La Marche des Fiertés a-t-elle encore un sens aujourd'hui ?
Publié : 23 oct. 2007 19:31
Cyril a écrit :Historique rapide de la marche des fiertés
Avant les années 1970, aux Etats Unis, la clientèle des cabarets transformistes et des établissements gay subit un harcèlement régulier de la police. Il était alors interdit de servir des boissons alcoolisées aux homosexuels, de danser entre hommes ou de se travestir, dans l'Etat de New-York.
Dans la nuit du 27 au 28 juin 1969, à une heure plus tardive qu'à son habitude, la police new-yorkaise opère des descentes musclées dans les bars gays de Greenwich Village.
Dans la rue Christopher Street, elle s'introduit dans le "Stonewall Inn", établissement dont la clientèle est transgenre, homosexuelle, bisexuelle et hétérosexuelle, mais les choses ne se passent pas comme d'habitude...
Pour la première fois, les clientes et clients se rebellent contre l'oppression policière. Des passants choqués par l'attitude de la police se joignent à eux, inversant progressivement le rapport de force entre cette foule qui s'élève contre l'attitude de la police, et les forces de l'ordre. Face à ce soulèvement populaire, ces dernières se barricadent dans le "Stonewall Inn" et attendent des renforts...
Malgré l'arrivée de troupes supplémentaies, les altercations dureront trois jours...
Cette révolte restera à jamais le symbole du réveil des personnes transgenre, homosexuelle, bisexuelle et hétérosexuelle, qui ne supporteront plus jamais l'oppression basée sur un rejet de l'identité de genre, et des orientations affectives et sexuelles.
Désormais, ceux-ci mettent fin aux persécutions qu'ils subissent en silence et décident ne plus jamais se cacher.
Petit à petit, des manifestations commémoratives de cet évènement seront organisées dans le monde.
De 1971 à 1977, en France, les premiers manifestants se joignent d'abord aux défilés syndicaux du 1er mai.
Le 25 juin 1977, la première "Gay Pride" est organisée à Paris. Elle regroupe environs 1 000 personnes.
En avril 1981, ils seront 10 000. Cette même année, le gouvernement français met fin au fichage des personnes homosexuelles, et dépénalise l'homosexualité...
L'aspect festif est quasiment absent des "Gay Pride" de l'époque, qui sont organisés dans le but de faire changer les choses vers un plus grand respect des personnes, indifférement de leur identité de genre ou de leur orientation sexuelle. A partir de cette époque, le nombre de participants diminue d'année en année...
Il faudra attendre une succession d'évènements choquants (propos de Jean-Marie LePen sur les "sidatoriums" ; menace d'interdiction de la revue "Gai Pied"...), dans les années 1980, pour que la population décide de se rassembler à nouveau en masse.
A partir de 1995, d'autres agglomérations du pays commencent à organiser des Marches des Fiertés. Moins fréquentées que leur grande soeur parisienne, elles ont cependant un impact sur la population locale, sur ses dirigeants, et renforce le message poilitique national.
Depuis 1997, les organisateurs décident de donner une tournure festive à l'évènement, tout en lançant un mot d'ordre annuel national conformément à l'esprit d'origine, pour mettre fin aux pressions homophobes et sexistes.
Aujourd'hui, conformément à l'esprit d'origine, les Marches des Fiertés se composent de personnes de toutes identités de genre et de toutes orientations affectives et sexuelles, avec un aspect festif et politique, et dans un esprit de commémorations des phobies en tous genres (transphobie, homophobie, lesbophobie, biphobie...), passées et actuelles.
(Attention : pensez à protéger leurs oreilles de vos enfants en bas âge du bruit des sonos)
Il est donc important de rappeller que les Marches des Fiertés ne sont pas là pour imposer une façon d'être. Au contraire, elles rappellent à chacun qu'il est unique, tout en vivant dans la société.
Environs 90% des manifestants sont habillés de façon "classique" (dans le défilé, et dans le reste de sa vie), mais on peut aussi être une femme féminine ou masculine, un homme masculin ou féminin (quelque soit son orientation affective et sexuelle), etc...
Chacun respectant ce qu'il est, et chacun essayant de respecter l'autre tel qu'il est.
CONTACT soutient et participe à différentes Marches des Fiertés à travers la France, chaque année.
Mots d'ordre des Marches depuis 1997 :
En 2008 : "pour une éducation sans AUCUNE discrimination", en référence aux obligations nationales de l'Education Nationale concernant l'éducation aux sexualités, qui n'est que très rarement mise en oeuvre.
2007 : "Égalité : ne transigeons pas !", en référence, notamment, au mariage qui reste communautariste en France (réservé de fait aux personnes hétérosexuelles).
2006 : "Pour l'égalité en 2007"
2005 : "Couples et parentalité : l'égalité maintenant !"
2004 : "Assez d'hypocrisie : l'égalité maintenant !"
2003 : "Homophobie, lesbophobie, transphobie : agissons !"
2002 : "Égalité !"
2001 : "Hétéros, homos, tous ensemble contre les discriminations"
2000 : "L'homophobie est un fléau social"
1999 : "Contre l'homophobie et pour le pacs" (le Pacte Civil de Solidarité sera adopté en 1999, et sera ouvert à tous, indifférement de son orientation sexuelle et de son identité de genre, conformément aux revendications LGBT)
1998 : "Nous nous aimons, nous voulons le pacs"
1997 : "Gais et lesbiennes, pour une vraie citoyenneté européenne"
source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Marche_des_fiert%C3%A9sMarche des fiertés
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Gay Pride à Grosseto en Italie (2004)
Défilé de la Gay Pride à Paris, juin 2005
Militantes Transgenres du PASTT à la Gay Pride à Paris, juin 2005
Défilé de PASTT à la Gay Pride à Paris, juin 2005La Marche des fiertés, s'est d'abord appelée Gay Pride, puis la Lesbian & Gay Pride, puis LGBT[1] Pride (à chaque fois revendiquant les droits d'une communauté supplémentaire) pour finalement s'appeler la Pride ou La Marche des fiertés. C'est une manifestation qui prône la liberté et l'égalité pour toutes les orientations sexuelles et identités de genres (hétéro, lesbienne, gay, bi, trans). L'expression anglophone Gay Pride peut être traduite comme « Fierté gay ». D'où le nom (après maints remaniements) de « Marche des fiertés » en France. Pour faire mentir l'adage qui prétend que pour vivre heureux il faut vivre caché, les participants des diverses Marches des fiertés affichent sans complexe leurs orientations sexuelles. Ces marches sont ouvertes aux gays, aux lesbiennes, aux bis, aux trans mais aussi aux hétéros revendiquant la liberté sexuelle et l'égalité des droits entre les hétérosexuels et les autres communautés.
Dans la plupart des grandes villes du monde, cette manifestation se déroule tous les ans au cours du mois de mai ou de juin, pour rappeler les émeutes de Stonewall qui se tinrent dans la Christopher Street à New York le 28 juin 1969.
Et maintenant ?