Notre existence remet en question tout un tas de "fondamentaux" de l'éducation (à commencer par la binarité de genre, mais aussi la distinction genre/sexe, un passage d'une classe sociale à une autre qui est perçu comme un véritable affront...) bref. Après oui, l'ignorance engendre la peur qui engendre haine et rejet, mais l'ignorance ne fait pas tout. On ne vit ni plus ni moins ce que vivent les autres minorités discriminées. La transphobie trouve sa source dans le sexisme.Si il y a autant de mystère, d'idées reçues, c'est peut-être aussi (hélas !) que la parole a du mal à se libérer ?, que les trans sont (hélas) considérés par beaucoup comme étant à part ??? d'une soi disant normalité ...d'où la difficulté à être à l'aise avec eux. Pour des personnes comme moi, c'est un peu flou. On n'ose pas toujours poser des questions !!!, d'où l'importance de diffuser des films, des débats même pour les plus jeunes comme SKAM France. C'est l'ignorance qui éloigne les uns des autres ?, non ?.
Après pour les films et débats, j'ai envie de dire oui et non.
Oui, la représentation est importante mais pas n'importe laquelle. Dernièrement les 9/10 des films ou documentaires qui parlent de personnes trans le font mal, de façon nocive, en renforçant les idées reçues et stéréotypes visant à conforter les personnes cis dans leurs croyances, et notamment à les rassurer sur le fait qu'on serait soit-disant détectables.. Bref la représentation à tout prix, non.
Et non, les débats n'ont pas lieu d'être. Nous sommes des êtres humains, pas des sujets à débat. Nos vies, nos existences, ne sont pas sujet à débat.
Toutes les personnes trans ne vivent pas mal leur corps. Et pour celles pour qui leur corps est source d'inconfort, les transitions médicales permettent justement d'agir là-dessus. ^^Il doit être très douloureux, difficile de devoir supporter un corps ne correspondant pas à ce que l'on voudrait être ? J'imagine l'enfer du quotidien pour certains et certaines, la société ne faisant pas de cadeau.
Je précise que l'on ne "veut" pas "être". On est déjà. On ne transitionne pas pour devenir quelqu'un d'autre, ou pour changer de genre (ou de sexe). On est déjà de notre genre. Les démarches permettent de 1) faire en sorte que les autres perçoivent et reconnaissent notre genre 2) que notre corps correspond à ce qui nous convient.
Nos vies ne sont pas plus ou moins dures que d'autres. Et la transphobie qu'on vit (+ le sexisme si on est une femme, + l'homophobie si transitionner modifie la façon dont nos couples sont perçus...), est la plupart du temps largement compensé par le fait de pouvoir vivre et être reconnu-e-s dans nos genres.
Cette idée comme quoi c'est l'enfer d'être trans est largement diffusée par les médias justement, parce que c'est plus sensationnaliste et ça nous retire du pouvoir que de nous considérer comme de pauvres victimes sans défense.
Hm je ne suis pas sûr de bien comprendre ce que vous voulez dire. Je vois mal le rapport avec les couples (et donc avec l'orientation sexuelle) vu qu'on ne transitionne pas pour des questions d'attirance sexuelle / romantique. Et par ailleurs il existe déjà une multitude de couples (et de familles) à géométrie variable.Justement, en parlant de cette société si il y avait véritablement un brassage de population cela serait peut-être plus simple ? Des couples à géométrie variable dans le respect de chacun. Si mélange il y aurait, cela surprendrait moins ou plus du tout ???......Les personnes concernées souhaitant changer de genre pourraient le faire plus sereinement.
Là encore, la formulation me dérange un peu : "la transformation physique doit se faire lentement pour que l'autre puisse s'y faire".. Hm ben.. non. En fait on transitionne pour soi, pas pour les autres, doncAu delà de la perception d'un corps que l'on a, l'aspect psychologique est tout de même hyper important c'est à dire que les deux puissent se combiner ? Aimer, véritablement n'est ce pas accepter l'autre comme il est ? J'imagine que la transformation physique doit se faire lentement pour que l'autre puisse s'y faire progressivement ?...
1) on n'a pas à ajuster le rythme de nos démarches à ce qui serait confortable pour nos proches (ou alors clairement la plupart des personnes trans envisageant des transitions ne transitionneraient jamais...)
2) l'évolution physique, s'il y en a une (toutes les personnes trans n'ont pas besoin ou envie de prendre des hormones), est effectivement progressive. Tout comme la puberté se fait sur plusieurs mois voire sur une année, nos secondes pubertés s'inscrivent aussi dans la durée. Mais c'est très variable d'une personne à l'autre, et clairement on peut pas toujours choisir la rapidité d'effet des hormones. On peut éventuellement ralentir le rythme en diminuant les doses, mais on peut pas accélérer. Et encore une fois, ça n'a JAMAIS à se baser sur ce que nos proches aimeraient. Il s'agit de NOS corps, NOS vies. Les autres n'ont absolument pas leur mot à dire là-dedans.
Ça c'est vrai pour tout le monde. Ou pour personne. Je veux dire, on peut être très bien épanoui-e sans relation amoureuse, déjà, ou sans sa famille. Bref notre bonheur ne dépend pas exclusivement d'autrui, mais avant tout de nous-même ^^ (ce serait triste de devoir dépendre du bon vouloir des gens pour être heureu-se-x!)Je pense que pour être pleinement épanouie dans son corps et dans sa tête qu'il faut tomber sur la personne qui a une véritable capacité à entendre et comprendre l'autre sans porter de jugement. C'est très certainement cela qui bloque. On a tous en nous la part de nous même, l'empreinte éducative, le regard de la société qui cloisonne avec force.
Et puis là aussi, ça ne bloque pas pour tout le monde hein. Il y a des tas de personnes cis en couple avec des personnes trans, des personnes trans en couple avec d'autres personnes trans (et à ce propos, il serait bon que les personnes cis n'aillent pas croire que c'est "à défaut de mieux", ce qui est super insultant et reviendrait à croire qu'il est préférable d'être en couple avec une personne cis qu'avec une personne trans.. )
Il n'y a pas de règle : certain-e-s savent très tôt qu'iels sont trans (même sans connaître le mot), d'autres en prennent conscience plus tard. Certain-e-s portent des œillères pendant des années, tentent de se conformer à ce qui est attendu d'iels etc. Tout dépend des gens et de si leur environnement est plus ou moins propice à pouvoir explorer, prendre conscience, accepter etc.Est-ce qu'un petit garçon ou une petite fille se rendent très vite compte que leur corps ne correspond pas à ce qu'ils sont véritablement ?.
On a pas forcément besoin de refuge et de réconfort, encore une fois : nous ne sommes pas des petites bêtes fragiles.Comment les trans trouvent refuge et réconfort ? auprès d'associations oui, mais cela doit arriver sur le tard ??...
Ciels qui en ont besoin peuvent trouver du soutien communautaire effectivement (assos, forums, espaces communautaires etc), mais également auprès de leurs proches, leur famille, leur-s ami-e-s, leur-s conjoint-e-s... Et non ça n'arrive pas forcément sur le tard. Les assos reçoivent des adolescent-e-s, parfois même des enfants.
Comme n'importe qui. (en précisant qu'il n'existe pas que des hommes et des femmes ^^). Pourquoi serait-ce différent pour nous ? On fait comme tout le monde, on fait des rencontres, on sort, on drague, on se fait draguer, on va sur des sites de rencontres, on est déjà en couple avant de transitionner et on y reste.... Fin rien de neuf sous le soleilComment rencontrent t'ils la femme ou l'homme pour vivre une relation d'amour correspondant à leurs attentes ?
Ben en fait ça dépend des situations :Comment annoncer à une hétéro ? lesbienne ou autre , ce qui se passe ?.....La crainte d'être rejeté(é) doit être très présente ?
1) On peut être en couple avec quelqu'un-e qui ne sait pas qu'on est trans (et qui peut ne jamais avoir à le savoir, à chacun-e de voir ce qu'iel souhaite partager avec saon conjoint-e)
2) Parfois l'autre s'en doute déjà, parfois iel s'en fout, parfois c'est compliqué, parfois l'un-e ou l'autre préfère arrêter la relation...
3) Certain-e-s disent direct qu'iels sont trans, d'autres le font au dernier moment, d'autres ne le font jamais. Il n'y a pas de règle et surtout, on ne doit rien aux autres. Ça nous appartient.
La crainte de vivre un rejet (et/ou des violences et discriminations soit dit en passant) est présente je pense à chaque coming-out, que ce soit auprès d'ami-e-s, de la famille, de conjoint-e, de collègue (ou d'employeur...), de médecins... bref Chaque fois c'est potentiellement du stress.
ça fait faire du tri dans les ami-e-s, les amant-e-s, la famille.. parfois pour le meilleur. Mais bon voilà.
La notion de stress de minorité prend tout son sens en fait quand on a ça en tête. Le fait de faire partie d'une minorité discriminée est, en soi, une source de stress, ayant des conséquences sur la santé physique, sur l'espérance de vie, sur la santé mentale, etc
Tout à fait. Ou plus exactement, c'est que notre genre correspond au genre qui nous a été assigné à la naissance. (le genre n'ayant pas grand chose à voir avec le sexe...)Le mot cisgenre veut t'il bien dire que l'on est en accord avec le sexe que l'on a à la naissance ?
Si vous voulez vous renseigner, vous pouvez chercher sur internet, notamment sur le wikitrans où il y a des ressources pour les personnes cis qui veulent s'éduquer.