beaucoup de voir lire car je sens beaucoup de sagesse dans vos messages.
Merci

J-Lyon
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Re: Nouveau sur le forum

Message par J-Lyon »

Salut Sfc,

En te lisant, on voit a quel point tu as vraiment beaucoup de choses enfouies en toi et que tu révèles petit à petit. Ce n'est surement pas facile pour toi de partager cela mais ça permet aussi de vider ton sac. Et n'oublie pas que tu peux aider d'autres personnes qui n'osent pas s'exprimer et qui vivent des choses difficiles aussi.

Pourquoi cette personne tierce, quel qu’elle soit (medecin, prof, professionnel d'action sociale) est importante ? comme tu l'exprimes, tu as tout abordé avec tes parents a priori, et ca ne fonctionne pas. Il ne montre pas d'envie de le comprendre car il n'ont pas en face d'eux quelqu'un qui peut prendre le temps de leur expliquer à "armes égales". De ton coté, au vu de leur ouverture sur le sujet, ils ne donnent pas assez de légitimité à tes propos (surement lié à ton age et le fait que tu es "juge et partie", car tu défends ta propre cause).

Donc oui si tu as un (des) prof(s) avec qui tu es en contact, c'est une très bonne chose. tu seras surement d'autant plus en confiance. A toi de déterminer qui sera ou seront les plus à même de t'aider en fonction de la proximité que tu as avec eux.

Pour ce qui est du reste de ta famille, il est compréhensible que tu ne souhaites pas chambouler les choses. Mais en revanche tu peux parfois etre surpris. En fait les gens sont très égoistes souvent, et quand les choses les touchent indirectement, c'est moins problématique. Je ne t'invite pas a parler avec un membre de ta famille car, si tu ne le sens pas, ce n'est pas la peine de mettre de l'huile sur le feu. En revanche, et peut etre par la suite quand , je l'espère, les choses iront mieux, tu auras peut etre du soutien ou au minimum du respect d'autres membres de ta famille.

Donc si tu as cette opportunité d'avoir une aide d'un professeur, ce peut etre une premiere étape. Mais ne minimise pas les choses et ouvre toi comme tu le fais avec nous. Car ils pourront mieux prendre la dimension de la situation.

Tiens nous au courant.

benjamin49
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Re: Nouveau sur le forum

Message par benjamin49 »

Bonjour Sfc,

je m'appelle Benjamin et je suis bénévole dans l'association Contact.
Je viens de parcourir vos échanges et je commencerai par dire que je suis d'accord avec ce que t'ont dit J-Lyon et Quetzal ! Merci à eux pour ces précieuses paroles. Je vais donc essayer de ne pas ou peu faire de redites.


Je pense moi aussi que tous les personnes de confiance avec lesquelles tu pourras échanger seront les bienvenues. Parler aide à faire baisser la pression ; comme enlever le bouchon sur une cocotte-minute, pour éviter d'exploser. Stopper un moment toutes les idées noires qu'on a en tête, se débarrasser de quelques unes et profiter du recul que peuvent te donner ces personnes. Ne pas rester seul avec ses ennuis, surtout quand ils deviennent insupportables, comme j'ai l'impression que ça devient le cas pour toi si je ne me trompe pas.

Mais comme tu l'évoquais dans ta situation, il y a peu de personnes de ton entourage ou du forum qui pourront te donner des moyens d'avancer concrêtement. La plupart pourront te soutenir ... et c'est primordial aussi. Toutefois, il y a des acteurs dont c'est la mission. Dans ta situation, c'est le Refuge qui me vient immédiatement en tête ; l'association qui accompagne les jeunes qui ont du quitter le domicile familial quelqu'en soit les raisons. Tu peux contacter, si tu le souhaites, leur ligne d'urgence au 06 31 59 69 50. Il ne s'agit pas d'une autorité et tu peux échanger avec eux par SMS.
Je ne dis pas qu'il te faut quitter tes parents, ni qu'ils te demanderont de le faire. Mais ils sauront évaluer avec toi les différentes possibilités qui se présentent à toi. Ce sera à toi ensuite d'agir selon ce qui te semble le plus important. Dis moi ce que tu penses de cette possibilité et si tu as besoin d'autres infos ou d'un support quelconque.


Dans vos échanges, il y a deux autres points qui ont attiré mon attention : l'importance que tu accordes à ta famille pour ton bien-être et le leur et la notion de "victime".

En ce qui concerne le fait de conserver le lien avec ta famille, c'est là que notre association pourra t'accompagner. Il y a tout un tas de façon d'essayer de les faire évoluer (brochures de l'asso, témoignage d'autres parents, un soutien dans la famille ou peut-être qqch fera un déclic) mais j'ai bien peur que tu ne puisses les mettre en oeuvre que quand tu sauras quoi mettre en oeuvre pour te sentir en sécurité. Il s'agira alors de discuter avec toi de ce qui est possible et tu trouveras forcement des choses à essayer. Il n'y a pas de garantie mais tu ne serais pas le premier pour lequel les choses changent au moins partiellement.

Par contre, tu n'as pas rebondi sur la réponse que J-Lyon ou Quetzal t'a faite sur ta volonté de "ne pas [te] faire passer pour une victime". Quelle était ta crainte à ce sujet ?


Il faut en tout cas beaucoup de force et de courage pour endurer ce que tu vis et j'espère que nous pourrons t'accompagner jusqu'à ce qu'il y ait des progrès dans ta situation.

Benjamin

PS: si ton copain habite près d'annecy et que tu as la possibilité d'aller le voir, sache qu'il y a une asso Contact là-bas. Je peux te mettre en relation avec des bénévoles.

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Quetzal
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Re: Nouveau sur le forum

Message par Quetzal »

Sfc a écrit :
10 mai 2020 18:30
En gros, si je comprend le fond de ta pensé, il faut que de mon côté je me développe une armure, des douves et que je créer une armée contre l'homophobie de mes parents. D'une part afin de survivre et de pouvoir ensuite retrouver une vie, mais aussi pour qu'ils arrêtent de me faire du mal ou du moins qu'ils m'atteignent moins facilement ?
C'est à peu près ça. En gardant en tête que clairement, ce n'est pas censé être à toi de te "blinder" mais aux autres de cesser de te tirer dessus. Parce que ce serait très culpabilisant de dire que si on vit mal une situation d'oppression c'est de notre faute, qu'on a qu'à pas le prendre mal... Mais effectivement on a des ressources en nous et agir sur ce sur quoi on peut avoir un peu de contrôle, plutôt que d'essayer en vain d'agir sur des choses en dehors de notre contrôle, c'est non seulement meilleur pour la santé mentale, mais c'est aussi une forme de (re)prise de pouvoir sur ce que l'on peut traverser :)
Et ce n'est pas seulement "se protéger" ou réagir aux attaques et à la violence, mais c'est aussi prendre soin de soi, et s'aménager des espaces de soutien, des espaces sécurisés et sécurisant, et cultiver tout ça :) En gros : pouvoir recharger ses batteries régulièrement pour pouvoir être plus fort lors des moments difficiles.
Mais avancer en perdant toute ma famille, c'est comme s'il l'on m'enlevais une partie de moi même, que l'on me coupais les deux jambes ou les deux bras.
C'est pour ça que je n'ai pas parlé de la perdre. La distance peut l'aider à faire son chemin de son côté sans que toi tu aies à subir sa violence au passage, et toi à faire le tiens aussi de ton côté, te renforcer, te sentir mieux et plus confiant. Pour ensuite mieux se retrouver (ou par exemple te sentir moins sous une éventuelle emprise). Il leur faut sans doute du temps, mais ça ne veut pas dire que toi tu dois te manger de la merde de leur part pendant ce temps là ! Si tu en ressens le besoin, tu as le droit de t'extraire d'une situation violente, quitte à leur dire que tu reviendras le jour où ils cesseront de se comporter ainsi avec toi (ce qui n'empêche pas de leur dire que tu es toujours ouvert au dialogue, mais être ouvert au dialogue et être ouvert à la maltraitance c'est différent).
Je connais quelqu'un qui a coupé les contacts avec ses parents pendant 2-3 ans, parce qu'il n'en pouvait plus en fait de la violence de ses parents qui ne le respectaient pas (il est trans). Il avait dit à ses parents qu'il ne leur fermait pas la porte, mais que là juste garder contact c'était trop malsain pour lui, tant que ses parents étaient aussi transphobes. Lui il a pu se construire et faire sa vie de son côté, libre des violences de ses parents. Et au bout de 2-3 ans, c'est sa mère qui est revenue vers lui pour lui dire qu'elle voulait renouer avec lui, qu'il lui manquait etc. Il a fallu ce temps-là à ses parents pour qu'ils comprennent que bah, leur enfant était plus important que leurs préjugés à eux. Et ils ont pu reprendre contact et retisser des liens :)
Cette situation me génère oui du stress et de l'anxiété, mais aussi de l'angoisse, de la peur de la colère mais que je n'arrive pas à exprimer. Tout reste en moi. Je n'arrive pas à externaliser les sentiments et toute cette pourriture qui me ronge.
C'est pour ça que c'est important de pouvoir en parler pour que ça ne te ronge pas. Ici, auprès d'un-e psy, d'un-e adulte de confiance etc comme on a dit... :) Peut-être que si ça ne veut pas sortir par oral, tu peux envisager l'écrit. Que ce soit sous forme d'un journal où tu écris ce que tu ressens etc, ou d'une lettre que tu fais lire (ou pas) à tes parents pour exprimer ce que tu ressens vis à vis de la situation pour qu'ils prennent conscience du mal que te fait leur comportement, ou en extériorisant d'une façon ou d'une autre (par le sport, l'écriture, la musique, la peinture etc tu vois le truc).

Je voudrais aussi ajouter quelque chose concernant la fugue : si les parents de ton copain avaient eu des ennuis, ça n'aurait pas été de ta faute. Ce sont eux les adultes. Soit ils savaient ce qu'ils faisaient et en prenaient la responsabilité, soit il ne connaissaient pas la loi et là non plus tu n'es pas responsable de ça.
On est d'accord qu'il n'y a pas de solution idéale, dans le cas où la situation ne s'arrange pas d'elle-même.. C'est normal que ça te fasse peur, ça peut chambouler pas mal ta vie... C'est une question d'équilibre en fait : combien de temps et jusqu'où tu peux tenir dans la situation actuelle ? Est-ce qu'à un moment ça va devenir une nécessité absolue ? Est-ce que tu es prêt à ça, est-ce que tu peux encore "supporter" un peu plus avant d'envisager ce genre de possibilité ? etc
C'est pas évident, mais en parler peut t'aider à y voir plus clair en tout cas. Les lignes d'écoute (ou chat-écoute) peuvent t'aider et t'orienter là-dedans. SOS homophobie a un chat-écoute (si parler te stresse trop), et tu peux contacter le Refuge par email aussi, en plus des sms. Et bien sûr : cela ne t'engage à rien. Ce peut être juste une prise d'informations, pour envisager les options possibles pour toi.

Sfc
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Re: Nouveau sur le forum

Message par Sfc »

Bonsoir J-Lyon
En te lisant, on voit a quel point tu as vraiment beaucoup de choses enfouies en toi et que tu révèles petit à petit.
Oui, dire autre chose serais mentir. D'autant plus que mon petit-copain le vois et le sais aussi. Malheureusement, je n’arrive pas à parler de tout ça avec lui, je ne sais pas pourquoi... Suis-je trop introvertie pour ?
Et n'oublie pas que tu peux aider d'autres personnes qui n'osent pas s'exprimer et qui vivent des choses difficiles aussi.
Oui je le sais est c'est un peu ce qui ma permis de faire le pas décisif pour venir parler sur se forum. J'ai par un autre moyens, je ne sais pas si cela aboutira, d'aider pour plus tard des personnes.

Important par rapport à son statut j'entend, par rapport à ces fonctions.
Pour ce qui est du reste de ta famille, il est compréhensible que tu ne souhaites pas chambouler les choses. Mais en revanche tu peux parfois être surpris
Je ne sais pas si une "surprise" de ce genre puisse réellement arriver dans une famille catholique, dans les pricipes et aussi le vieux jeu.

Merci pour ta réponse.
Sfc

Sfc
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Re: Nouveau sur le forum

Message par Sfc »

Bonsoir benjamin49, enchanté !
Ne pas rester seul avec ses ennuis, surtout quand ils deviennent insupportables, comme j'ai l'impression que ça devient le cas pour toi si je ne me trompe pas.
Oui en effet cela a commencé à être compliquer au bout de quelque semaine et depuis c'est devenu de plus en plus insupportable. Jusque là je réussirais à reste "fort" mais avec le temps j'ai utilisé toutes mes forces.
Toutefois, il y a des acteurs dont c'est la mission.
Oui je le sais bien, on m'en a déjà parlé en dehors du forum. Sauf que je ne veux pas aller voir toutes ces organisations, toutes ces personnes. Toujours expliquer et ré-expliquer je n'en peux plus. D'autant plus que je ne suis pas à l'aise de parler comme ça, de moi et de mes problèmes ouvertement, je n'y arrive pas. Il faudrait surement que je le face, je ne sais pas peut-être que ce serais plus facile, mais franchement ce n'est pas du manque de volonté, mais du manque de "pouvoir psycologique", je pourrais dire comme un blocage dont je ne connais pas la cause.
Par contre, tu n'as pas rebondi sur la réponse que J-Lyon ou Quetzal t'a faite sur ta volonté de "ne pas [te] faire passer pour une victime". Quelle était ta crainte à ce sujet ?
Je ne sais pas vraiment, c'est un peu pareil que le fait de ne pas réussir à parler ouvertement. Moi, dans toutes mes années de conscience, j'ai toujours été un figure forte. Cela malgré décès, harcèlement sur mon physique au collège, peu d'ami(e)s/mise à l'écart, ... Alors la me sentir si faible que je le suis maintenant, dans un sens je ne supporte pas. Je n'ai pas envie de crier la situation sur tout les toit non plus, de me montrer touché et affaiblis face aux gens. C'est con, c'est un comportement con, mais voilà c'est un peu mon inconscient je dirais, je ne sais pas...

Merci pour ton message.
Sfc

benjamin49
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Re: Nouveau sur le forum

Message par benjamin49 »

Bonjour Sfc,

enchanté également ;)

oui si je comprends bien tu es fatigué voire épuisé ; d'être fort, de donner le change à tes parents, de répéter ton histoire, etc ...

Si parfois être fort est une injonction de la société (les garçons et les hommes doivent être forts par opposition aux femmes auxquelles elle attribue une certaine fragilité ... no comment :x ), j'ai l'impression que dans ton cas, c'est et ça a été un moyen de "survivre". Je me trompe ?
On parlait de résilience avant je crois ... ;)

Mais, dans ton cas, si j'en crois ce que je lis, j'ai l'impression que tu as besoin de recouvrir des forces mais corrige moi si je me trompe. Je me demandais donc si le fait de partager cet échange sur le forum pourrait être une solution pour toi, pour ne pas te répéter.
Alors c'est très très personnel et j'ai bien conscience que tu as livré bcp de toi ici (et je te remercie de ta confiance d'ailleurs) mais ca pourrait être un support pour une personne de confiance qui ferait des démarches à ta place par exemple ou pour qu'une asso de ton choix prenne connaissance de ta situation sans avoir besoin de te répéter.
En tant que bénévole, je peux activer mon réseau si tu le souhaites pour voir si une solution qui soit supportable (en énergie et en intimité) peut-être trouvée.
Que penses-tu du fait de te servir de ce que tu as livré ici ?

Prends soin de toi
Benjamin

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