Bonjour,
Vous ne le savez peut-être pas mais il est a priori illégal de donner des noms de médecins sur des forums et espaces publics car cela s'apparente à de la publicité. Vous pouvez donc inscrire l'initiale seulement et donner les coordonnées en MP. Après le forum prend ses responsabilités mais je pense que c'est bien de le savoir.
De plus, si c'est un médecin transfriendly (mais vu le retour de Flo j'aurais du mal à le considérer comme tel...), il nous faut protéger nos médecins en ne rendant pas public leurs noms, au risque qu'ils subissent des pressions (du conseil de l'ordre des médecins notamment).
Ensuite pour revenir au message initiale de Steph :
Votre fille a 15 ans c'est ça ? Elle peut donc commencer une prise hormonale à cet âge si elle le souhaite (tout médecin qui vous dirait le contraire vous mentirait... Et oui, ils sont nombreux à le faire pour tenter de décourager et/ou parce qu'ils n'y connaissent rien ha ha..). D'ailleurs si un-e médecin généraliste accepte, iel peut tout à fait lui faire une primo-ordonnance hormonale : ce n'est pas réservé aux endocrinologues.
Peu de généralistes le font mais iels en ont le droit et la capacité.
Concernant la prise hormonale, elle n'est pas "sans conséquence" certes, mais on en fait aussi beaucoup sur nos prises hormonales alors qu'en parallèle :
- des milliers d'enfants se voient prescrire des prises hormonales imposées sans que cela ne dérange personne
- des milliers d'enfants se voient prescrire des bloqueurs hormonaux sans que cela ne dérange personne
- des millions de femmes prennent des hormones sans que cela ne dérange personne (que ce soit via des contraceptifs hormonaux ou au moment de la ménopause...)
Quand il s'agit des personnes trans, là d'un coup tout est fait pour nous décourager, nous faire peur, nous dissuader, on avance la crainte pour notre santé etc. Ce "double-standard" est assez injuste et injustifié. Et bien entendu, c'est le discours qu'entendent les parents (et les personnes concernées!) donc ça provoque souvent des inquiétudes qui sont pourtant assez peu fondées...
Les effets en sont d'ailleurs très très surévalués :
la grande majorité des effets des hormones sont réversibles et ceux qui sont ou seraient irréversibles ne le sont qu'à moyen long-terme. Aucun n'empêcherait la personne de vivre dans son genre d'assignation si jamais elle le souhaitait.
La question de la stérilité est effectivement un enjeu important sur lequel réfléchir, évidemment, mais il existe aussi des moyens de préserver sa fertilité.
Ensuite, lorsque vous parlez de "l'opération", est-ce quelque chose dont parle votre fille, ou bien que vous imaginez de votre côté ?
Il n'existe tout d'abord pas "une" opération, mais de multiples. Envisager les chirurgies par le seul biais d'une vaginoplastie (car j'imagine que c'est de cela dont vous vouliez parler) est pour le moins réducteur. Il existe même plusieurs opérations génitales...

Toutes les personnes trans ne souhaitent d'ailleurs pas faire d'opération génitale, donc peut-être que votre fille n'en a pas envie, n'y pense pas ou pas encore. Attention à d'éventuelles projections personnelles ^^ C'est normal que cela vous questionne, mais on peut vite sentir une forme de pression de l'entourage quand on vient systématiquement réduire nos démarches à l'apparence de nos organes génitaux :/
Ce type de chirurgie est de toute façon réservée aux majeur-e-s, donc elle a le temps de voir venir (et vous aussi).
J'en profite pour rappeler qu'
il n'existe aucun parcours officiel. Les équipes protocolaires (de la SoFECT, renommée FPATH, renommée Trans Santé...) telle que le Gretis, n'ont rien d'officiel. Elles s'autoproclament expertes, "société savante" etc, mais il s'agit d'équipes le plus souvent maltraitantes qui imposent des critères et des conditions irrespectueuses des droits des patient-e-s (pas de libre choix de ses praticiens), sexistes, transphobes, homophobes, etc. Ces équipent ne suivent même pas 10% de la population trans... Et pourtant elles sont à la source de difficultés de prise en charge par la CPAM, de refus d'ALD, de pressions voire de condamnations de médecins agissant en dehors de leurs équipes.
Si elles peuvent convenir à certaines personnes, elles participent activement à maintenir un système de santé oppressif à l'égard des personnes trans. Les retours et témoignages sur leurs pratiques abjectes sont multiples, il existe des vidéos de leurs réunions, des conférences auxquelles on a pu assister, certain-e-s bénévoles associatifs les ont rencontrés, bref tout ce que j'avance ici repose sur des bases solides et ne comporte aucune exagération (même si on peut avoir du mal à croire à un tel degré de violence, de transphobie, de mépris de la part de médecins...).
Si vous pouvez éviter ces équipes, ce sera sûrement bénéfique pour votre fille.
Et oui du coup je me permets de finir là-dessus : Une transition ne permet pas de "devenir" une femme (ou un homme, ou une personne de genre non-binaire). Votre enfant ne va pas "devenir" une femme parce qu'elle aura pris des hormones ou aura fait des opérations chirurgicales, ni parce qu'elle aura éventuellement changé son prénom et sa mention de genre à l'état civil.
Votre fille est déjà une fille (si c'est ainsi qu'elle se définit).
Nos genres ne sont pas conditionnés à notre apparence ou à nos démarches (quelles soient médicales ou administratives/juridiques). Ils sont conditionnés à notre seule autodétermination. Et ce que l'on soit cisgenre ou transgenre : une femme cis n'est pas une femme "parce qu'on lui a dit qu'elle l'était" ou "parce qu'elle ressemble à une certaine norme de ce qui serait "une femme"... mais parce que c'est ainsi qu'elle se définit, qu'elle se reconnaît, qu'elle qualifie son genre.
